« Revue musicale — 30 novembre 1836 » : différence entre les versions

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{{journal|La musique des femmes - Mlle Louise Bertin|[[catégorie:Textes anonymes|*]]|[[Revue des Deux Mondes]] T.8, 1836}}
 
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La ''Esmeralda'' de Mlle Louise Bertin est le troisième pas dans la carrière d’un talent jeune, mâle et progressif, qui, se sentant incomplet, s’éprouve et se corrige, et, depuis son début, a non-seulement à lutter avec lui-même, mais encore avec cent haines que les autres ignorent, et que lui vaut sa position dans le monde. A ce titre seul, Mlle Louise Bertin mérite qu’on l’encourage et la relève. Il faut respecter qui travaille. Après tout, on ne croit guère en soi vainement, et si la note fatale ne chante point en vous, si l’inspiration ne vous sollicite, vous n’irez pas, de gaieté de cœur, vous creuser la tête, et boire, après bien des traverses, le calice amer de la publicité, lorsqu’il ne tiendrait qu’à vous de vivre heureux et paisible, environné d’hommages et de soins, et de respirer à loisir, dans la famille, cette fleur de gloire qui n’a pas d’épines. La persévérance est fille de la conviction. Honneur à qui persévère ; je ne sache pas que la conviction fourmille tellement sur nos places et dans nos marchés littéraires, qu’on doive affecter de la maltraiter et de lui faire affront, lorsque, par hasard, elle se rencontre.
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La musique des femmes n’a d’autres interprètes que la voix et le clavier : elles prennent de la musique le parfum, la mélodie, elles respirent la fleur sur sa tige. Autrement, si elles veulent la cueillir, comme les hommes, leurs doigts délicats saignent bientôt. La Malibran trouvait dans ses loisirs de ravissantes inspirations, où serpentaient, comme des salamandres dans la flamme, les mille fantaisies de sa nature ardente. Et pour s’être tenue modestement loin de la scène, Mme Duchambge n’en a pas moins écrit de ces airs empreints de mélancolie et de grâce, qui vous reviennent aux heures de tristesse ; suaves mélodies que chacun aime et que chacun sait par cœur, pour me servir d’une expression charmante des enfans. Trouver la voix des larmes et du cœur, c’est là une assez belle tâche pour occuper les loisirs d’une femme. Le mélancolique Schubert se consolait de ses défaites du théâtre en écrivant ''le Roi des Aulnes'' et ''la Marguerite au rouet''.
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