« La Psychanalyse » : différence entre les versions

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Ernst
Jones (1879-1958) restera inséparable de la gigantesque biographie qu'il écrivit sous le titre « La Vie et l'OEuvre de Sigmund Freud ». Longtemps animateur de l'Association psychanalytique d'Angle-terre, il fut l'ami des dernières et des plus tristes années de Freud, celles de l'exil. Reprenant l'étude du symbolisme des rêves et des symptômes, il en établit une théorie qui porte son nom. Wilhelm Reich (1897-1957), l'une des figures les plus étranges de la psychanalyse, fut le premier à confronter la psychanalyse au marxisme et à tenter d'élaborer, comme beaucoup d'autres après lui, un freudo-marxisme associant d'une manière inséparable la libération sociale par l'avènement de la société sans classes et la libération individuelle par l'épanouis-sement de la sexualité sans entraves.
===Psychanalyse et anthropologianthropologie===
Dans une toute autre perspective, certains disci-ples de Freud émigrés aux États-Unis pour échapper aux persécutions hitlériennes reprochent à la psy-chanalyse de ne pas donner une importance suffi-sante aux facteurs sociaux. S'appuyant sur les recherches menées en anthropologie, ils fondent le mouvement du culturalisme, dont les thèses s'expriment dans de nombreux ouvrages, notam-ment « La Sexualité et sa répression dans les socié-tés primitives » de Malinowski et « Moeurs et Sexua-lité en Océanie » de Margaret Mead, qui comptent parmi les plus célèbres.
Les culturalistes, comme Erich Fromm, l'un de leurs principaux représentants, estiment que la cul-ture n'a pas seulement l'aspect répressif examiné par Freud, mais qu'elle est aussi le lieu nécessaire où l'individu trouve ses possibilités de réalisation personnelle. Ils ne recherchent plus la cause des névroses dans la seule sexualité, mais dans les conflits sociaux, l'angoisse, la solitude propres aux grandes villes modernes. Le sociologue David Ries-man a décrit ce malaise dans « La Foule solitaire ».
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L'une des grandes découvertes de la psychana-lyse à son début avait été l'explication de la conver-sion hystérique et du phénomène de la catharsis. Freud devait montrer que les paralysies que l'on constate dans de nombreux cas d'hystérie ne s'ex-pliquent par aucune cause organique, mais qu'elles résultent d'une conversion d'affect. Un sentiment inconscient est « traduit » souŚ une forme corpo-relle. Cette découverte marque la fin de l'opposition entre le « corps » et l' «esprit » qui paralysait la psychiatrie dans un dilemme sans solution. Elle a permis à la médecine de mieux comprendre le rôle des facteurs psychiques dans certaines maladies organiques. C'est ainsi qu'est née la médecine psy-chosomatique, développée notamment en Allemagne par Alexandre Mitscherlich.
Un peu délaissée par Freud, la psychanalyse des enfants a connu un grand développement après la seconde guerre mondiale. L'élaboration de ses concepts et de ses méthodes est l'oeuvre notamment de deux femmes : Anna Freud, la fille de Freud, et Mélanie Klein. Très développée aux Etats-Unis comme un moyen supplémentaire d'éducation et appliquée en tant que telle à des sujets en très bas âge, la psychanalyse des enfants sert aussi de méthode thérapeutique dans le traitement de l'autisme, psychose infantile d'une particulière gra-vité. Elle se trouve aussi associée de plus en plus fréquemment à d'autres approches de la personna-lité intime telles que le psychodrame. Utilisé avec les enfants, celui-ci permet de juxtaposer dans le temps l'analyse et les effets cathartiques du jeu théâtral.
 
===Retour à Freud===
Le rôle grandissant joué par les psychothérapies et les méthodes psychologiques inspirées de la psychanalyse comme la dynamique de groupe, qui recourent partiellement à certaines techniques ana-lytiques, tend à les faire confondre dans l'esprit du public avec la psychanalyse proprement dite. C'est le cas notamment en Amérique où elles connaissent un succès considérable- Certains analystes ont voulu en conséquence redéfinir l'essence de la psychanalyse par opposition aux déviations du cul-turalisme et des psychothérapies dites analytiques. Ils ont même donné parfois comme but à leurs mouvements le « retour à Freud ». Tel est le cas de Jacques Lacan, directeur de l'École freudienne de Paris.