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{{journal|Littérature sanscrite|[[Auteur:Eugène Burnouf|Eugène Burnouf]]|[[Revue des Deux Mondes]]T.1, 1833}}
 
''Discours d’ouverture, prononcé au Collège de France <smallref> (1) M. Eugène Burnouf, que nous sommes heureux de pouvoir compter maintenant au nombre des collaborateurs de la ''Revue'', a bien voulu nous communiquer cette première leçon de son cours de littérature sanscrite. (N. du D.)/small><br /ref>''
 
 
 
''Discours d’ouverture, prononcé au Collège de France (1)''
 
 
 
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Quant à nous, messieurs, nous, venus après ces hommes illustres pour profiter de leurs leçons et nous éclairer de leurs exemples, nous n’aurons pas la présomption de tenter ce qui, sans doute, est impossible, puisqu’ils n’ont pas osé l’entreprendre. Nous nous rappellerons les enseignemens du savant maître qui nous a précédé dans cette chaire ; et nous ne perdrons pas de vue que, si nous apportons tous ici le désir de connaître l’antique civilisation des Brahmanes, le moyen le plus sûr pour y parvenir est de rester fidèles à la destination de ce cours, et de consacrer tous nos soins à en apprendre la langue. C’est donc à l’étude de la langue sanscrite que nous appliquerons ensemble ce que nous avons de constance et de zèle. Au lieu d’esquisses ambitieuses et condamnées longtemps encore à rester incomplètes sur l’histoire et la littérature des Indiens, nous analyserons l’idiome savant dans lequel ce peuple original s’est exprimé, nous lirons les monumens immortels qui attestent son génie, et nous nous consolerons d’avoir renoncé pour un temps à vous présenter le tableau des merveilles qu’il a créées, par l’assurance d’avoir contribué à vous mettre en état d’en tracer vous-mêmes quelques traits. Osons le dire cependant, si ce cours doit être consacré à la philologie, nous n’en bannirons pas pour cela l’étude des faits et des idées. Nous ne fermerons pas les yeux à la plus éclatante lumière qui soit jamais venue de l’Orient, et nous chercherons à comprendre le grand spectacle offert à nos regards. C’est l’Inde, avec sa philosophie et ses mythes, sa littérature et ses lois, que nous étudierons dans sa langue. C’est plus que l’Inde, messieurs, c’est une page des origines du monde, de l’histoire primitive de l’esprit humain, que nous essaierons de déchiffrer ensemble. Et ne croyez pas que nous promettions ce noble but à vos efforts dans le vain désir de demander pour nos travaux une popularité qu’ils ne peuvent avoir. C’est en nous une conviction profonde qu’autant l’étude des mots, s’il est possible de la faire sans celle des idées, est inutile et frivole, autant celle des mots, considérés comme les signes visibles de la pensée, est solide et féconde. Il n’y a pas de philologie véritable sans philosophie et sans histoire. L’analyse des procédés du langage est aussi une science d’observation ; et si ce n’est pas la science même de l’esprit humain, c’est au moins celle de la plus étonnante faculté à l’aide de laquelle il lui ait été donné de se produire.
 
 
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<small> (1) M. Eugène Burnouf, que nous sommes heureux de pouvoir compter maintenant au nombre des collaborateurs de la ''Revue'', a bien voulu nous communiquer cette première leçon de son cours de littérature sanscrite. (N. du D.)/small><br />
 
 
 
Eugène Burnouf
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[[Catégorie:Littérature indienne classique]]