« La Dynamique de l’électron » : différence entre les versions

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Nous connaissons CD en grandeur et en direction d’après les lois de Kepler et notre connaissance de la distance du Soleil; nous connaissons AC et AD en direction et nous pouvons, par conséquent, construire le triangle ACD; connaissant AC, nous aurons la vitesse de la lumière (représentée par AB), puisque, BC étant supposé très petit au regard de AB, AC diffère très peu de AB. La vitesse ''relative'' de la Terre par rapport au Soleil est seule intervenue.
 
Halte-là ! toutefois. Nous avons regardé AC comme égal à AB; cela n’est pas rigoureux, cela n’est qu’approché; poussons l’approximation un peu plus loin. Les dimensions de l’ellipse décrite pendant une année par la position apparente d’une étoile dépendent du rapport de CD, qui est connue, à la longueur AC; l’observation nous fait donc connaître cette dernière longueur. Comparons les grands axes de l’ellipse pour les différentes étoiles: nous aurons pour chacune d’elles le moyen de [391] déterminer AC en grandeur et en direction. La longueur AB est constante (c’est la vitesse de la lumière), de sorte que les points B correspondant aux diverses étoiles seront tous sur une sphère de centre A. Comme BC est constant en grandeur et direction, les points C correspondant aux différentes étoiles seront tous sur une sphère de rayon AB et de centre A', le vecteur AA' étant égal et parallèle à BC. Si alors on avait pu déterminer, comme nous venons de le dire, les différents points C, on connaîtrait cette sphère, son centre A' et, par conséquent, la grandeur et la direction de la vitesse absolue BC.
 
On aurait donc un moyen de déterminer la vitesse absolue de la Terre; cela serait peut-être moins choquant qu’il ne semble d’abord; il ne s’agit pas, en effet, delà vitesse par rapport à un espace absolu vide, mais de la vitesse par rapport à l’éther, que l’on regarde ''par définition'' comme étant en repos absolu.
 
D’ailleurs, ce moyen est purement théorique. En effet, l’aberration est très petite; les variations possibles de l’ellipse d’aberration sont beaucoup plus petites encore, et, si nous regardons l’aberration comme du premier ordre, elles doivent donc être regardées comme du second ordre: un millième de seconde environ; elles sont absolument inappréciables pour nos instruments. Nous verrons enfin plus loin pourquoi la théorie précédente doit être rejetée, et pourquoi nous ne pourrions déterminer BC quand même nos instruments seraient dix mille fois plus précis !
 
On pourrait songer à un autre moyen, et l’on y a songé en effet. La vitesse de la lumière n’est pas la même dans l’eau que dans l’air; ne pourrait-on comparer les deux positions apparentes d’une étoile vue à travers une lunette tantôt pleine d’air, tantôt pleine d’eau ? Les résultats ont été négatifs; les lois apparentes de la réflexion et de la réfraction ne sont pas altérées par le mouvement de la Terre. Ce phénomène comporte deux explications:
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De nouvelles expériences nous apprendront, sans doute, ce qu’on en doit définitivement penser. Le nœud de la question est dans l’expérience de Kaufmann et celles qu’on pourra tenter pour la vérifier.
 
Qu’on me permette un vœu, pour terminer. Supposons que, d’ici quelques années, ces théories subissent de nouvelles épreuves et qu’elles en triomphent; notre enseignement secondaire courra alors un grand danger: quelques professeurs voudront, sans doute, faire une place aux nouvelles théories. Lés nouveautés sont si attrayantes, et il est si dur de ne pas sembler assez avancé ! Au moins, on voudra ouvrir aux enfants des aperçus et, avant de leur enseigner la Mécanique ordinaire, on les avertira qu’elle a fait son temps et qu’elle était bonne tout au plus pour cette vieille ganache de Laplace. Et alors, ils ne prendront pas l’habitude de la Mécanique ordinaire.
 
Est-il bon de les avertir qu’elle n’est qu’approchée ? Oui ; mais plus tard, quand ils s’en seront pénétrés jusqu’aux moelles, quand ils auront pris le pli de ne penser que par elle, quand ils ne risqueront plus de la désapprendre, alors on pourra, sans inconvénient, leur en montrer les limites.