« Histoire et description naturelle de la commune de Meudon » : différence entre les versions

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Il y a peu d'endroits, je crois, dont le nom latin ou latinisé, ait subi plus de modifications que celui de Meudon. Dans tous les ouvrages qui font mention de ce village, il s'appelle indifféremment ''Metiosedum'', ''Moldunum'', ''Meodum'', ''Modunum'', ''Meudum'', ''Meudun'', ''Campum meudoninse''. Malgré celtecette richesse de désignations et les efforts des étymologistes notamment de Valois et Sanson, l'origine de Meudon ne paraît pas être aussi ancienne qu'on serait porté à le croire. La première de ces désignations qui se rencontre dans les commentaires de Jules-César<ref>''Nam, et prœsidio è régione castrorum relicto , et parva manu Metiosedum versus missa , quae tantum progrederetur quantum naves processissent, reliquas copias contra Labienum duxerunt.'' COMMENTAIRES sur la guerre des Gaules, liv. 7e, § LXI.</ref>, semble devoir plutôt appartenir à un bourg (probablement Choisy-le-Roi), situé entre Melun et Paris : Lorsque Labienus afin de rentrer sans perte à Sens, son quartier-général, fit descendre la Seine à une partie de son armée au moyen de bateaux qu'il avait amenés de Melun, pendant que l'autre remonterait le fleuve au milieu de la nuit avec tous ses bagages et en faisant grand bruit, l'auterke Camulogène » dont il avait espéré de détourner l'attention par celle manœuvre habile, envoya des troupes Gauloises vers ''Metiosedum'' avec ordre de s'avancer aussi loin que les bateaux des Romains. Suivant Bullet<ref> ''Mémoires sur la langue celtique'' ; Dictionnaire celtique, page 53</ref>, Moldunum serait formé de deux mots celtiques : ''moel mol'', pelée ; ''dun'', montagne ; la terminaison ''um'' a été évidemment latinisée. « II n'y a de titres certains qui fassent mention de Meudon, nous apprend Lebeuf<ref>''Histoire du diocèse de Paris'', tom VIII.</ref>, que depuis la fin du XII<sup>e</sup> siècle ou le commencement du XIII<sup>e</sup> ; dansées titres ce lieu est appelé ''Meodum'' ou ''Meudon'' ou bien Meudun. Il est évident qu'on ne savait alors comment le latiniser, ce qui a duré ainsi pendant presque tout le Xll<sup>e</sup> siècle. Mais si l'on n'a pas d'époque sûre pour Meudon, ajoute cet auteur, il est aussi vrai de dire qu'on ne peut en donner entièrement l'étymologie ; il est certain que la fin du mot venant de ''dun'', terme celtique, fait allusion à la profondeur corrélative du château et du villaie. En anglo saxon, en anglais et en flamand, ''mou'' et ''mul'' signifient sable, poussière ; c'est tout ce qu'on peut dire de plus approchant. » Ajoutons à cela qu'en effet les collines de Meudon sont couronnées par des dépôts de sable puissants, d'où l'on pourrait peut-être inférer enfin que Meudon signifie ''colline de sable''.
 
La plus grande obscurité enveloppe donc les premières traditions de Meudon. Avant le commencement du XIII<sup>e</sup> siècle, à peine en est-il fait mention, et encore depuis cette époque jusqu'à l'apparition d'un château vers l'an 1539, tout se réduit-il à de simples listes de bénéficiers et de seigneurs. Nul doute cependant que la commune de Meudon ait pu fournir un bon contingent à l'histoire de l'île-de-France ; son village est trop avantageusement situé pour qu'il n'ait pas été témoin de quelques événements militaires au temps des Romains ou des Normands, alors que les premiers étaient toujours en lutte avec les Gaulois, et que les seconds, sous la conduite de Roll le Norvégien, ravageaient tout le pays compris entre la Loire et la Seine et remontaient deux fois ce fleuve pour faire le siège de Paris et rançonner vers le commencement du X<sup>e</sup> siècle le faible Charles III ; mais, à cette époque déjà reculée de nos annales, notre village était trop peu important pour que l'histoire se soit donné la peine de nous transmettre ce dont il a pu être le théâtre.
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« Du reste, pour l'honneur de mademoiselle Choin, il faut ajouter que lorsqu'elle était la maîtresse du dauphin, elle n'eut jamais de maison montée, pas même d'équipage , et qu'elle venait à Meudon et s'en retournait dans une simple voiture de louage ; elle eut l'art de se faire aimer de tout le monde par ses qualités et son affabilité. A la mort du dauphin qui eut lieu à Meudon, elle se retira dans le modeste logement qu'elle avait toujours conservé à Paris, et employa les vingt dernières années de sa vie, à toutes sortes de bonnes œuvres. »
 
