« Chronique de la quinzaine - 14 février 1839 » : différence entre les versions
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{{journal|[[Revue des Deux Mondes]], tome 17, 1838|[[Auteur:Victor de Mars|V. de Mars]]|Chronique de la quinzaine.- 14 février 1839}}
Ce matin, dès
M. Thiers débute en disant
M. Thiers en appelle à ses antécédens, il a embrassé franchement la révolution de juillet ; il lui a rendu des services
▲Ce matin, dès l'aube du jour, on distribuait gratuitement dans Paris, un écrit de M. Thiers adressé aux électeurs d'Aix. Il y a quelques jours, M. Guizot et M. Duvergier avaient fait distribuer, également à profusion, deux lettres à leurs commettans, véritables manifestes qui sont moins des plaidoyers en faveur de ceux qui les écrivent et de leur conduite, que des actes d'accusation contre le gouvernement. Heureusement ces accusations se réfutent les unes les autres, et le fait même de leur distribution simultanée suffira pour les neutraliser. C'est que les membres de la coalition sont, comme l'a dit si énergiquement M. Thiers dans un de ses écrits, des démentis donnés les uns aux autres, et il n'en est pas un qui ne soit la réfutation de son voisin.
Nous rendons toute justice à
▲M. Thiers débute en disant qu'il est aujourd'hui dans l'opposition, non pas seulement pour une question, mais pour la tendance générale du gouvernement au dedans et au dehors. M. Guizot a élevé la même attaque contre le gouvernement. Son accusation porte sur la faiblesse ou sur la décadence du pouvoir. M. Guizot ne précise pas davantage les faits. Le pouvoir monarchique s'amoindrit; voilà pourquoi M. Guizot s'est allié à M. Garnier-Pagès et aux républicains pour le relever! M. Thiers, qui s'engage plus nettement dans les questions politiques, se plaint aussi amèrement de l'abaissement de la révolution de juillet en Europe, depuis sa sortie du ministère où il a été remplacé par M. Duchâtel et par M. Guizot; et c'est dans le dessein de rendre à cette révolution et à ses principes la force qui leur manquent à cette heure, selon M. Thiers, que l'honorable député d'Aix a fait alliance avec M. Berryer ainsi qu'avec les députés légitimistes; c'est dans ce but qu'il leur a promis sa voix et son appui dans les élections! Nous ne devons, en effet, regarder que comme un demi-aveu les paroles de M. Thiers, qui dit à ses électeurs que, dans l'opposition où il figure, il rencontre M. Guizot, M. OdiIon Barrot, M. Berryer et M. Garnier-Pagès. Les feuilles qui sont les organes officiels de M. Thiers et de ses amis les coalisés, ont annoncé que l'on s'était promis mutuellement de s'appuyer dans les collèges électoraux. Ce n'est donc pas là une simple rencontre, une sorte de réunion fortuite, et M. Thiers, en annonçant que sa destinée le condamne à combattre les républicains et les légitimistes, veut sans doute parler de ce qu'il fera dans l'avenir. Dans le moment présent, il combat avec eux et pour eux, et son influence est employée ouvertement à leur faciliter l'entrée de la chambre. Il y a plus, c'est que, pour les questions extérieures, du moins, M. Thiers veut tout ce que veulent ses adversaires futurs. Dans la question sur la Belgique, sur l'Espagne, sur la convention d'Ancône, M. Thiers a pris des conclusions toutes conformes à celles de M. Garnier-Pagès et de M. Odilon Barrot. Le but est différent sans doute, mais qui juge bien, qui juge mal de la portée de ces principes et de leur effet sur l'avenir? Lequel a raison de M. Thiers, qui en espère le maintien de la monarchie de juillet, de M. Barrot, qui en attend la réalisation du fameux programme de l'Hôtel-de-Ville, ou de M. Garnier-Pagès, qui compte en voir sortir l'établissement de la république? C'est ce qu'il appartient aux électeurs de décider. Leur décision sera bien utile ou bien funeste la France.
Loin de tenter de diminuer le mérite
▲M. Thiers en appelle à ses antécédens, il a embrassé franchement la révolution de juillet; il lui a rendu des services qu'elle lui a bien payés en honneurs, en éclat, en réputation ; il veut la servir encore en réclamant pour elle une politique nationale, et un régime parlementaire franchement entendu et accepté. En un mot, M. Thiers demande au ministère actuel ce que l'opposition demandait à M. Thiers quand il était ministre, et quand elle l'accusait d'être un ministre de camarilla, qui s'entendait avec la sainte-alliance. Les termes de M. Thiers sont plus modérés, mais l'accusation est la même; et nous désirons pour M. Thiers, mais sans l'espérer, qu'elle soit portée contre lui (car elle le sera à coup sur) dans les termes qu’il emploie lui-même aujourd'hui. Il verra, malheureusement, que ses amis actuels ne suivront qu'en partie son exemple, et qu'ils l'accuseront de toutes ces choses avec leur véhémence et leur rudesse d'autrefois.
