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{{journal|Historiens espagnols - Mendoza - Moncada - Melo|[[Auteur :Léonce de Lavergne|Léonce de Lavergne]]|[[Revue des Deux Mondes]] T.32, 1842}}
==[[Page:Revue des Deux Mondes - Période initiale, 4e série, tome 32.djvu/290]]==
<div style="text-align :center">Historiens espagnols : MENDOZA - MONCADA – MELO<ref>Tesoro de historiadores españoles. - Librairie de Baudry.</ref></div>
La littérature espagnole est encore, à proprement parler, peu connue en France.
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une fois on a pris la peine de se transporter au milieu de ces siècles oubliés, on est étonné de
Pour ne prendre
Or, il y a en Espagne des écrits historiques qui passent pour être aussi classiques et plus animés que Mariana, aussi agréables et plus véridiques que Solis, aussi exacts et moins indigestes que Zurita. Et pour trouver dans cette littérature des œuvres historiques au moins égales à celles que nous connaissons, il
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contre les Moresques de Grenade, par don Diego Hurtado de Mendoza,
Un jeune littérateur espagnol, M. Eugenio de Ochoa, qui
Don Diego Hurtado de Mendoza naquit à Grenade, à la fin de 1503 ou au commencement de 1504. Son père, don Iñigo Lopez de Mendoza, second comte de Tendilla et premier marquis de Mondejar, était fils du premier comte de Tendilla, neveu du premier duc de
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doña Francisca Pacheco, était fille de don Juan Pacheco, marquis de Villena, et premier duc
Son père, que les historiens espagnols appellent le grand comte de Tendilla, avait été nommé par Ferdinand-le-Catholique gouverneur Militaire de Grenade, aussitôt après la conquête.
Il passa sa première enfance à Grenade, où il commença ses études, et où il prit les premières notions de la langue arabe
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comique, dont la forme et le fond sont également populaires. Aussi, plusieurs critiques ont-ils douté que Mendoza en fût réellement
Si Mendoza est le véritable inventeur de Lazarille de Tormes, ce
Quoi
On était alors dans la première moitié du XVIe siècle,
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vers la fin du plus beau temps de
Mendoza put
Un jour il apprit que le grand-seigneur Soliman attachait beaucoup de prix à la délivrance
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Le célèbre humaniste, Paul Manuce, lui dédia
Mendoza était universel ; il ne se contentait pas de la politique et de la science, il était encore poète. Un des premiers il débrouilla
Sa fin fut assez singulière. Il avait été compris dans la disgrace qui atteignit, à
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comme un outrage à la majesté souveraine ; il exila Mendoza qui se retira à Grenade, où il passa ses dernières années uniquement occupé de travaux littéraires.
Son histoire ne fut pas publiée tout
La guerre des Alpuxarras est en quelque sorte le dernier chant de la grande épopée espagnole. Les Maures de Grenade, depuis leur conversion forcée, avaient conservé secrètement leurs mœurs, leur langue et leur religion, et subissaient impatiemment, depuis près
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Le souvenir de cette campagne est aussi vivant et aussi populaire en Espagne que celui de tous les autres épisodes de la grande croisade contre les Maures. Bien des traditions épiques et romanesques
DON JUAN. :Quel est ce premier corps de troupes ?
MENDOZA. : Prince,
DON JUAN. : Qui les commande ?
MENDOZA. : Le marquis de Mondejar, comte de Tendilla, gouverneur (alcayde) perpétuel de
DON JUAN. : A ce nom, le Maure en Afrique tremble. Et qui sont ceux-ci ?
MENDOZA. : Ceux de Murcie.
DON JUAN. : Quel est leur chef ?
MENDOZA. : Le grand marquis de los Veles.
DON JUAN. : Que ses hauts faits portent au loin sa renommée ! (Tambours et trompettes.)
MENDOZA. : Ceux-ci sont ceux de Baeza ; leur chef est un soldat qui mérite
DON JUAN. : Pour tant
MENDOZA. : Cette troupe qui
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est venue des bords de la Meuse aux bords du Xenil,
Le sujet de cette pièce de Calderon , Aimer après la mort,, est tiré
« Mon dessein, dit-il, est
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{{tiret2|cou|tume}} de pourvoir à de plus grandes affaires ; et ce ne sera pas une peine perdue que de montrer de quels misérables principes, de quelles causes imperceptibles peuvent naître de grands embarras, des difficultés et des malheurs publics presque sans remède. On verra une guerre de peu
Quoique nous ayons traduit aussi littéralement
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ce
Mendoza continue sur ce ton, et, en
Les critiques modernes trouveront sans doute que cette manière manque trop
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{{tiret2|phy|sionomie}} soit belle,
Le type le plus accompli du genre historique est sans contredit
Ce
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ont le même genre de mérite.
