« Page:Nietzsche - Ainsi parlait Zarathoustra (trad. Albert, 1903).djvu/220 » : différence entre les versions

ThomasBot (discussion | contributions)
m Marc: split
 
ThomasBot (discussion | contributions)
m Marc: split
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
sombre et nocturne mécontentement! Ah! destinée, océan! C'est vers vous qu'il faut que je descende!
sombre et nocturne mécontentement ! Ah ! destinée, océan ! C’est vers vous qu’il faut que je descende !


Je suis devant ma plus haute montagne et devant mon plus long voyage: c'est pourquoi il faut que je descende plus bas que je ne suis jamais monté:
Je suis devant ma plus haute montagne et devant mon plus long voyage : c’est pourquoi il faut que je descende plus bas que je ne suis jamais monté :
plus bas dans la douleur que je ne suis jamais descendu, jusque dans l'onde la plus noire de douleur! Ainsi le veut ma destinée: Eh bien! Je suis prêt.
plus bas dans la douleur que je ne suis jamais descendu, jusque dans l’onde la plus noire de douleur ! Ainsi le veut ma destinée : Eh bien ! Je suis prêt.


D'où viennent les plus hautes montagnes? c'est que j'ai demandé jadis. Alors, j'ai appris qu'elles viennent de la mer.
D’où viennent les plus hautes montagnes ? c’est que j’ai demandé jadis. Alors, j’ai appris qu’elles viennent de la mer.


Ce témoignage est écrit dans leurs rochers et dans les pics de leurs sommets. C'est du plus bas que le plus haut doit atteindre son sommet. -
Ce témoignage est écrit dans leurs rochers et dans les pics de leurs sommets. C’est du plus bas que le plus haut doit atteindre son sommet.


Ainsi parlait Zarathoustra au sommet de la montagne où il faisait froid; mais lorsqu'il arriva près de la mer et qu'il finit par être seul parmi les récifs, il se sentit fatigué de sa route et plus que jamais rempli de désir.
Ainsi parlait Zarathoustra au sommet de la montagne où il faisait froid ; mais lorsqu’il arriva près de la mer et qu’il finit par être seul parmi les récifs, il se sentit fatigué de sa route et plus que jamais rempli de désir.


Tout dort encore maintenant, dit-il; la mer aussi est endormie. Son oeil regarde vers moi, étrange et somnolent.
Tout dort encore maintenant, dit-il ; la mer aussi est endormie. Son œil regarde vers moi, étrange et somnolent.


Mais son haleine est chaude, je le sens. Et je sens aussi qu'elle rêve. Elle s'agite, en rêvant, sur de durs coussins.
Mais son haleine est chaude, je le sens. Et je sens aussi qu’elle rêve. Elle s’agite, en rêvant, sur de durs coussins.


Écoute! Écoute! Comme les mauvais souvenirs lui font pousser des gémissements! ou bien sont-ce de mauvais présages?
Écoute ! Écoute ! Comme les mauvais souvenirs lui font pousser des gémissements ! ou bien sont-ce de mauvais présages ?