Nous ne refusons aucune sorte de justice à M. Thiers ; mais, en ce moment, nous ne lui devons que la justice. Nous ne pouvons donc lui accorder
▲Nous rendons toute justice à l'habileté avec laquelle M. Thiers justifie sa politique passée, il fallait soutenir un gouvernement né d'un soulèvement populaire et de la défaite de la force publique. M. Thiers vint à son aide; il aida au rétablissement de la force publique, qui était démoralisée, et qui avait besoin qu'on la rappelât au sentiment de sa puissance et de son devoir. Ce fut là sa première tâche et son premier effort.
Enfin, M. Thiers rappelle que le gouvernement de juillet avait à son origine une troisième tâche, celle de résister à
▲Loin de tenter de diminuer le mérite qu'eut M. Thiers à cette époque, nous l'augmenterons encore à ses propres yeux, en lui rappelant quelques circonstances qu'il peut avoir oubliées. M. Thiers faisait alors partie du ministère de M. Laffitte en qualité de sous-secrétaire d'état, et ses fonctions le rapprochaient assez du président du conseil pour qu'il eût sans cesse sous les yeux le spectacle déplorable d'une administration qui s'abandonnait elle-même, ne vivait que par de déplorables transactions avec un parti qui la dominait, et qui, dans tous ses actes et à toute heure, semblait demander pardon d'user quelque peu du pouvoir qu'elle avait reçu pour faire exécuter les lois et contenir les partis dans les limites de l'ordre. Ce spectacle, vu de si près, fut bien instructif pour l'esprit élevé de M. Thiers, car il se hâta de se rallier, avec M. Guizot, à l'homme ferme qui sauva le pays, déjà plongé dans l'anarchie, en rétablissant le sentiment de l'autorité en France. M. Thiers le suivit, et l'administration du 11 octobre vécut des principes du 13 mars. Uni alors aux doctrinaires, M. Thiers et ses amis du centre gauche travaillèrent glorieusement à maintenir le système fondé au 13 mars par M. Casimir Périer. Aujourd'hui les mêmes hommes, séparés pendant quelque temps, se réunissent pour le renverser. La monarchie de juillet, depuis neuf années orageuses qu'elle existe, leur semble-t-elle donc déjà à l'abri des dangers de son origine, qu'ils travaillent à la saper, ou du moins qu'ils retirent les mains qui la soutenaient, pour les mettre dans celles de ses adversaires? Est-ce que les partis ont cessé d'agir contre elle, est-ce qu'ils se sont calmés au point qu'on puisse marcher avec eux quand on fait profession d'aimer la monarchie de juillet, leur faciliter les moyens de s'emparer des voies légales et des postes parlementaires, où ils pourront combattre avec moins de danger et plus de chances de succès que sur la place publique? M. Thiers et M. Guizot évoquent souvent le souvenir du 13 mars. Que dirait Casimir Périer en les voyant alliés à ceux qu'il a combattus si énergiquement dans l'émeute et dans la chambre, et sur lesquels il a remporté la victoire qui a pacifié intérieurement la France? Et M. Thiers lui-même, qui a tenu si long-temps dans ses mains les républicains sous la clé des prisons du mont Saint-Michel, qui leur a refusé, au 22 février, l'amnistie donnée depuis par le ministère de M. Molé; M. Thiers, qui n'a pas hésité à s'emparer de Mme la duchesse de Berry, quand elle attentait au repos public, et l'a fait sortir d'une prison d'état, dépouillée de ce beau nom qui, aux yeux des siens, était son titre à réclamer le gouvernement de la France; M. Thiers recherche l'appui et les votes de deux partis qu'il a si durement traités! Cet appui, les partis le prêtent avec joie, non pas à un ancien ministre du 11 octobre, non pas à l'ami du gouvernement de juillet, mais à un homme qui se trompe doublement quand il croit que les traités peuvent se déchirer sans qu'on ait la guerre, et quand il dit que la France de juillet peut supporter sans danger un assaut tel que celui qu'il lui livre aujourd'hui. Le parti républicain et le parti légitimiste savent bien que ce n'est pas au bénéfice de M. Thiers et de ses amis du 11 octobre, que triomphera la coalition; aussi se hâtent-ils de voter avec eux et de les soutenir dans les élections. M. Berryer voit assez quelles chances s'ouvriraient pour lui dans la guerre, et M. Garnier-Pagès a montré assez clairement à la tribune quelle puissance domine M. Odilon Barrot, qui, par la force des choses et la nature de leur opposition, domine ensemble M. Guizot et M. Thiers.