Tous les grands écrivains modernes ont puisé à cette source commune. Dante prend Virgile pour guide dans ses vers comme dans son voyage. On a retrouvé dans Boccace les formes de style de Cicéron. Montaigne est tout latin. Pourquoi Mendoza aurait-il tort de
On peut même dire que, sous un certain rapport, il
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plus un volume, et ne comprend que 120 pages de
Il a
Tout cela suffirait déjà pour constituer une véritable personnalité
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héréditaires dans la maison de Mendoza ; il
Puis, en examinant de prés les motifs de cette impartialité, on ne la trouve pas complètement exempte de considérations personnelles. Miendoza était en disgrace au moment où il écrivait, partant peu en=clin à approuver ce qui
Mendoza, comme on voit,
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il est assez souvent, malgré ses ambassades, au-dessous de ses prétentions et de ses modèles. Mais ces défauts sont surtout de son temps et de son pays. Il mérite
Après Mendoza vient Moncada. Celui-ci est encore un très grand seigneur. On
On sait quelles furent au XIIIe siècle les luttes de la maison
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des Catalans ; ceux-ci traversèrent et dévastèrent alors en tout sens l’empire
Don Francisco de Moncada, troisième marquis
Il serait difficile cependant de trouver à la fois un sujet plus intéressant et un plus parfait modèle de narration historique. Moncada a beaucoup moins
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{{tiret2|Mal|heureusement}} son sujet
La chronique de Ramon Muntaner est connue en France depuis la traduction que M. Buchon en a donnée.
« Je me trouvais un jour, dit-il au début de sa chronique, en un mien domaine nommé Xiluella, dans les environs de Valence. Là, étant dans mon lit et dormant,
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manifestées par
Comment serait-il possible de lire le récit
Tout se réunit donc pour faire de Muntaner un rival redoutable pour Moncada. Le plus souvent,
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Or, Muntaner raconte à merveille, lui aussi. Toute cette campagne
Il y a entre Melo et Moncada un intervalle de temps un peu plus court
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Moncada vers 1620, Melo vers 1650. La vie de ces trois hommes comprend toute la période littéraire de
Don Francisco Manuel de Melo naquit à Lisbonne le 23 novembre 1611. Le Portugal appartenait alors à
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persécuté en Portugal pour avoir servi
Son sujet est bien loin
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On remarquera cependant le mot dont se sert Melo pour caractériser la guerre
Considérée sous ce point de vue,
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Philippe IV
Il est extrêmement fâcheux que Melo
Le premier livre contient le récit du soulèvement de Barcelone et de
« Le mois de juin venait de commencer.
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la province que, dans ce mois, descendent des montagnes sur Barcelone des bandes de moissonneurs, gens pour la plupart violens et hardis, qui vivent librement le reste de
« Mais les conseillers de Barcelone (ainsi se nomment les magistrats municipaux, qui sont au nombre de cinq), satisfaits en secret de
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« Cependant arriva le jour où
«En ce temps-là se trouvaient à Barcelone, attendant la nouvelle campagne, un grand nombre de capitaines et officiers de
«
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comprimer les premiers mouvemens, en cherchant à reconnaître et à saisir les auteurs du tumulte. Cette mesure, généralement mal accueillie, donna un nouvel aliment à la fureur populaire, comme des gouttes
« On remarquait, parmi les séditieux, un moissonneur, homme féroce et terrible. Un officier subalterne de la justice le reconnut et essora de
« Plusieurs bandes de paysans, renforcées
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distinguer le faux du vrai. Peu à peu il se remit ; il congédia
« De la conduite des magistrats dans cette affaire, je
« A ce nouveau désappointement, il reconnut enfin combien sa présence était inutile, et ne songea plus
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assaillans ou ne firent aucun, effort pour les arrêter. En même temps courait dans la ville une rumeur confuse
«En entendant les cris de ceux qui le cherchaient, le comte comprit que sa dernière heure était arrivée. Déposant alors les devoirs du grand, il céda aux instincts de
« Cependant son palais était envahi et sa disparition connue de tous ; on le cherchait avec fureur de tous les côtés, comme si sa mort devait être le couronnement de cette journée. Ceux de
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pour
Certes, voilà
«
« Voyez notre province enclavée entre
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pour vous enrichir avec ses ports, la montagne au dos (à las espaldas) pour vous couvrir de ses aspérités ; à droite et à gauche, les deux plus grandes puissances de
« Si ces exemples ne vous touchent pas, remuez donc
Ce fier langage, il ne faut pas
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Du reste, cette belle histoire, dont les Espagnols sont
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Il viendra certainement quelque jour où
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