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France, mère des arts, des armes et des lois, |
France, mère des arts, des armes et des lois, |
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Tu m’as nourri longtemps du lait de ta mamelle : |
Tu m’as nourri longtemps du lait de ta mamelle : |
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Ores, comme un agneau qui sa nourrice appelle, |
Ores, comme un agneau qui sa nourrice appelle, |
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Je remplis de ton nom les antres et les bois. |
Je remplis de ton nom les antres et les bois. |
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Si tu m’as pour enfant avoué quelquefois, |
Si tu m’as pour enfant avoué quelquefois, |
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Que ne me réponds-tu maintenant, ô cruelle ? |
Que ne me réponds-tu maintenant, ô cruelle ? |
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France, France, réponds à ma triste querelle. |
France, France, réponds à ma triste querelle. |
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Mais nul, sinon Écho, ne répond à ma voix. |
Mais nul, sinon Écho, ne répond à ma voix. |
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Entre les loups cruels j’erre parmi la plaine, |
Entre les loups cruels j’erre parmi la plaine, |
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Je sens venir l’hiver, de qui la froide haleine |
Je sens venir l’hiver, de qui la froide haleine |
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D’une tremblante horreur fait hérisser ma peau. |
D’une tremblante horreur fait hérisser ma peau. |
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Las, tes autres agneaux n’ont faute de pâture, |
Las, tes autres agneaux n’ont faute de pâture, |
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Ils ne craignent le loup, le vent ni la froidure : |
Ils ne craignent le loup, le vent ni la froidure : |
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Si ne suis-je pourtant le pire du troupeau. |
Si ne suis-je pourtant le pire du troupeau. |
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Ce n’est le fleuve |
Ce n’est le fleuve Thusque au superbe rivage, |
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Ce n’est l’air des Latins, ni le mont Palatin, |
Ce n’est l’air des Latins, ni le mont Palatin, |
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Qui ores, mon Ronsard, me fait parler latin, |
Qui ores, mon Ronsard, me fait parler latin, |
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Changeant à l’étranger mon naturel langage. |
Changeant à l’étranger mon naturel langage. |
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C’est l’ennui de me voir trois ans et davantage, |
C’est l’ennui de me voir trois ans et davantage, |
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Ainsi qu’un Prométhée, cloué sur l’Aventin, |
Ainsi qu’un Prométhée, cloué sur l’Aventin, |
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Où l’espoir misérable et mon cruel destin, |
Où l’espoir misérable et mon cruel destin, |
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Non le joug amoureux, me détient en servage. |
Non le joug amoureux, me détient en servage. |
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Eh quoi, Ronsard, eh quoi, si au bord étranger |
Eh quoi, Ronsard, eh quoi, si au bord étranger |
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Ovide osa sa langue en barbare changer |
Ovide osa sa langue en barbare changer |
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Afin d’être entendu, qui me pourra reprendre |
Afin d’être entendu, qui me pourra reprendre |
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D’un change plus heureux ? nul, puisque le français, |
D’un change plus heureux ? nul, puisque le français, |
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Quoiqu’au grec et romain égalé tu te sois, |
Quoiqu’au grec et romain égalé tu te sois, |
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Au rivage latin ne se peut faire entendre. |
Au rivage latin ne se peut faire entendre. |
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Bien qu’aux arts d’Apollon le vulgaire n’aspire, |
Bien qu’aux arts d’Apollon le vulgaire n’aspire, |
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Bien que de tels trésors l’avarice n’ait soin, |
Bien que de tels trésors l’avarice n’ait soin, |
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Bien que de tels harnais le soldat n’ait besoin, |
Bien que de tels harnais le soldat n’ait besoin, |
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Bien que l’ambition tels honneurs ne désire : |
Bien que l’ambition tels honneurs ne désire : |
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