« Il fallait donner des frontières à la Belgique, écrivait M. Thiers. On a obtenu pour elle celles de 1790, mais avec des avantages
▲Nous ne refusons aucune sorte de justice à M. Thiers; mais, en ce moment, nous ne lui devons que la justice. Nous ne pouvons donc lui accorder qu'en outre du concours qu'il apporta au ministère de Casimir Périer, il ait toujours résisté à l'entraînement populaire contre les partisans de la dynastie déchue et le clergé. La chute de la croix de Saint-Germain-l'Auxerrois, les désordres qui eurent lieu en cette circonstance, ceux de l'archevêché, ne trouvèrent pas en M. Thiers un adversaire très actif. Il est vrai qu'il a réparé depuis, par nombre d'actes éclatans et méritoires, ce moment d'oubli, dernier tribut payé à sa jeunesse et à l'esprit qui lui dicta quelques pages de ''l'Histoire de la Révolution''; mais cette erreur, cette seule erreur de conduite ne peut-elle autoriser les adversaires actuels de M. Thiers à supposer qu'il puisse en commettre quelques autres, et avons-nous le droit de les blâmer, quand nous les entendons s'écrier aujourd'hui que M. Thiers se laisse aller à l'enivrement de quelques fumées semblables? Heureusement, la conduite de M. Thiers au 13 mars, au 11 octobre, au 22 février, nous assure, et nous permet d'affirmer que ses erreurs sont courtes. Hâtons-nous donc de prédire que celle-ci ne sera pas longue, et que la passion cessera bientôt de voiler les grandes et hautes lumières de son esprit éminent.
M. Thiers ajoutait encore que le principe de non intervention, établi par M. Molé, ne pouvait
▲Enfin, M. Thiers rappelle que le gouvernement de juillet avait à son origine une troisième tâche, celle de résister à l'emportement des esprits, de s'opposer à l'excès des sentimens nationaux, long-temps froissés, et qui venaient de faire explosion. En un mot, il fallait arrêter le mouvement populaire qui tendait à forcer le gouvernement à s'associer aux révolutions soudaines qui éclataient à Bologne, à Bruxelles, à Varsovie. Nous sommes heureux de n'avoir ici à adresser que des éloges à M. Thiers. La tâche dont il parle, il sut la remplir pleinement pour sa part. Il prouva avec courage, à la tribune, que la France ne devait pas déchirer les traités, même défavorables, et que puisqu'elle avait subi avec grandeur et une noble résignation ceux que la fortune des batailles lui avait imposés en 1815, il fallait les respecter encore. Il démontra avec une logique, qui pénétra dans tous les esprits sensés et prévoyans, que ce respect des traités ferait notre force dans l'avenir, que l'Europe s'accoutumerait à prendre confiance dans ce gouvernement nouveau, dont elle se méfiait, et qu'elle voyait avec haine. M. Thiers n'hésita pas à suivre ce système dans toutes ses conséquences. Quand la révolution de Varsovie éclata, il démontra, en outre, que la Pologne était trop éloignée, qu'elle n'était pas dans notre rayon d'action politique; il développa la carte, montra que cette Pologne est un pays de plaines, qui compte à peine quelques places fortes, et n'hésita pas à conclure que, ni la nature, ni les hommes, ne l'avaient destinée à jouir de la nationalité et de l'indépendance. Plus tard, pour Bologne, et les autres villes des états romains, M. Thiers déclara que la France n'ayant fait la guerre, ni pour reprendre les limites du Rhin, ni pour sauver la Pologne, ne devait pas risquer son avenir tout entier pour avoir le plaisir de donner des constitutions à quelques petites villes des états du pape, qui ne s'en souciaient guère. M. Thiers ne s'en tint pas là. En descendant de la tribune, il consigna ses opinions dans une brochure que lut l'Europe entière, et dont nous avons cité quelques fragmens. Citons encore ces beaux passages. Ils ne sauraient être trop relus dans les circonstances où nous nous trouvons.
