« Page:Nietzsche - Aurore.djvu/295 » : différence entre les versions

ThomasBot (discussion | contributions)
m Marc: split
(Aucune différence)

Version du 15 septembre 2010 à 15:05

Cette page n’a pas encore été corrigée

s'arrêter pour toute éternité, cloué à la déception et devenu lui-même l'hôte de pierre, aspirant à un souper de la connaissance, qui jamais plus ne lui tombera en partage! - Car le monde des choses tout entier ne trouvera plus une bouchée à donner à cet affamé.

328.

Ce que les théories idéalistes laissent deviner. - On rencontre les théories idéalistes le plus sûrement chez les hommes résolument pratiques; car ceux-ci ont besoin du rayonnement de ces théories pour leur réputation. Ils s'en emparent d'instinct et sans éprouver le moindre sentiment d'hypocrisie : tout aussi peu qu'un Anglais se sent hypocrite avec son christianisme et sa sanctification du dimanche. Inversement : les natures contemplatives qui ont à se tenir en garde contre toute espèce d'improvisation et qui craignent la réputation d'exaltation se satisfont uniquement des dures théories réalistes : elles s'en emparent avec la même nécessité instinctive et sans y perdre leur probité.

329.

Les calomniateurs de la gaieté. - Les hommes qui ont reçu de la vie une blessure profonde ont mis en suspicion toute gaieté, comme si elle était toujours enfantine et puérile, et si elle révélait une déraison dont l'aspect ne pourrait provoquer que la pitié et l'attendrissement, tel le sentiment que l'on éprouve lorsqu'un enfant tout près