Le grand dauphin tomba malade dans les premiers jours d'avril 1711. Louis XIV, ayant appris, le 9, qu'il était réellement atteint de la petite vérole qui faisait alors de grands ravages, se rendit à Meudon pour demeurer auprès de son fils pendant toute sa maladie, et de quelque nature qu'elle pût être. Par un motif très louable, le roi défendit à ses enfants d'y aller, et même à quiconque n'avait pas encore ou la petite vérole. Malgré les soins des médecins Boudin et Fagon, le dauphin succomba, âgé de cinquante ans, à la petite vérole pourprée, dans la nuit du mardi 14 au mercredi 15 du même mois. Louis XlV partit immédiatement avec madame de Maintenon pour Marly. Bientôt le château de Meudon se trouva désert ; l'infection du cadavre fut si prompte et devint si grande, que la Vallière, le seul des serviteurs qui soit resté constamment auprès de son maître, les capucins et autres personnes, furent obligés de passer la nuit dehors<ref>Durant sa maladie, on avait eu quelque espoir de le conserver ; aussi, les harengères de Paris, amies fidèles du dauphin, qui s'étaient déjà signalées à une forte indigestion qu'on avait prise pour une apoplexie , donnèrent-elles, dans celtecette circonstance, le second tome de leur zèle ; elles arrivèrent en plusieurs carrosses de louage à Meudon. Le dauphin voulut les voir; elles se jetèrent au pied de son lit, qu'elles baisèrent plusieurs fois ; et, ravies d'apprendre de si bonnes nouvelles , elles s'écrièrent dans leur joie, qu'elles allaient réjouir tout Paris et faire chanter le ''Te Deum''. » Mém. de S. Simon.</ref>. Son fils, le duc de Bourgogne, devenu deuxième dauphin et père de Louis XV, n'habita jamais Meudon, quoiqu'il eût fait achever le troisième château, et n'y fit que des apparitions passagères.
 
Depuis que Meudon a appartenu au roi, ce lieu a été favorisé de quelques privilèges ; en 1704, on réunit au bailliage les prévôtés de Clamart, de Fleury et de Châville, et il fut dit que les appellations ressortiraient dûment au parlement.
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Depuis le 9 septembre 1840, le village de Meudon jouit de tous les avantages d'un chemin de ter qui passe à mi-côte, et dont le mouvement anime singulièrement la contrée.
 
Si, d'un côté, la commune a été défigurée, par suite de la tranchée profonde faite dans ses collines, pour obtenir une ligne de niveau sur tout le parcours du rail-way, d'un autre, elle s'en dédommage bien par la beauté du viaduc du Val-de-Fleury qui sert à franchir le profond vallon de ce nom; voici, au reste, la description que donne M. Forgame de celtecette gigantesque construction<ref>''Voyage pittoresque sur le chemin de fer de Paris à Versailles.''</ref>.
 
« Ce viaduc, aussi remarquable par la pureté de son architecture que pour l'étonnante grandeur de ses proportions, comprend deux rangs d'arcades superposées ; chaque rang est composé de sept arches. Les arches inférieures présentent une ouverture de 7 mètres entre les culées et une hauteur sous clef également de 7 mètres. L'ouverture des arches supérieures est de 10 mètres, et leur hauteur sous clef est de 20 mètres; les piles qui séparent ces dernières ont 3 mètres d'épaisseur ; l'épaisseur des piles du rang inférieur est de 4 mètres 80 centimètres. Le viaduc est terminé par des culées et présente une longueur totale de 142 mètres 70 centimètres. La hauteur de l'ouvrage au dessus du sol est de 36 mètres, mais l'élévation apparente est réduite à 31 mètres 55 centimètres au moyen d'un remblai qui sert à niveler transversalement le vallon.
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« Les troupes françaises, infanterie et cavalerie, ont rivalisé de courage.
 
« Les hommes qui se sont le plus distingués dans celtecette circonstance, sont : le lieutenant-général Stroltz, les généraux Burthe, Vincent ; le colonel Briqueville, qui a été grièvement blessé ; les colonels Saint-Amand, Chaillot, Faudous, Schmidt et Paolini.
 
