« La Périchole » : différence entre les versions

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Mais nous ne vous quitterons pas sans vous avoir dit ce que nous pensons de votre admirable conduite…
 
:::''COUPLETS.''
{{réplique|DON PEDRO.}}
:Les maris courbaient la tête,
:C’était l’usage à Lima ;
:Vous seul avez, âme honnête,
:Osé crié : « Halte-là !… »
 
{{réplique|TOUS LES DEUX}}
:Cette fureur généreuse
::Est flatteuse
:Pour la corporation !…
:Recevez donc, Excellence,
::L’assurance
:De notre admiration.
 
{{réplique|PANATELLAS,}}
:Je vous croyais l’âme vile,
:Je me trompais lourdement
:Vous n’êtes qu’un imbécile,
:Je vous en fais compliment.
 
{{réplique|TOUS LES DEUX}}
:Cette fureur généreuse
::Est flatteuse
:Pour la corporation !…
:Recevez donc, Excellence,
::L’assurance
:De notre admiration.
 
{{didascalie|Don Pedro et Panatellas lui donnent des poignées de main et se retirent. Alors le geôlier s’approche de Piquillo comme s’il voulait lui parler ; ne trouvant rien à dire, il se contente de lui serrer la main avec effusion, essuie une larme et s’en va.}}
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Il est ému… Qui ne le serai pas à l’aspect d’une pareille infortune ?… Ces messieurs aussi étaient émus… ces messieurs qui viennent de sortir… Ce sont les mêmes qui, il y a une demi-heure, formaient le rond autour de moi et qui me chantaient :
 
:Épouser la maîtresse,
:La maîtresse du roi…
 
{{didascalie|(Avec orgueil.)}} Maintenant, ils chantent sur un autre air… ça me prouve que j’ai reconquis la considération publique… C’est une consolation… malheureusement, elle est insuffisante… comme la plupart des consolations, du reste… {{didascalie|(Tout en examinant la paille de son cachot.)}} La voilà donc, la couche de l’honnête homme… de la paille !… Je vais dormir sur la paille, tandis que, si j’avais été une canaille, je dormirais sous le duvet… Eh bien, voilà de ces choses… je ne veux pas dire de mal de la Providence, mais enfin voilà de ces choses…
 
:::''RONDEAU''
:On me proposait d’être infâme,
:Je fus honnête… et me voilà !
:Cela vous met la mort dans l’âme
:De voir le monde comme il va…
:Ma femme, avec tout ça, ma femme,
:Qu’est-c’ qu’ell’ peut fair’ pendant c’temps-là ?
:Qu’est-c’ qu’ell’ peut faire, la perfide,
:— Je n’pensais pas du tout à ça, —
:Pendant que, sur la paille humide,
:Je geins et pousse des hélas !
:Elle est près du roi, l’infidèle !…
:Le roi lui ceci, cela,
:Qu’elle est belle et qu’elle est belle,
:Et patati et patata…
:Baste ! à quoi bon la jalousie
:Quand on est où me voilà !…
 
{{didascalie|Il s’étend sur sa botte de paille.}}
 
:Mieux vaut dormir : qui dort oublie…
:Je n’sais pas trop qu’est-ce qu’a dit ça !…
:J’ai toujours ce tourment dans l’âme,
:Jamais le sommeil ne viendra…
:Ma femme, ma petite femme,
:Que fais tu pendant ce temps-là ?
 
{{didascalie|Il s’endort, et, d’une voix éteinte :}}
 
:Ma femme !… Avec tout ça ma femme
:Qu’est-c’ qu’elle’ peut fair’ pendant c’temps-là ?
 
{{didascalie|Il dort. Entrent la Périchole et le geôlier portant une torche.}}
 
===SCÈNE IV===
''PIQUILLO, LA PÉRICHOLE, LE GEÔLIER.''
 
{{réplique|LA PÉRICHOLE.}}
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===SCÈNE V===
''PIQUILLO, LA PÉRICHOLE.''
 
{{didascalie|La Périchole s’approche de Piquillo et lui donne deux ou trois petits coups de pied : Piquillo se borne d’abord à changer de position, puis il se réveille.}}
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Pourquoi, alors ?
 
:::''DUO.''
{{réplique|LA PÉRICHOLE.}}
:Dans ces couloirs obscurs, sous cette voûte sombre
:Piquillo, Piquillo, ne devines-tu pas
:Quel but mystérieux m’a conduite dans l’ombre
:Et vers ce noir cachot a dirigé mes pas.
 
{{réplique|PIQUILLO.}}
:Ce but mystérieux, se devine aisément :
:Tu viens pour te ficher de moi.
 
{{réplique|LA PÉRICHOLE.}}
::Non, cher amant,
:Je viens pour te parler.
 
{{réplique|PIQUILLO.}}
::Pour cela seulement ?
 
