« Charles Fox d’après ses mémoires/02 » : différence entre les versions
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m Nouvelle page : : ''Memorials and Correspondence of Ch. J. Fox'', edited by lord John Russel; vol. III 1855. Au moment où survint la révolution française, l'Angleterre semblait réservée pour ... |
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: ''Memorials and Correspondence of Ch. J. Fox'', edited by lord John Russel; vol. III 1855.
Nous avons dit que le premier effet de la révolution française fut de changer ses idées de politique extérieure. Jusque-là Fox n'avait vu dans la France qu'un adversaire, non pas seulement de la gloire de l'Angleterre, mais des principes de son gouvernement. Il la jugeait comme un homme d'état du temps de Guillaume III : il avait pensé à lui chercher des contre-poids ou des oppositions dans les cours du Nord, et jusque sur la terre classique du despotisme, la Russie; mais tout changea en un jour. Il éprouva, dès le premier moment, cet amour de tous les hommes de 89 pour les idées de la France, pour le drapeau qu'elle élevait d'une main si noblement téméraire. Destiné, comme eux tous, à de si cruels mécomptes, à la perte de tant d'espérances, à l'affreuse nécessité de soutenir les criminels en détestant le crime, il devait conserver jusqu'au ferme ce fonds de tendresse obstinée pour la cause et pour le pays qui a payé si cher l'honneur de l'avoir embrassée. Acceptant sans regret ou du moins sans faiblesse la solidarité, souvent pesante, que la France de la révolution a imposée par le monde à tous les amis de la liberté, il a consenti à être méconnu, accusé pour elle, à encourir toutes les disgrâces, non-seulement des cours, léger sacrifice, mais de l'opinion, amère et rude épreuve. Triste, navré souvent, découragé pour son pays plus peut-être que pour le nôtre, il est resté inébranlable dans ses sentimens, résigné à souffrir avec nous, à nous plaindre, à s'indigner même contre nous, à ne jamais nous haïr. C'est la ce qui doit rendre à toujours le nom de Fox cher à la France.
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