Engager
▲« Il fallait donner des frontières à la Belgique, écrivait M. Thiers. On a obtenu pour elle celles de 1790, mais avec des avantages qu'elle n'avait pas. Elle échange une portion du Limbourg contre des enclaves que la Hollande possédait; elle a perdu une petite portion du Luxembourg, mais elle a, de plus qu'en 1790, la province de Liège, Philippeville et Marienbourg. Elle a la liberté de l'Escaut ; elle a .la libre navigation des fleuves et des canaux de la Hollande. Elle peut en ouvrir de nouveaux sur le territoire de cette nation. Elle a Anvers au lieu de Maëstricht, c'est-à-dire du commerce au lieu de moyens de guerre. Elle supporte un tiers de la dette néerlandaise, en représentation de la dette austro-belge, antérieure à 1789, de la dette franco-belge comprenant le temps de la réunion à la France, en représentation, enfin, de la part qu'elle devait prendre dans la dette contractée depuis 1815 par le royaume des Pays-Bas. Ces trois parts n'égalent pas sans doute le tiers qu'elle supporte, mais les avantages commerciaux qu'on lui a cédés présentent une surabondante compensation. La Hollande perd le Luxembourg, qui lui avait été donné en échange des principautés héréditaires de Dietz, Dillembourg, Hadamar, Siégen. Elle voit lui échapper l'immense monopole de l'Escaut; enfin, on lui ravit cette Belgique qui, en 1815, avait été une consolation du cap de Bonne-Espérance et de tant de colonies perdues. A-t-on été bien injuste, bien dur envers les Belges, bien partial pour Guillaume? Ainsi, en récapitulant ce que la Belgique et nous avons gagné, nous dirons que la Belgique a gagné : d'être détachée de la Hollande, reconnue, constituée mieux qu'en 1790; pourvue de routes, de communications, d'avantages commerciaux; rendue neutre, ce qui veut dire garantie de la guerre ou secourue forcément par la France, l'un ou l'autre infailliblement; pourvue d'un roi qui la chérit déjà, et qui est la seule personne devenue populaire dans ce pays depuis un an et demi; appelée enfin à un bel avenir. Nous dirons que la France a gagné : d'abord, tout ce qu'a gagné son alliée; ensuite, la destruction du royaume des Pays-Bas, qui était une redoutable hostilité contre elle, une vaste ''tête de pont'', comme on a dit; le remplacement de ce royaume par un état neutre qui la couvre, ou bien devient un allié utile, et lui permet de s'étendre jusqu'à la Meuse; la destruction des places qui lui étaient inutiles, puisqu'elle possède deux rangs de places sur cette frontière, et qui ne pouvaient être bonnes qu'à d'autres qu'à elle; par suite, un mouvement rétrograde, pour le système anti-français, de Mons et Tournay jusqu'à Maëstricht; enfin, la consécration d'une révolution. Il nous semble que de tels résultats, sans guerre, sont une des plus grandes nouveautés de la diplomatie; que le cabinet qui a su les obtenir, n'a manqué ni de force ni d'habileté, et que les puissances qui les ont accordés, n'étaient pas conjurées contre la France, résolues à sa perte. Leur noble modération était un retour dû à la noble modération de la France. »
« Une autre question
▲M. Thiers ajoutait encore que le principe de non intervention, établi par M. Molé, ne pouvait s'appliquer au monde entier. On ne peut, disait-il, l'appliquer qu'à certains états, à ceux dont les intérêts sont communs avec les nôtres, et il ne doit s'étendre qu'aux pays compris dans notre rayon de défense, c'est-à-dire la Belgique, la Suisse et le Piémont. Il n'est donc pas question de la Romagne! - « Si la France eût fait autrement, dit M. Thiers, outre qu'elle prenait envers tous les peuples le fol engagement que nous venons de dire, elle acceptait la guerre contre l'Autriche, c'est-à-dire contre l'Europe, pour deux provinces italiennes; elle faisait pour ces provinces ce qu'elle n'avait pas voulu faire pour se donner la Belgique; elle changeait, pour les intérêts des autres, un système de paix qu'elle n'avait pas changé pour ses propres intérêts; en se compromettant, elle jouait la liberté du monde pour la liberté de quelques cités italiennes. Ou les raisons qu'elle avait eues de renoncer au Rhin étaient insuffisantes, ou, si elles étaient suffisantes, elles devaient lui interdire de marcher aux Alpes, bien entendu, la Suisse et le Piémont restant intacts.
Enfin, un an après la publication de cet écrit, M. Thiers le complétait en disant ces mémorables paroles à la chambre : «
▲Engager l'Autriche à se retirer, lui interdire de séjourner dans ces provinces, engager Rome à adoucir, à améliorer leur sort, était tout ce qu'on pouvait : sinon, on entreprenait une croisade universelle. La France avait tout risqué pour la Belgique, elle aurait tout risqué pour le Piémont; elle ne le devait pas, elle ne le pouvait pas pour Modène et Bologne.
Or,
▲« Une autre question s'élevait d’ailleurs, question effrayante, celle de la papauté. L'insurrection réussissant, la papauté était obligée de s'enfuir et de prendre la route de Vienne, car nous n'étions pas là pour lui faire prendre celle de Savone ou de Paris. Or, nous le demandons, on sait ce que la papauté a fait à Paris! Qu'eût-elle fait établie à Vienne? Figurez-vous le pape à Vienne, tenant dans ses mains les consciences dévotes du midi et de l'ouest de la France! C'était la guerre religieuse, jointe à la guerre territoriale et politique. C'étaient trois questions à la fois. »
M. Thiers reconnaît
▲Enfin, un an après la publication de cet écrit, M. Thiers le complétait en disant ces mémorables paroles à la chambre : « Qu'il me soit permis de m'étonner que les mêmes hommes qui se sont plaints que la France manquât de résolution et de dignité, qu'elle se laissât enlacer dans des négociations sans fin, viennent aujourd'hui se plaindre qu'on ait voulu mettre un terme à ces négociations, et faire exécuter les traités. La France a déjà montré une résolution qu'on a louée : ''c'est lorsqu'elle a dit que la Belgique une serait pas envahie par une armée prussienne''. Tout le monde a applaudi au noble courage que la France a déployé ce jour-là. ''Il fallait encore donner une autre preuve de résolution, il fallait dire : Des traités ont été signés, ils seront exécutés''.»
