« Les Mystères du peuple/IV/9 » : différence entre les versions

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'''(N)''' La portion du sol que Clovis et ses descendants accordèrent aux chefs de bandes et à leurs leudes qui l'avaient suivi dans la conquête de la Gaule s'appelait un ''bénéfice''. Il existait des terres données à bénéfices de plusieurs sortes : 1° des bénéfices qui pouvaient être arbitrairement révoqués par le donateur ; 2° des bénéfices temporaires ; 3° des bénéfices concédés à vie ; 4° des bené6ces héréditaires. Les obligations des ''bénéficiers'', soit temporaires, soit viagers, soit héréditaires, demeurèrent longtemps exprimées par le mot vague de ''fidélité. Fidélité'' qui se résumait généralement par ces obligations : 1° les dons d'argent que le bénéficier faisait au roi, soit à l'époque où il convoquait ses ''fidèles'' au Champ-de-Mars, soit lorsqu'il venait passer quelque temps dans la province où était situé le bénéfice (''Annal. Hildesh. a. 750 ; ap. Leibnitz Script. Rer. Brunswik ; ap. Guizot, Des institutions politiques en France, du cinquième au dixième siècle'', p. 66); 2° la fourniture des denrées, moyens de transport, logement, etc., à fournir, soit aux envoyés du roi, soit aux envoyés étrangers qui traversaient la contrée se rendant vers le roi ; 3° l'obligation du service militaire ; en d'autres termes, l'obligation de suivre le roi à de nouvelles expéditions guerrières. Expéditions qui avaient pour but l'envahissement de nouvelles terres ou le pillage ; ainsi Theodorik, petit-fils de Clovis, dit à ses leudes :
 
«Suivez-moi en Auvergne, je vous conduirai dans ce pays, où vous prendrez de l'or et de l'argent autant que vous en pourrez désirer ; où vous trouverez en abondance du bétail, des esclaves, des vêtements. Theodorik se prépara donc à passer en Auvergne, promettant de nouveau à ses guerriers qu'ils transporteraient dausdans leur pays tout le butin et aussi les hommes.» (Grégoire de Tours, liv. III, ch. Il.)
 
'''(O)''' On appelait terre ''salique'' ou ''militaire'', la portion du sol dont un chef de bande s'était emparé par la force, ou avait reçu en partage au moment de la conquête ; ces terres n'étaient soumises à aucune redevance honorifique ou matérielle envers le roi ; c'était la part du butin du guerrier frank, il ne la tenait, disait-il, que de son épée. Ainsi, un chef pouvait posséder à la fois des terres saliques qui ne relevaient que de lui, et des terres bénéficiaires, temporaires, à vie ou héréditaires, qu'il devait à la générosité royale, et qui devenaient, en raison même de ce don, plus ou moins tributaires de la royauté.

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'''(D)''' Sismondi, ''Histoire des Français''.
 
'''(E)''' «... Les moines sentirent la nécessité de recourir à quelque autre moyen ; ils résistèrent ouvertement aux évêques, ils refusèrent d'obéir à ses injonctions, de le recevoir dausdans le monastère ; plus d'une fois ''ils repoussèrent à main armée ses envoyés''... On traita ; les moines promirent de rentrer dans l'ordre, de faire quelques présents à l'évêque s'il voulait s'engager à respecter désormais le monastère, à ne point piller leurs biens, à les laisser jouir en paix de leurs droits ; l'évêque y consentit et donna au monastère une charte... Ces chartes devinrent si fréquentes (en raison des fréquentes agressions des évêques et des insurrections des moines), que l'on troure la rédaction officielle de ces chartes dans les formules de ''Marculf''.
 
» ... Quand nous arriverons à l'histoire des communes, vous verrez que les chartes qu'elles arrachèrent à leurs seigneurs semblent avoir été calquées sur ce modèle (ces chartes arrachées aux évêques par l'insurrection des moines).» (Guizot, ''Histoire de la Civilisation'', t. I., p. 446-447.)