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Je suis Zarathoustra, l'impie: où trouverai-je mes semblables? Mes semblables sont tous ceux qui se donnent eux-mêmes leur volonté et qui se débarassent de toute résignation.
Je suis Zarathoustra, l’impie : où trouverai-je mes semblables ? Mes semblables sont tous ceux qui se donnent eux-mêmes leur volonté et qui se débarassent de toute résignation.


Je suis Zarathoustra, l'impie: je fais bouillir dans ma marmite tout ce qui est hasard. Et ce n'est que lorsque le hasard est cuit à point que je lui souhaite la bienvenue pour en faire ma nourriture.
Je suis Zarathoustra, l’impie : je fais bouillir dans ma marmite tout ce qui est hasard. Et ce n’est que lorsque le hasard est cuit à point que je lui souhaite la bienvenue pour en faire ma nourriture.


Et en vérité, maint hasard s'est approché de moi en maître: mais ma volonté lui parle d'une façon plus impérieuse encore, - et aussitôt il se mettait à genoux devant moi en suppliant - me suppliant de lui donner asile et accueil cordial, et me parlant d'une manière flatteuse: "Vois donc, Zarathoustra, il n'y a qu'un ami pour venir ainsi chez un ami!"
Et en vérité, maint hasard s’est approché de moi en maître : mais ma volonté lui parle d’une façon plus impérieuse encore, et aussitôt il se mettait à genoux devant moi en suppliant me suppliant de lui donner asile et accueil cordial, et me parlant d’une manière flatteuse : « Vois donc, Zarathoustra, il n’y a qu’un ami pour venir ainsi chez un ami ! »


Mais pourquoi parler, quand personne n'a mes oreilles! Ainsi je veux crier à tous les vents:
Mais pourquoi parler, quand personne n’a mes oreilles ! Ainsi je veux crier à tous les vents :


Vous devenez toujours plus petits, petites gens! vous vous émiettez, vous qui aimez vos aises! Vous finirez par périr - à cause de la multitude de vos petites vertus, de vos petites omissions, à cause de votre continuelle petite résignation.
Vous devenez toujours plus petits, petites gens ! vous vous émiettez, vous qui aimez vos aises ! Vous finirez par périr à cause de la multitude de vos petites vertus, de vos petites omissions, à cause de votre continuelle petite résignation.


Vous ménagez trop, vous cédez trop: c'est de cela qu'est fait le sol où vous croissez! Mais pour qu'un arbre devienne grand, il faut qu'il pousse ses dures racines autour de durs rochers!
Vous ménagez trop, vous cédez trop : c’est de cela qu’est fait le sol où vous croissez ! Mais pour qu’un arbre devienne grand, il faut qu’il pousse ses dures racines autour de durs rochers !


Ce que vous omettez aide à tisser la toile de l'avenir
Ce que vous omettez aide à tisser la toile de l’avenir