Voyons donc comment M. Thiers, qui demande depuis deux ans
▲Or, c'était M. Molé, alors ministre des affaires étrangères, qui avait dit que si un soldat prussien entrait en Belgique, nous y ferions entrer une armée; mais M. Molé ne pouvait parler que du territoire accordé à la Belgique par les traités, et c'est ainsi que l'entendait également M. Thiers, on le voit par ses paroles. D'où vient donc qu'il conteste aujourd'hui le traité des 24 articles, signé par la France à la demande instante de la Belgique, et par la Belgique elle-même qui refuse de l'exécuter?
«
▲M. Thiers reconnaît aujourd'hui que tel a été son système, en effet, et qu'il a appuyé le système de la ''résistance'' pendant huit années; mais M. Thiers prétend que le système a changé, que la politique des huit années a subi des altérations, des changemens, et que lui étant resté le même, il n'a pas dû s'y associer.
M. Thiers
▲Voyons donc comment M. Thiers, qui demande depuis deux ans l'intervention en Espagne, qui ne veut pas ratifier la convention qui obligeait la France à évacuer les états du pape, en même temps que les évacuaient les Autrichiens, qui ne veut pas qu'on exécute le traité des 24 articles, est le même que l'honorable député et l'écrivain dont nous venons de citer les écrits et les paroles.
« On avait bien fait, dans les premiers momens, ajoute M. Thiers, de résister à cette irritation, qui, en poursuivant ce
▲« J'ai toujours cru, dit M. Thiers, qu'en toutes choses il y a un terme auquel il faut s'arrêter, qu'on ne doit pousser à bout aucun système politique. J'ai toujours été convaincu que tous les gouvernemens ont péri pour n'avoir point su s'arrêter au point juste où une conduite, de bonne qu'elle était, devient mauvaise, excessive et dangereuse. L'ordre matériel rétabli, le gouvernement devait discerner le moment où son existence n'était plus en péril, où la force publique, reconstituée, était partout prête à obéir, où les partis, avertis de cette disposition, renonçaient à prendre les armes. Ce jour-là, il devait devenir calme, impassible, renoncer à des mesures rigoureuses, désormais sans utilité suffisante. Il avait bien fait, du moins à mon avis; de frapper les associations qui permettaient à une jeunesse exaltée, à des ouvriers égarés, d'organiser publiquement des armées; il avait bien fait d'interdire à la presse la provocation à la révolte, l'outrage à la personne du roi. Mais quand aucun parti n'osait plus affronter la garde nationale et l'armée, quand la presse, sentant ses propres fautes, était moins provocatrice et moins outrageante, convenait-il d'ajouter des lois à des lois, jusqu'à ce qu'on rencontrât dans les chambres un échec éclatant, celui de la loi de disjonction? »
Nous cherchons quelque exemple de ces prévenances maladroites dont parle M. Thiers, et nous
▲M. Thiers s'élève ici, on le voit, contre la politique de M. Guizot et du parti doctrinaire. Il s'est séparé du gouvernement à cause des lois de rigueur que les doctrinaires ont proposées et soutenues; ce qui lui semble excessif et dangereux, ce qui a commencé de l'éloigner, c'est le système d'intimidation doctrinaire, qui a survécu aux troubles qui l'avaient fait naître et auquel le ministère de l'amnistie a mis fin. Comment donc se fait-il que M. Thiers se trouve aujourd'hui l'allié, l'ami, le soutien des doctrinaires, et qu'il sait l’adversaire le plus ardent du ministère d'amnistie? Jusqu'à présent, nous nous étions refusés à croire que M. Thiers rédigeât lui-même ''le Constitutionnel'', qui s'était pourtant vanté de sa coopération; mais voilà que M. Thiers tient exactement le langage du ''Constitutionnel'' et des journaux qui reprochent au ministère actuel des faits qui lui sont tout-à-fait étrangers. Hier même, le parti se disant parlementaire résumait ces accusations par les cinq chefs suivans : Point de conversion de rente, point d'économie dans les dépenses. - Des lois de quitus. - Des lois de dotation et d'apanage. Des lois de millions pour les palais royaux. A ces cinq chefs, on a parfaitement répondu, en faisant remarquer : 1° que M. Thiers, ministre du 11 octobre, a combattu la conversion de la rente, et s'est engagé à la faire au 22 février; mais il n'y a pas même songé, et il a proposé l'intervention en Espagne, ce qui rendait la conversion impossible; 2° que M. Thiers étant ministre au 11 octobre, a demandé cent millions de travaux, et au 22 février, des supplémens de crédit qui lui ont valu un outrageant discours de M. Duvergier ; 3° que la loi de quitus a été présentée par M. Duchâtel; 4° que c'est sous le ministère de MM. Guizot, Duchâtel et Persil, que les lois de dotations et d'apanage ont été présentées, et que c'est le cabinet du 15 avril qui les a retirées ; 5° enfin, que les embellissemens de Versailles et de Fontainebleau n'ont rien coûté au pays , tandis que, sous le ministère de M. Thiers et de M. Guizot, il a été présenté une loi qui proposait de donner dix-huit millions au roi, pour l'achèvement du Louvre. Or, le parti parlementaire actuel se compose de tous les hommes qui ont pris part aux actes que nous venons de citer.