{{réplique|LA PÉRICHOLE.}}
:::Oui, je t’assure,
:::Je te le jure !
:Seulement pour cela, mon gentil Piquillo !…
 
{{réplique|PIQUILLO.}}
:Et bien, soit ! parlez-moi, comtess’ de Tabago.
 
{{réplique|LA PÉRICHOLE.}}
::Tu veux bien ?
 
{{réplique|PIQUILLO}}
::Je veux bien.
 
{{réplique|LA PÉRICHOLE.}}
:Écoute alors, écoute et ne dis rien :
 
::::''I''
I
:Tu n’es pas beau, tu n’es pas riche,
:Tu manques tout à fait d’esprit ;
:Tes gestes sont ceux d’un godiche,
:D’un saltimbanque dont on rit.
:Le talent, c’est une autre affaire :
:Tu n’en as guère, de talent…
:De ce qu’on doit avoir pour plaire
:Tu n’as presque rien, et pourtant…
 
{{réplique|PIQUILLO.}}
::Et pourtant ?
 
{{réplique|LA PÉRICHOLE.}}
:Je t’adore brigand, j’ai honte à l’avouer ;
:Je t’adore et ne puis vivre sans t’adorer.
 
::::''II''
II
:Je ne hais pas la bonne chère…
:On dînait chez ce vice-roi,
:Tandis que toi, toi, pauvre hère,
:Je mourrais de faim avec toi !
:J’en avais chez lui, de la joie ;
:J’en pouvais prendre tant et tant ;
:J’avais du velours, de la soie,
:De l’or, des bijoux, et pourtant…
 
{{réplique|PIQUILLO.}}
::Et pourtant ?…
 
{{réplique|LA PÉRICHOLE.}}
:Je t’adore, brigand, j’ai honte à l’avouer ;
:Je t’adore et ne puis vivre sans t’adorer.
 
{{réplique|PIQUILLO.}}
:C’est la vérité, dis ?
 
{{réplique|LA PÉRICHOLE.}}
::C’est la vérité même.
 
{{réplique|PIQUILLO.}}
:Tu m’aimes ?
 
{{réplique|LA PÉRICHOLE.}}
::Je t’aime !
 
{{réplique|PIQUILLO}}
:Ô joie extrême !
 
{{réplique|LA PÉRICHOLE.}}
:Bonheur suprême !
 
{{réplique|ENSEMBLE.}}
:''Et cætera, et cætera.
:Felicità ! felicità !''
 
{{réplique|PIQUILLO}}{{didascalie|, avec passion.}}
:Mon bonheur serait complet si
:Je le goûtais ailleurs qu’ici.
 
{{réplique|LA PÉRICHOLE.}}
:Tu m’aimes ?
 
{{réplique|PIQUILLO.}}
::Je t’aime
 
{{réplique|LA PÉRICHOLE.}}
:Tu m’aimes ?
 
{{réplique|PIQUILLO.}}
::Je t’aime
 
{{réplique|LA PÉRICHOLE.}}
:Ô joie extrême !
 
{{réplique|PIQUILLO.}}
:Bonheur suprême.
 
{{réplique|ENSEMBLE.}}
:''Et cætera, et cætera.''
:''Felicità ! felicità !''
 
{{réplique|LA PÉRICHOLE.}}
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===SCÈNE VI===
''Les mêmes, plus DON ANDRÈS en geôlier.''
 
:::''TERZETTO.''
 
{{réplique|DON ANDRÈS.}}
:Je suis le joli p’tit geôlier
:À la belle barbe en broussaille :
:On me dit quelqu’fois d’la tailler,
:Mais moi, jamais je ne la taille.
 
{{didascalie|En faisant sonner ses clefs.}}
 
:Et tin tin tin, et tin tin tin !
:Sonnez, mes clefs, soir et matin !
 
{{réplique|TOUS LES TROIS.}}
:Et tin tin tin, et tin tin tin !
:Chantez votre joyeux tin tin,
<table border="0" cellspacing="0" cellpadding="0">
- Sonnez, mes clefs, soir et matin !
<tr>
- Sonnez, ses clefs, soir et matin !
<td rowspan="2"><dd>Sonnez,</dd></td>
<td rowspan="2">&nbsp;{&nbsp;</td>
<td>mes</td>
<td rowspan="2">&nbsp;clefs, soir et matin&nbsp;!</td>
</tr>
<tr>
<td>ses</td>
</tr>
</table>
 
{{réplique|DON ANDRÈS.}}
:Aux prisonniers, d’un pas hâtif,
:Je vais porter la nourriture ;
:Malgré mon air rébarbatif,
:Je suis une bonne nature.
 
{{didascalie|Agitant son gros trousseau de clefs.}}
 
:Et tin tin tin, et tin tin tin !
:Sonnez, mes clefs, soir et matin !
 
{{réplique|PIQUILLO.}}
:Il est fort bien !
 
