« Sur la teinture de Bestuchef » : différence entre les versions
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Le général, à son retour à Paris , vendit, comme produit de son invention, cette teinture à un louis le flacon d'une demi-once, sous le nom dé gouttes d'or du général Lamotte, élixir d'or, élixir blanc.
Comme ce médicament acquit rapidement une grande célébrité, il fut bientôt en faveur à la cour, et en usage<ref>Outre cette teinture, le comte en donnait également une autre, sans couleur, sous le nom de Gouttes blanches : nous ne parlerons point de cette dernière , parce qu'elle n'était, comme nous le verrons plus bas autre chose que du bon éther muriatique.</ref> chez tous ceux qui pouvaient le payer; le Roi même accorda au général Lamotte le débit, exclusif du médicament , lui donna une pension annuelle de
Après la mort de ce dernier, plusieurs chimistes français s'efforcèrent inutilement d'imiter cette teinture recommandée comme spécifique dans les maladies des nerfs , les paralysies, les crampes, les rhumatismes, l'épilepsie , l'hypocondrie , etc., et qui avait déjà fixé depuis long-temps l'attention des chimistes, en ce qu'elle offrait un phénomène alors nouveau en chimie , celui de se décolorer au soleil, et de reprendre sa couleur jaune à l'ombre. Séduits par le prix exorbitant de cette teinture, tous étaient persuadés que c'était à l'or qu'elle devait ses vertus. Baume prétendit que la teinture blanche et la teinture jaune se préparaient en faisant une dissolution d'or dans l'acide nitro-muriatique : on précipitait l'or par la potasse , on dissolvait l'oxyde précipité dans l'acide nitrique , et l'on distillait avec l'alcool. La liqueur du récipient était la teinture blanche, et le résidu la teinture jaune. Comme on distribuait cette espèce de préparation pour la véritable teinture, ou gouttes d'or de Lamotte, cela explique pourquoi le directeur-margraff' de Berlin , et le Pharmacien de la cour de Pétersbourg ''Jean George Model'', reçurent, l'un et l'autre , un éther sulfurique tenant de l'or. Il est vraisemblable que Boerhaave avait opéré sur la teinture véritable; ce qui semble le prouver, c'est qu'il a essayé de l'imiter en faisant digérer de l'acide muriatique dulcifié sur du sulfate de fer calciné.
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