Ce grief arrête toutefois sérieusement M. Thiers. Il lui plaît de voir une invasion
▲« On avait bien fait, dans les premiers momens, ajoute M. Thiers, de résister à cette irritation, qui, en poursuivant ce qu'on appelait les ''carlistes'' et le ''parti-prêtre'', pouvait amener un bouleversement administratif ou une rupture avec l'antique religion du pays ; mais fallait-il si tôt passer à ces prévenances maladroites envers des hommes qui dédaignent le gouvernement actuel, à ces encouragemens pour le clergé, qui sont la faiblesse des gouvernemens nouveaux , trop pressés de s'éloigner de leur origine ? »
Une discussion de douze jours, où M. Molé est monté dix-sept fois à la tribune pour répondre victorieusement à M. Thiers ne lui suffit pas. M Thiers réveille une vieille querelle qui ne
▲Nous cherchons quelque exemple de ces prévenances maladroites dont parle M. Thiers, et nous n'en trouvons pas; mais, en revanche, nous voyons que M. Thiers et ses amis, que M. Guizot et ses amis ont signé l'engagement de porter partout les légitimistes dans les élections et de voter pour eux. En fait d'avances, nous n'en voyons pas de plus décisives que celles-là, et si M. Thiers éprouve de la répugnance à favoriser le parti légitimiste, nous ne comprenons pas sa conduite, qui tend à maintenir et à augmenter ce parti dans la chambre, par conséquent à lui donner plus d'influence dans le gouvernement !
▲Ce grief arrête toutefois sérieusement M. Thiers. Il lui plaît de voir une invasion d'émigrés dans le gouvernement, comme au temps de Napoléon, qui manqua, dit-il, d'habileté et de grandeur quand il se hâta d'attirer ces mêmes émigrés dans sa cour et d'accumuler autour de son trône toutes les pompes de l'église. Où sont donc, s'il vous plaît, ces émigrés qui assiégent les Tuileries ? Nous ne voyons autour du trône que des vieux soldats de Napoléon, qui ont acheté par vingt ans de combats, puis par vingt ans d'exil ou de disgrace, l'honorable retraite qu'ils ont trouvée près du roi. A ses fêtes, à ses réceptions, figurent des députés, des pairs, des citoyens de tous les rangs, des industriels, des savans, tous ceux qui exercent un droit politique, ou qui se sont recommandés à l'estime publique par de nobles succès, par une vie laborieuse, par des services rendus au pays. Où est la place des ''émigrés'' dans tout cela? Quel rapport trouver entre Napoléon qui restaurait l'étiquette de Louis XIV, et Louis-Philippe et ses enfans, dont le parti de l'ancienne cour critique chaque jour, dans ses journaux, les mœurs simples et bourgeoises? M. Thiers a bien raison de terminer cette longue partie de sa lettre en disant que ces faits sont d'une médiocre importance. Ajoutons que ces griefs sont nuls ou puérils, et passons avec lui à ceux qu'il regarde comme plus graves, au chapitre des affaires étrangères.