{{réplique|LA PÉRICHOLE.}}
::Fort bien, vraiment !
 
{{réplique|PIQUILLO.}}
:Minon, gentil, coquet, charmant.
 
{{réplique|LA PÉRICHOLE.}}
:Fringant, pimpant.
 
{{réplique|PIQUILLO.}}
::Et sémillant.
 
:::''REPRISE.''
<table border="0" cellspacing="0" cellpadding="0">
- Sonnez, mes clefs, soir et matin !
<tr>
- Sonnez, ses clefs, soir et matin !
<td rowspan="2"><dd>Sonnez,</dd></td>
Et tin tin tin, et tin tin tin !
<td rowspan="2">&nbsp;{&nbsp;</td>
<td>mes</td>
<td rowspan="2">&nbsp;clefs, soir et matin&nbsp;!</td>
</tr>
<tr>
<td>ses</td>
</tr>
</table>
:Et tin tin tin, et tin tin tin !
 
{{réplique|LA PÉRICHOLE.}}
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Vous faites erreur, madame : cette barbe n’est pas à moi.
 
:::''TRIO.''
TRI.
{{réplique|PIQUILLO}}
:Roi pas plus haut qu’une botte !
:Singe ! nous nous adorons
:Marron sculpté ! vil despote !
:Entends-tu ? nous nous aimons.
 
{{réplique|DON ANDRÈS.}}
:La jalousie et la souffrance
:Déchirent mon cœur tour à tour ;
:J’ai la fortune et la puissance,
:Tout cela ne vaut pas l’amour.
 
:::''ENSEMBLE.''
{{réplique|PIQUILLO, LA PÉRICHOLE.}}
:La jalousie et la souffrance
:Déchirent son cœur tour à tour ;
:Il a tout, fortune et puissance,
:Le gueux, mais il n’a pas l’amour.
:Nous, nous avons l’amour !
 
{{réplique|DON ANDRÈS.}}
:La jalousie et la souffrance
:Déchirent mon cœur tour à tour ;
:J’ai la fortune et la puissance,
:Tout cela ne vaut pas l’amour.
::Moi, je n’ai pas l’amour !
 
{{réplique|PIQUILLO.}}
::Oui, nous nous aimons,
::Nous nous adorons…
:Entends-tu, brigand ?…
 
{{réplique|DON ANDRÈS.}}
:::Ah ! qu’elle est belle !
 
{{didascalie|Il va vers la Périchole.}}
 
{{réplique|PIQUILLO}}
:Le bandit se rapproche d’elle !…
:Veux-tu t’en aller ! veux-tu t’en aller !
 
{{réplique|LA PÉRICHOLE}}{{didascalie|, se défendant comme elle peut.}}
:Veux-tu t’en aller ! veux-tu t’en aller !
 
{{réplique|DON ANDRÈS}}{{didascalie|, à la Périchole.}}
::Tout bas laisse-moi te parler !
 
{{réplique|PIQUILLO.}}
:Que dit-il ?
 
{{réplique|DON ANDRÈS}}{{didascalie|, bas, à la Périchole.}}
:::Si plus tard tu deviens raisonnable,
::Et tu te montres plus traitable,
fredonnes:Fredonnes un de ces airs que tu chantes si bien,
je::Je serai là !… Chut ! ne me réponds rien !
 
{{réplique|LA PÉRICHOLE.}}
:::Misérable !
 
{{réplique|PIQUILLO.}}
:Qu’est-c’ qu’il t’a dit, le misérable ?
 
:::''REPRISE DE L’ENSEMBLE.''
 
{{réplique|PIQUILLO, LA PÉRICHOLE.}}
:La jalousie et la souffrance, etc.
 
{{réplique|DON ANDRÈS.}}
:La jalousie et la souffrance, etc.
 
{{didascalie|Don Andrès sort à la fin du trio.}}
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===SCÈNE VII===
''LA PÉRICHOLE, PIQUILLO.''
 
{{réplique|PIQUILLO.}}
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===SCÈNE VIII===
''Les mêmes, LE VIEUX PRISONNIER.''
 
{{réplique|LE VIEUX PRISONNIER}}{{didascalie|, sortant de la trappe.}}
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===SCÈNE IX===
''Les mêmes, DON ANDRÈS.''
 
{{réplique|DON ANDRÈS.}}
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{{didascalie|Sur le motif du second acte.}}
 
:Qu’est-c’ qui, dans un tas d’circonstances,
:Fait aux rois comme aux vice-rois
:Commettre une foul’ d’imprudences
:Dont, plus tard, ils se mord’nt les doigts ?…
:Les femmes, il n’y a que ça, etc…
 
{{réplique|LES TROIS PRIONNIERS.}}
:Les femmes, il n’y a que ça, etc…
 
{{didascalie|Tous les trois se sauvent.}}