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''À Jules GuesdeGUESDE''
 
{{sc|Honoré citoyen}},
 
''Vous, le lutteur infatigable, pour qui la propagation de l’Idée socialiste est un apostolat, vous que nous respectons surtout comme un penseur et un lettré, voudriez-vous présenter au grand public international, qui vous connaît si bien, ce modeste essai de synthèse sociale''
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''De votre reconnaissant''
 
A. BajuBAJU.
 
<div align=right>''Paris, le'' 18 ''avril'' 1895.</div>
 
<div align=right>''Paris, le'' 18 ''avril'' 1895.</div>
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Lettre-préface
 
LETTRE-PRÉFACE
Cher Citoyen,
 
{{sc|Cher Citoyen}},
 
Je crois, comme vous, que la société capitaliste est le milieu le plus déprimant qui ait jamais existé pour l’Art et l’Artiste, industrialisés et tombés à l’état de marchandise. Et, comme vous, je sais que, loin d’être un retour, même momentané, à la barbarie, le
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Croyez à ma vive sympathie.
 
{{sc|Jules}} GuesdeGUESDE.
 
<div align=right>Paris, le 8 mai 1895.</div>
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PRINCIPES DU SOCIALISME
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I. — Des fins de l’homme.
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C’est en vertu du principe d’égalité que les premières sociétés furent constituées. La plus ancienne forme de l’association est celle de la famille dont tous les membres étaient égaux sous l’autorité paternelle. Des réunions de familles ont ensuite formé des clans, des tribus ou des peuplades, sous la direction d’un chef élu en raison de sa force musculaire ou de son expérience de la vie. Mais le père ou le chef, quoique investis de l’autorité, n’avaient aucun avantage sur les autres sociétaires : il était fait un partage égal entre tous des revenus de la terre, des produits de la pêche ou de la chasse et des dépouilles de la guerre. La légende du Vase de Soissons atteste que Clovis, roi des Francs, n’avait, en dehors des exercices militaires, aucune supériorité sur ses soldats.
 
La vie des premiers âges offrait trop d’aléas. L’homme fort, après avoir dépouillé les autres, était souvent surpris et dépouillé lui-même par quatre ou cinq faibles réunis contre lui. C’est pour é
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galiserégaliser les chances de la vie que les uns et les autres ont formé une société. Le fort s’est dit « A quoi me sert ma force, puisque deux faibles peuvent me tuer ? » Et il a dit à ceux-ci : « Unissons-nous, travaillons ensemble et partageons le fruit de notre travail. » C’est donc un pacte d’égalité qui a été conclu ; s’il n’est pas observé, autant valait demeurer à l’état d’anarchie.
 
Les rouages de la société primitive étaient assez simples ; ceux de la nôtre sont plus compliqués. L’extrême division du travail et l’intervention de la machine ont transformé la vie sociale. C’est ici qu’apparaît la science économique qu’on s’est plu à embrouiller à dessein, mais qui, en réalité, est plus simple qu’on ne se l’imagine. Elle repose tout entière sur ce principe :
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Jeunes gens, c’est contre cette caste maudite que nous vous convions à lutter. Sans doute la tâche est ingrate et périlleuse, mais elle est grande et digne des hommes de coeur. Attendez-vous à être bafoués par ceux même dont vous défendrez les intérêts, par les ignorants que la Bourgeoisie ameutera contre vous. Une haute récompense vous payera de ces amertumes : c’est la satisfaction du devoir accompli.
 
À
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À ceux qui vous railleront, vous répondrez : Nous luttons pour la Justice ; ce n’est pas un personnel politique que nous voulons changer, ce sont des institutions mauvaises que nous voulons rendre parfaites ; toutes nos aspirations sont contenues dans la formule suivante :
 
''« Le Bonheur intégral de l’individu dans celui de la collectivité. »''
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On objecte que, si nous n’étions pas libres, nous n’aurions pas ces machines merveilleuses qui transforment le monde, ni ces oeuvres d’art qui font l’admiration des siècles ; qu’enfin, il nous serait impossible de réaliser, même d’espérer l’état de bien-être général que le Socialisme promet. Eh bien, c’est précisément parce que nous ne sommes pas libres, que toutes ces choses se produisent. Si nous étions libres, elles pourraient ne pas se produire. Mais nous tendons au bonheur, aussi irrésistiblement que la pierre tend au centre de la terre : voilà pourquoi s’effectuent les progrès qui constituent ce bonheur, et pourquoi le Socialisme, qui est pour nous le dernier terme du Bien, se produit d’une manière aussi fatale que la chute des corps.''
 
(
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(2) {{sc|Chap}}. IX
 
L’homme ne peut être libre qu’à l’état de nature. Du jour où il s’associe, il aliène sa liberté individuelle ou plutôt il la subordonne aux intérêts de la collectivité, et il ne peut jouir que des libertés permises par l’association.
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La Bourgeoisie se divise en deux parties : la Bourgeoisie philosophique à laquelle appartiennent les penseurs des dix-huitième et dix-neuvième siècles, tous les hommes généreux qui poursuivent la réalisation de l’émancipation humaine ; et la Bourgeoisie de l’argent, la Bourgeoisie des parvenus, nombreuse, puissante, rapace, égoïste : c’est de cette dernière que nous nous occupons ici.
 
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{{Centré|<small>Paris. — Imprimerie Nouvelle (association ouvrière), 11, rue Cadet.</small>}}
{{Centré|<small>A. Mangeot. directeur. — 869-95.</small>}}