« Poème sur la Loi naturelle/Préface » : différence entre les versions

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Enfin, puisqu’on a arraché au secret et à l’obscurité un écrit destiné à ne point paraître, il subsistera chez quelques sages comme un monument d’une correspondance philosophique qui ne devait point finir ; et l’on ajoute que si la faiblesse humaine se fait sentir partout, la vraie philosophie dompte toujours cette faiblesse.
 
Au reste, ce faible essai fut composé à l’occasion d’une petite brochure qui parut en ce temps-là. Elle était intitulée ''du Souverain Bien'', et elle devait l’être ''du Souverain Mal''. On y prétendait qu’il n’y a ni vertu ni vice, et que les remords sont une faiblesse d’éducation qu’il faut étouffer. L’auteur du poème prétend que les remords nous sont aussi naturels que les autres affections de notre âme. Si la fougue d’une passion fait commettre une faute, la nature, rendue à elle-même, sent cette faute. La fille sauvage trouvée près de Châlons avoua que, dans sa colère, elle avait donné à sa compagne un coup dont cette infortunée mourut entre ses bras. Dès qu’elle vit son sang couler, elle se repentit, elle pleura, elle étancha ce sang, elle mit des herbes sur la blessure. Ceux qui disent que ce retour d’humanité n’est qu’une branche de notre amour-propre font bien de l’honneur à l’amour-propre. Qu’on appelle la raison et les remords comme on voudra, ils existent, et ils sont les fondements de la loi naturelle.
 
 
 
 
 
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| [[Poème sur la Loi naturelle/Exorde|Exorde]]
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