« Il y avait un traité aussi en Espagne, dit-il, et celui-là a-t-on songé à
▲Une discussion de douze jours, où M. Molé est monté dix-sept fois à la tribune pour répondre victorieusement à M. Thiers ne lui suffit pas. M Thiers réveille une vieille querelle qui ne s'est pas terminée à son avantage, et où il a fait briller un talent digne d'une meilleure cause. « Le gouvernement a été faible au dehors comme au dedans, dit M. Thiers, qui tout à l'heure s'était séparé de lui parce qu'il avait montré, disait-il, trop de rigueur. Le gouvernement a voulu prouver à l'Europe qu'il ne s'intéresse qu'à sa propre existence; qu'il est indifférent à l'Italie, à l'Espagne, à la Belgique, et à tous les états dont le cabinet antérieur avait pris la défense. » Nous venons de voir, par les citations de M. Thiers, de quelle manière il avait pris la défense de l'Italie, comment il entendait alors donner à la Belgique plus que ne lui accordent les traités , de quelle façon il envisageait la nationalité de la Pologne. Et le ministère actuel aurait fait moins! M. Molé qui, de l'aveu de M. Thiers, a maintenu l'intégrité de la Belgique, aurait voulu prouver à l'Europe que la Belgique ne l'intéresse pas! Voilà sans doute pourquoi il combat depuis six mois pour elle dans la conférence, et comment il est parvenu à faire modifier à son avantage toutes les conditions financières du traité des vingt-quatre articles! En ce qui est d'Ancône, M. Thiers dit que l'engagement qui a été pris envers nous n'a pas été exécuté. Cet engagement consistait à faire évacuer les Marches par les Autrichiens, et déjà avant l'embarquement de nos troupes, il ne restait pas un Autrichien dans les Marches. En Belgique, dit M. Thiers, il y avait un traité, mais personne ne l'avait exécuté. On avait modifié les dix-huit articles signés précédemment, M. Thiers demande pourquoi on n'a pas modifié les vingt-quatre articles. Est-ce un jeu de l'imagination de M. Thiers, que la reproduction de pareils argumens? M. Thiers, qui a été ministre des affaires étrangères, peut-il sérieusement avoir oublié que le traité des dix-huit articles était un acte émané spontanément de la conférence de Londres, tandis que le traité des vingt-quatre articles qui règle les limites de la Belgique et de la Hollande a été fait à la demande réitérée de la Belgique, et que le plénipotentiaire belge à Londres l'a sollicité comme une faveur, en invoquant la garantie de la France? M. Thiers ne sait-il pas que la Belgique a demandé à signer ce traité et à le rendre obligatoire, sans la participation du roi des Pays-Bas, qui se refusait à traiter? M. Thiers ignore-t-il que la Belgique a traité avec les cinq puissances, sous leur garantie, et que le traité des 24 articles est l'acte même qui établit sa nationalité en Europe? On a donc pu modifier les 18 articles, tandis que l'on ne pouvait modifier les 24 articles que sous le rapport financier, car un des articles de ce traité réservait expressément la révision de ce qui était relatif à la dette des deux états. C'est pour ce motif, qu'eu égard aux dispendieux déploiemens de forces militaires que le roi de Hollande a rendus nécessaires par son refus de signer le traité pendant huit ans, la conférence vient de libérer la Belgique d'une somme de 68 millions de florins (125 millions de francs), et ce résultat est dû aux efforts de M. Molé. Il est vrai que M. Molé ne fera pas avancer une armée et ne fera pas la guerre à l'Europe pour détruire un traité que la Belgique a invoqué depuis huit ans, comme la charte de ses droits et le titre légal de son indépendance. Si c'est ainsi que M. Thiers entend la dignité de la France, il diffère, en effet, essentiellement du cabinet du 15 avril, qui croirait manquer à tous ses engagemens et commettre un acte d'agression et de violation des droits, en donnant par les armes, à la Belgique, un territoire qui est devenu, depuis le traité de Vienne, un état dépendant du roi de Hollande, en sa qualité de duc de Luxembourg. Libre maintenant à M. Thiers de s'écrier que le Limbourg et le Luxembourg se sont insurgés en même temps que la Belgique, et doivent partager son sort. M. Thiers sait bien par lui-même qu'il ne faut pas donner les mains à toutes les révolutions, et la Belgique e partagé ce principe; car, en signant le traité des 24 articles à Londres, elle n'a pas revendiqué ces deux territoires : elle les a abandonnés à leur propre sort.
« Il y avait doute, dit-on, sur la valeur du traité de la quadruple alliance ; mais il y avait doute aussi sur la valeur de la convention
▲M. Thiers vient ensuite à l'Espagne, et ses argumens ne sont pas meilleurs.
Eh bien ! M. Thiers apprécie encore mal le traité de la quadruple-alliance. Ce traité a été publié, chacun a pu le lire. Que dit-il ? Que les quatre puissances devront se secourir, et
▲« Il y avait un traité aussi en Espagne, dit-il, et celui-là a-t-on songé à l'exécuter? Puisqu'on était si jaloux de demeurer fidèle aux traités, et on avait raison de l'être; puisqu'on se montrait si pressé d'exécuter la convention d'Ancône, d'exécuter le traité des 24 articles, pourquoi ne pas montrer le même empressement pour le traité de la quadruple alliance? Pourquoi se défendre de l'exécuter au point de refuser à la malheureuse Espagne le secours si facile, si peu compromettant de nos vaisseaux?
