« Chronique de la quinzaine - 31 décembre 1838 » : différence entre les versions

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quelques lambeaux de son dernier pamphlet pour en faire un passage de la réponse de la chambre au discours de la couronne. Après un tel exemple de rigorisme et d’abnégation, le tiers-parti aurait mauvaise grace à faire éclater ses principes et à vouloir les faire dominer dans l’adresse. En attendant, M. de Broglie montait à la tribune de la chambre pour y jouer contre M. Molé la partie du portefeuille des affaires étrangères, qui n’a pas été perdue par M. Molé, nous ne le croyons pas. Il est vrai que ce n’est pas l’avis du ''Journal Général'', organe des doctrinaires, qui s’est écrié le lendemain que le discours du noble pair est un monument qui fera époque, à quoi ''le Constitutionnel'' répondait aujourd’hui, avec une sorte d’inquiétude, que le ministère sera attaqué à la chambre des députés par des adversaires ''plus redoutables'' que ceux qu’il a trouvés à la chambre des pairs. Nous verrons bien.
 
Nous sommes habitués à ce langage de la part de l’opposition. Le lendemain du jour où M. de Broglie prononça son discours, et le matin du jour où M. Molé devait répondre, ''le Constitutionnel'' n’annonçait-il pas que le ministère, déjà battu sur deux questions, serait complètement battu ce jour-là sur la troisième ? Et remarquez que ces questions où le ministère avait été battu, c’était d’abord la question de Belgique, si poétiquement, mais si peu politiquement défendue par M. de Montalembert, par M. Villemain qui plaçait les forts de Lillo et de Liefkenshoeck aux bouches de la Meuse, et qui ignorait l’existence du protocole 48, par lequel il était convenu que la conférence s’occuperait de la révision de la partie financière du traité des 24 articles ! C’était la question du refus de sépulture de M. de Montlosier et subsidiairement du rétablissement des jésuites, soutenue contre le ministère par M. Cousin, à qui M. Barthe s’était contenté de répondre, sur le premier point, que l’affaire était déférée au conseil d’état, où elle a été jugée contre l’évêque, et, sur le second, que le ministère actuel a trouvé Saint Acheul ouvert et qu’il l’a fermé. Quant au discours de M. de Broglie, nous l’admirons autant que peut le faire l’opposition ; nous reconnaissons tout le talent, toute la modération qui distinguent ce morceau, et, Dieu merci ! nous ne refusons pas le talent, comme on le fait du côté de nos adversaires, à tous ceux qui ne professent pas nos opinions ; mais nous en appelons à tous les hommes impartiaux, qu’est-il resté du discours de M. le duc de Broglie après la réponse si claire, si droite et si sensée que lui a faite M. Molé ? Il y a une manière très simple d’assurer le succès de ses prophéties. Elle consiste à les accomplir soi-même, et c’est ce que fait l’opposition. Elle avait affirmé que le ministère serait battu le lendemain du discours de M. le duc de Broglie ; le lendemain, elle a déclaré, avec toute sorte d’assurance, que le ministère avait été battu. M. Molé doit se le tenir pour dit, il aura beau renverser les argumens de ses adversaires, leur opposer la politique des ministères qu’ils ont loués, les faits publics, leurs propres actes, leurs discours ; il montrera vainement le sens le plus droit, une simple et ferme logique qui ne fait grace de rien à ses adversaires, et qui triomphe avec une noble modémodération ;
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ration ; il ne sera jamais, à leurs yeux, qu’un vaincu. Ceci est une des clauses de la coalition.
 
Reviendrons-nous sur ces discours que toute la France a déjà lus, et qu’elle a peut-être jugés autrement qu’on ne le fait dans les journaux des doctrinaires et de la gauche. N’avions-nous pas répondu dès long-temps à M. de Montalembert sur la Belgique ? M. Molé a terminé la discussion, et replacé la question déjà résolue pour tous les hommes qui ont étudié sérieusement et de haut les affaires. Un traité, sollicité dans les termes les plus pressans par la Belgique, qui ne demandait aux cinq puissances que de la constituer nation en Europe, un traité que les plénipotentiaires belges à Londres obtenaient malgré le roi de Hollande et contre lui, qu’ils ratifiaient en déclarant qu’ils le concluaient avec les puissances représentées à la conférence, qui s’en portaient garantes nonobstant l’opposition du roi Guillaume, un tel traité serait déchiré aujourd’hui par la seule volonté de la Belgique ! On ne demande pas à la France de plaider pour la Belgique, de négocier pour de meilleures conditions de territoire, car elle le fait depuis un an avec une chaleur et une persévérance qui mériteraient plus de gratitude ; on lui demande de biffer sa propre signature qui figure sur le traité des 24 articles, près de celles de l’Angleterre, de l’Autriche, de la Russie et de la Prusse. On veut que la France fasse la guerre à l’Europe pour donner de vive force à la Belgique deux demi-provinces que ne lui accorde pas ce traité ! Nous n’avons pas fait la guerre en 1830 pour déchirer les traités de 1815, signés sous les baïonnettes de l’Europe coalisée, et nous la ferions en 1838 pour anéantir le traité des 24 articles que nous avons signé et garanti bénévolement, à la demande même de ceux qui le repoussent ! S’il s’agissait de reprendre Courtray, Tournay, Mons, Charleroi, Philippeville, à la bonne heure ! Mais mettre le feu à l’Europe pour conserver à la Belgique une petite portion de la province de Limbourg et quelques enclaves du duché de Luxembourg, c’est trop présumer du désintéressement et de l’esprit chevaleresque de la France, comme c’est, en même temps, mal apprécier sa loyauté et sa fidélité à ses engagemens.
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::………….
::Que ne tourmentent pas deux ailes affaiblies
::
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::Pour égarer l’essor de vos mélancolies :
::………….
::Si votre livre, au temps porte une confidence,
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::Tes frais chemins et tes colombes
::Les veux-tu jeunes comme toi ?
 
::- «
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::- « Si mes chemins n’ont plus de tombes,
::Oh ! oui, mon Dieu ! rendez-les moi ! »
 
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::Ami de la pâle indigence !
::Sourire éternel au malheur !
::
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::D’une intarissable indulgence,
::Aimante et visible chaleur
::Ta flamme, d’orage trempée,