« Tendances nouvelles de la chimie : physique générale du globe » : différence entre les versions

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{{journal|Tendances nouvelles de la Chimie|[[Auteur:Jean Louis Armand de Quatrefages de Bréau|A. de Quatrefages]]|[[Revue des Deux Mondes]] T.31, 1842}}
 
==__MATCH__:[[Page:Revue des Deux Mondes - Période initiale, 4e série, tome 31.djvu/415]]==
<center>Physique générale du globe (1)</center>
 
<smallcenter>Physique (1)générale du globe <ref>''Essai de Statique chimique des êtres organisés'', par M. Dumas. </smallref><br /center>
 
<center>I</center>
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On comprend sans peine que la physique de mots et d'argumens que s'étaient si long-temps transmise nos écoles dut disparaître devant cette direction nouvelle. Déjà rudement attaquée par Paracelse, elle avait été ébranlée jusque dans ses fondemens par Becher et par Stahl; elle succomba devant. Lavoisier. A partir des premières années de ce siècle, il n'est plus question des quatre élémens. Ce mot disparaît même du langage de la science. Celui de ''corps simples'' lui succède, et le nombre de ces derniers s'accroît de jour en jour. Tous les métaux prennent rang parmi eux. Quelque temps encore les terres, les alcalis dont les réactions indiquaient la nature complexe, échappent aux efforts de la chimie; mais le génie de Volta découvre la pile, et cet instrument devient entre les mains de Davy un agent d'analyse que rien n'arrête. La chaux, la potasse, la soude, sont décomposées en un métal qui leur sert de radical et en oxigène : ce sont de simples ondes comme la rouille qui s'attache au fer ou au cuivre. Aujourd'hui le nombre des corps simples, c'est-à-dire des corps élémentaires dont la réunion donne naissance à tous les autres, est parvenu au chiffre de cinquante cinq, non compris le calorique, la lumière, l'électricité et le magnétisme, agens, impondérables dont la nature nous échappe, et que nous connaissons seulement par leurs effets.
 
 
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<small> (1) ''Essai de Statique chimique des êtres organisés'', par M. Dumas. </small><br />
 
 
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Applaudissons toutefois à ces efforts hardis de la science. Dans les êtres séparés de la matière brute par l'organisation, deux principes sont sans cesse en présence. Au milieu des actes de la vie, les matériaux qu'elle met en jeu ne peuvent échapper à leur nature. Toujours ils se ressentent de leur origine inorganique, et se refuser à reconnaître clans les êtres vivans des actions physiques et chimiques serait vouloir nier l'évidence. Ame et corps, c'est-à-dire intelligence, organisation et matière, l'homme lui-même présente une triple série de phénomènes distincts dans leur essence, mais qui réagissent sans cesse les uns sur les autres et se masquent réciproquement. Faire la part de ces trois causes est une entreprise aussi belle que difficile. Le succès intéresse également le psychologiste et le physicien, le philosophe et le physiologiste. Qu'on ne s'alarme donc pas de cette tendant:e à explorer les êtres vivans comme des corps inorganiques, qu'on n'y voie pas, avec quelques esprits d'ailleurs distingués, une résurrection des tristes théories du matérialisme; rien de plus propre au contraire à montrer tout ce qu'il y a de vide sous cette désolante doctrine, qui n'aperçoit dans la nature que des forces brutales fonctionnant à l'aveugle sous l'impulsion du hasard.
A ce point de vue, l’''Essai sur la statique chimique des êtres organisés'' nous parait une oeuvre tout-à-fait hors de ligne, et digne en tout point d'un homme dont l'esprit inventif a toujours su s'ouvrir des voies nouvelles. Jamais la science positive et expérimentale n'avait pénétré aussi avant dans les domaines inconnus de la vie. Les travaux dont cet ouvrage offre le résumé présentent une masse énorme de recherches. Un grand nombre appartiennent en propre à l'auteur, ou ont été entreprises sous son inspiration (1)<ref>M. Liebig, ancien élève des laboratoires de Paris, aujourd'hui un des chimistes les plus distingués de l'Europe, a cru pouvoir revendiquer en termes peu mesurés plusieurs de ces résultats : il a forcé M. Dumas à démontrer tout ce qu'il y avait d'insoutenable dans ces prétentions. Dans un le ses leçons publiques, l'auteur de la ''Statique chimique'', après avoir rappelé sa formule générale, a repris un à un les élémens qui la composent, et, s'appuyant sur des citations authentiques, il a rendu justice à chacun. M. Liebig doit aujourd'hui regretter amèrement d'avoir soulevé un débat qui compromet à la fois sa position scientifique et sa dignité personnelle, malgré le soin extrême qu'a mis M. Dumas à ne pas s'écarter de cette haute réserve qu'inspire toujours le véritable amour des sciences.</ref>. Tous ces résultats ont été rapportés à une formule générale entièrement neuve, remarquable par sa clarté, séduisante par la simplification extrême qu'elle apporte dans l'explication des phénomènes vitaux les plus complexes. Les faits fondamentaux sur lesquels repose cette théorie sont hors de doute, les conséquences principales en sont incontestables. Si quelques déductions attendent encore la sanction de l'avenir, si quelques-unes doivent disparaître, ce ne sera pourtant pas en vain que ces vastes questions auront été soulevées, que ces grandes idées auront été jetées dans le monde.
 
 
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<small> (1) M. Liebig, ancien élève des laboratoires de Paris, aujourd'hui un des chimistes les plus distingués de l'Europe, a cru pouvoir revendiquer en termes peu mesurés plusieurs de ces résultats : il a forcé M. Dumas à démontrer tout ce qu'il y avait d'insoutenable dans ces prétentions. Dans un le ses leçons publiques, l'auteur de la ''Statique chimique'', après avoir rappelé sa formule générale, a repris un à un les élémens qui la composent, et, s'appuyant sur des citations authentiques, il a rendu justice à chacun. M. Liebig doit aujourd'hui regretter amèrement d'avoir soulevé un débat qui compromet à la fois sa position scientifique et sa dignité personnelle, malgré le soin extrême qu'a mis M. Dumas à ne pas s'écarter de cette haute réserve qu'inspire toujours le véritable amour des sciences.</small><br />
 
 
A. DE QUATREFAGES.
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