Quant à nous, nous pensons que non-seulement nous aurions allumé la guerre par une conduite contraire, mais encore que nous
▲« Il y avait doute, dit-on, sur la valeur du traité de la quadruple alliance; mais il y avait doute aussi sur la valeur de la convention d'Ancône ; il y avait doute sur le traité des 24 articles. Ne craint-on pas que chacun fasse cette réflexion si simple : c'est que sur les trois points on résout le doute dans le même sens, et contre nos propres intérêts ? Ainsi, à Ancône on exécute les traités, mais contre la cause de la révolution; en Espagne, au contraire, on refuse de les exécuter, mais ici encore contre la cause de la révolution, toujours, dans tous les cas, on exécute ou l'on n'exécute pas contre la même cause, celle de la révolution. »
▲Eh bien! M. Thiers apprécie encore mal le traité de la quadruple-alliance. Ce traité a été publié, chacun a pu le lire. Que dit-il? Que les quatre puissances devront se secourir, et qu'une coopération pourra avoir lieu en Espagne, mais de l'accord unanime des quatre puissances, et après avoir réglé entre elles ce mode de coopération. Or la demande d'intervention, faite par l'Espagne à Paris et à Londres, n'a pas trouvé d'assentiment en Angleterre. Le cabinet anglais a refusé de s'entendre avec le gouvernement français, qui lui proposait d'occuper concurremment Saint-Sébastien et le fort du Passage, et ce refus a dû empêcher de passer outre. Il n'est donc pas vrai qu'il y ait eu doute, comme, le dit M. Thiers, sur aucun des trois traités. La convention d'Ancône était très nette; elle a été exécutée. Le traité des 24 articles traçait les limites de la Belgique sans aucune équivoque? Nous avons dû renoncer à changer par la force ces limites acceptées par la Belgique et garanties par nous. Le traité de la quadruple alliance exigeait l'unanimité des puissances contractantes pour la coopération. Nous avons dû renoncer à coopérer, puisque l'Angleterre refusait son assentiment. Où est le doute, où est l'incertitude, et comment échapper à des traités si formels? Une dépêche de M. Thiers, lue à la tribune par M. Molé, prouve bien que M. Thiers enjoignait à notre ambassadeur de refuser l'évacuation d'Ancône, même après le départ des Autrichiens; mais c'était substituer la force au droit, et nous ne voyons pas que ce soit là un moyen bien sûr de maintenir la paix, quoique M. Thiers déclare qu'il la croit plus compromise qu'assurée par la conduite de M. Molé!
Le maintien de nos troupes à Ancône, en dépit de la convention de Casimir Périer, et après
▲Quant à nous, nous pensons que non-seulement nous aurions allumé la guerre par une conduite contraire, mais encore que nous l'aurions partout. Récapitulons un peu ce qu'a voulu M. Thiers depuis le 22 février 1836 :
La rupture du traité des 24 articles que M. Thiers déclare non définitifs et faits pour être modifiés, tandis que la conférence
▲L'intervention en Espagne, d'abord, au sujet de laquelle M. Thiers a quitté le ministère;
Ainsi, vous vouliez à la fois intervenir en Espagne, garder Ancône, et vous opposer au traité des 24 articles.
▲Le maintien de nos troupes à Ancône, en dépit de la convention de Casimir Périer, et après l'évacuation des Autrichiens, selon les ordres donnés par M. Thiers dans sa fameuse dépêche ;
▲La rupture du traité des 24 articles que M. Thiers déclare non définitifs et faits pour être modifiés, tandis que la conférence s'est montrée d'un avis contraire.
En Italie,
▲Ainsi, vous vouliez à la fois intervenir en Espagne, garder Ancône, et vous opposer au traité des 24 articles. C'était la guerre, en Espagne d'abord, puis en Italie avec l'Autriche et les princes de la Haute-Italie, et la guerre en Belgique contre l'Autriche, la Russie, la Prusse, la confédération germanique que vous voulez dépouiller, et enfin avec l'Angleterre. Comptons maintenant les forces qui vous seraient nécessaires.
▲En Italie, l'Autriche a 120,000 hommes à faire marcher en peu de jours, et le seul roi de Sardaigne a une armée de 100,000 hommes. Cent cinquante mille hommes ne seraient donc pas de trop… 150,000
▲L'intervention en Espagne, au dire d'un prince espagnol, serait l'affaire de dix ans et de cent mille hommes… 100,000
Et en Belgique, deux cent mille hommes ne seraient pas de trop pour faire face aux cinq puissances… 200,000
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Total : 450,000.
Tel est le contingent actif que nécessiterait le système de paix de M. Thiers. Il dépasserait grandement le chiffre de nos forces actuelles, et cependant il ne nous resterait pas un soldat pour
Que M. Thiers vienne demander maintenant si ce
''
Vous demandez aussi
Nous le répétons,
Il
Nous regrettons de voir un homme aussi sensé que M. Thiers jouer un moment le rôle de ce ridicule et fameux Titus Oates, qui attaquait jadis le ministère anglais, en disant
Une dernière circonstance a involontairement reporté M. Thiers aux souvenirs de 1837.
Il y a dans les amis actuels de M. Thiers, amis anciens et repris depuis peu, de vieux conventionnels qui lui avaient inspiré
M. Thiers demande
Quant à persévérer dans sa ligne de conduite actuelle, comme
Déjà M. Odilon Barrot disait, il y a peu de jours ; « Le ministère me vient. Je ne
M. Thiers demande, en finissant,
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