« Poètes et romanciers modernes de la France/Charles-Hubert Millevoye » : différence entre les versions
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{{journal|Poètes et romanciers modernes de France - Charles-Hubert Millevoye|[[Auteur:Charles Augustin Sainte-Beuve|Sainte-Beuve]]|[[Revue des Deux Mondes]] T.10, 1837}}
Quand on cherche, dans la poésie de la fin du XVIIIe siècle et dans celle de
Le Brun qui avait (il
Il y a mieux. En nous tous, pour peu que nous soyons poètes, et si nous ne le sommes pourtant pas décidément, il existe ou il a existé une certaine fleur de sentimens, de désirs, une certaine rêverie première, qui bientôt
Sa vie, aussi simple que courte,
Il vint à Paris âgé de quinze ou seize ans, et suivit, en 1798, le cours de belles-lettres professé à
Parmi les nombreux essais que Millevoye a faits en presque tous les genres de poésie, il en est beaucoup que nous
::Là, menaçant de loin, le bronze éclate et tonne ;
::Ici frappe de près le poignard de Bayonne.
Tel passage du ''Voyageur'', cité par M. Dumas, a pu exciter
Les poètes particulièrement (notons ceci) sont très sujets à rencontrer
Son premier recueil
La perle du recueil, la pièce dont tous se souviennent, comme on se souvenait
::Anacréon
::Qui flotte encor sur
a dit M. Delavigne
Millevoye a surtout mérité ce bonheur,
Il reste plaisant toujours que le personnage
Millevoye, sans ambition, sans un ennemi, très répandu, très vif au plaisir, très amoureux des vers, vivait ainsi. Il
::Elles me disaient : « Compose
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::Je ne pus me refuser,
::Et de ma lyre effleurée
::Le chant
::De la rose ou du baiser.
Dans le ''Poète mourant'', admirable soupir, qui est toute son histoire, les pressentimens vont à la certitude, et
::ompagnons dispersés de mon triste voyage„
::O mes amis, ô vous qui me fûtes si chers !
::De mes chants imparfaits recueillez
::Et sauvez de
::Et vous par qui je meurs, vous à qui je pardonne,
::Femmes ! etc., etc ……
Le poète de Millevoye meurt pour avoir trop goûté de cet ''arbre, où le plaisir habite avec la mort'' ;
::Otez, ôtez bien loin toute grace émouvante,
::Tous regards où le cœur se reprend et
::Otez
::Ces rencontres, toujours ma joie et mon alarme,
::Ces airs, ces tours de tête, ô femmes, votre charme ;
::Doux charme par où
Le service
Nous avons comparé plus
::De Pange,
::Court cette jeune fille au teint frais et vermeil :
::Va trouver mon ami, va, ma fille nouvelle,
::Lui disais-je. Aussitôt, pour te paraître belle,
::
::
::Et des fleurs sur son sein, et des fleurs sur sa tête,
::Et sa flûte à la main ……
La muse de Millevoye est bergère aussi, mais sans cet art inné qui se met à tout, et par lequel la fille de Chénier, sous sa corbeille,
::Un doux souvenir dans son ame,
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::Une feuille dans ses cheveux.
Le troisième livre
''Vous me quittez pour aller à la gloire'' de M. de Ségur. Millevoye paya tribut à ce genre ; il en fut le poète le plus orné, le plus mélodieux. Son fabliau ''
::Priant tout haut
::Priant tout bas
Vos celebrem cantate Deum, pecorique vocate<br/>
Voce, palàm pecori, clam sibi quisque vocet.</ref>
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Il y a loin de là à ''la Neige'', qui est le même sujet traité par M. de Vigny dans un tout autre style, dans un goût rare et, je crois, plus durable, mais qui a aussi sa teinte particulière de 1824.
Parmi les romances de Millevoye, les amateurs distinguent, pour la tendresse du coloris et de
::
::Le jour tomba ;
::Vint argenter les ombres du bocage,
::Et
Je recommanderai encore,
::Sa voix mourante à son luth solitaire
::Confie encore un chant délicieux ;
::Mais ce doux chant, commencé sur la terre,
::Devait, hélas !
Il y a certes dans ces accens comme un écho avant-coureur des premiers chants de Lamartine, qui devait dire à son tour en son ''Invocation'' :
::Après
::Souviens-toi de moi dans les cieux !
En général, beaucoup de ces romances de Millevoye, de ces élégies de son premier livre où il est tout entier, et
Si
En refaisant ''le Poète mourant'' dans de grandes proportions lyriques et avec le souffle religieux de
Millevoye a donné, sous le titre de ''Dizains'' et de ''Huitains'', une certaine quantité
Si Millevoye
Millevoye
Son souvenir est resté intéressant et cher ; ce qui a suivi de brillant ne
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