« Voyage dans la Tartarie, l’Afghanistan et l’Inde, au IVe siècle par plusieurs Samanéens de la Chine » : différence entre les versions

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Exécuté à la fin du IV<smallsup>(1)e</sup> siècle de notre ère, par plusieurs Samanéens de la Chine <ref> Abel Rémusat a traduit du Chinois non-seulement le texte de la relation dont il offre ici une analyse très succincte, mais encore deux autres relations, l’un d’un voyage entrepris en 502 par deux religieux chinois qui visitèrent le pays de Badakkhau, l’Oudyana , le Candahar et la Perse orientale, et l’autre d’un voyage bien plus singulier encore, puisque le Samanéen qui l’exécuta en 627, décrit cent quarante-sept pays différents dont il prit connaissance en parcourant le Tokharestan, l’Afghanistan, le Sind, et presque toutes les parties de l’Hindoustan. C’est comme un tableau de l’Inde au septième siècle de notre ère. Ces trois traductions seront accompagnées d’un très grand nombre de notes et d’éclaircissements sur plusieurs points curieux de géographie et d’histoire, et notamment sur les dogmes du Bouddhisme ; L’extrait qu’on va lire donnera une idée de l’intérêt qui peut s’attacher à ces recherches. Nous espérons que M. Rémusat voudra bien nous communiquer plus tard les deux autres relations.</small><br /ref>
<div style="text-align:center;">Exécuté à la fin du IV<sup>e</sup> siècle de notre ère, par plusieurs Samanéens de la Chine{{refl|1}}</div>
 
 
 
Si l’on s’en rapporte aux traditions des Chinois, ces peuples ont autrefois visité l’Asie presque entière. Leurs voyageurs exploraient le Tibet, le Turkestan, la grande et la petite Boukharie. Leurs marchands portaient des étoffes de soie en Perse, et allaient acheter des chevaux dans le fond de la Tartarie. De puissantes armées, toujours victorieuses, au témoignage des chroniqueurs officiels, marchaient sur les pas des commerçants, pour soutenir leurs efforts, ou venger les injures qu’ils recevaient quelquefois en des contrées sauvages. D’habiles diplomates étaient envoyés pour préparer ou pour seconder les effets des opérations militaires, et réunissaient souvent à brouiller les intérêts des diverses peuplades, et à mettre en feu les cantons où ils venaient exercer leurs talents. Tout cela n’a rien d’extraordinaire. On s’en étonne pourtant, parce qu’on peut difficilement s’accoutumer à voir des peuples barbares suivre, dans leur conduite, une marche exactement semblable à celle des nations civilisées. Les savants profitent de tous ces évènements pour acquérir une connaissance exacte des régions qui en ont été le théâtre, et se faire une idée des révolutions qui ont bouleversé les empires, déplacé les populations, et mélangé les races d’hommes entre la mer Caspienne et l’Océan oriental. On étudie avec fruit, pour différentes branches des sciences historiques, les souvenirs qui se rattachent aux expéditions d’Alexandre, aux invasions romaines, aux dévastations des Mongols. Les calamités qui ont affligé notre espèce ont un intérêt d’un genre tout particulier aux yeux du critique, du chronologiste et du géographe.
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Tel est le genre d’utilité qu’on trouve dans les relations des voyages entrepris par les Samanéens de la Chine. Elles fixent des dates et des points géographiques. Elles nous donnent un aperçu de l’état social et religieux à une époque déterminée. Elles suppléent ainsi à ce vague dans l’énonciation des temps et des lieux qui désole les savants occupés de l’étude des antiquités indiennes. Les Hindous ne se plaisent que dans l’infini. Ils ont un dédain marqué pour les procédés de la chronologie et de la géographie, et quand ils descendent à supputer des périodes, ils v accumulent des milliards d’années. Les Chinois au contraire, esprits positifs et terre à terre, exigent de la précision jusque dans les fables les plus extravagantes, et si on leur raconte que les dieux sont descendus du ciel par un escalier de diamant, ou qu’un lion de pierre a fait entendre un rugissement terrible, ils s’informent curieusement à quelle époque et dans quel lieu la chose s’est passée. Avec ces dispositions naturelles, les uns peuvent nous mener très loin en fait de panthéisme et d’idéalisme, et les autres nous servir très utilement dans nos recherches d’histoire et de géographie comparée. Il y a bien peu de nations, comme il y a bien peu d’individus , qui sachent concilier les avantages de la raison et de l’imagination.
 
 
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<small>(1)Abel Rémusat a traduit du Chinois non-seulement le texte de la relation dont il offre ici une analyse très succincte, mais encore deux autres relations, l’un d’un voyage entrepris en 502 par deux religieux chinois qui visitèrent le pays de Badakkhau, l’Oudyana , le Candahar et la Perse orientale, et l’autre d’un voyage bien plus singulier encore, puisque le Samanéen qui l’exécuta en 627, décrit cent quarante-sept pays différents dont il prit connaissance en parcourant le Tokharestan, l’Afghanistan, le Sind, et presque toutes les parties de l’Hindoustan. C’est comme un tableau de l’Inde au septième siècle de notre ère. Ces trois traductions seront accompagnées d’un très grand nombre de notes et d’éclaircissements sur plusieurs points curieux de géographie et d’histoire, et notamment sur les dogmes du Bouddhisme ; L’extrait qu’on va lire donnera une idée de l’intérêt qui peut s’attacher à ces recherches. Nous espérons que M. Rémusat voudra bien nous communiquer plus tard les deux autres relations.</small><br />
 
 
ABEL REMUSAT.
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[[Catégorie:Asie]]