« On a l'ait dans ces deux all'aires beaucoup de prisonniers et pris environ un millier de chevaux.
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La partie supérieure du sol de la forêt de Meudon, notamment les argiles à meulières, renferment deux espèces de minerais dont l'abondance et la structure doivent offrir le plus vif intérêt relativement à la géologie du bassin de Paris. Je parlerai d'abord du 1<sup>er</sup> qui s'y trouve à l'état de pisolithe hidroxidé, dont l'étude a été négligée jusqu'à présent, et ferai connaître sa richesse métallique.
 
Il forme généralement des nids ou amas plus ou moins alongés au milieu de l'argile et dans les interstices que laissent les meulières entre elles ; il se présente, suivant les localités, en grains isolés, depuis le volume d'un gros grain de plomb ou de chenevis jusqu'à celui de nodules pugillaires , composés eux-mêmes de grains semblables fortement agglutinés par un ciment argilo-ferrugineux, et dont l'ensemble prend alors la contexture tuberculaire ; ils ont, du reste , l'un et l'autre, aussi bien dans les formes qu'ils affectent que par leur manière d'être, la plus grande analogie avec les limonites de la Bourgogne, et mériteraient certainement d'attirer l'attention si le métal qui en provient était moins commun dans la nature et le combustible plus abondant autour de nous.
 
Le fer pisolithique hidroxidé de Meudon ne le cède à aucun autre de ce genre, en richesse métallique ; il donne, étant bien lavé, 33 pour cent d'une fonte très belle<ref>On exploite , dans des contrées où le bois n'est pas rare du minerai qui ne donne que 27 pour cent da fonte.</ref>, et 29 pour cent de gangue insoluble dans l'acide hydrochlorique.
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Ce fer limoneux est très abondant sur quelques points de la forêt domaniale, notamment : sur les Bruyères de Sèvres, dans une sablonnière près de la porte Dauphine ; à Vilbon au dessus de la sablonnière ouverte à côté de l'étang de ce nom ; près de la porte de Châtillon ; enfin dans l'ancien parc de Bellevue. Je l'ai d'ailleurs observé partout où l'on a fouillé les argiles supérieures.
 
Les nodules intermédiaires, entre la plus petite et la plus grande dimension, que je viens d'établir, sont généralement poreux à l'intérieur et à l'état de peroxide rouge à peine hydratée, comme s'ils avaient été fortement chauffés, tandis que la croûte extérieure est d'un brun jaunâtre, luisante, et reste entièrement hydratée. Les gros tubercules de ce minerai offrent aussi cela de remarquable, qu'ils sont souvent encroûtés de silex meulière, encroûtement qui a dû avoir lieu postérieurement à leur formation<ref>Cette meulière, à l'état rudimentaire, se retrouve, du reste, disséminée au milieu des mêmes argiles ; et je ferai aussi remarquer que l'on obtient, par le lavage de cette terre, un sable rougeâtre très grossier, sans doute contemporain de son dépôt, et qui n'a pas le moindre rapport avec celui que celtecette formation d'eau douce recouvre.</ref>.
 
Le fer pisolithique en question se retrouve aussi au milieu du terrain de transport dont on commence à apercevoir les traces à Meudon, au niveau du chemin de fer ou à 70 mètres au dessus de celui de la Seine. Dans la tranchée même de ce chemin , près de Bellevue, là précisément où a eu lieu la catastrophe du 8 mai, on voit ce minerai associé à des orbicules siliceux hydratés (calcédoines). Ces deux concrétions ont sans doute été formées dans les mêmes circonstances, c'est-àdire au milieu de la terre argileuse rougeâtre interposée entre les cailloux roulés et postérieurement au dépôt du diluvium.
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Contexture subgranulaire, d'un noir mat avec reflets bleuâtres, donnant par l'écrasement une poussière semblable à du noir animal (celle des grains parfaits est cependant d'un gris d'acier) ; très tachant, assez léger, happant fortement à la langue, très hydraté si ce n'est les grains où le manganèse est sans doute à un degré différent d'oxidation que celui du minerai à l'état terreux ; après le grillage, le barreau aimanté l'enlève presqu'entièrement ; d'une extrême fusibilité au chalumeau en un globule noir, vitreux, très difficile à écraser et dont la poussière est brune.
 
Analysé par M. EmileÉmile de Chancourtois, élève-ingénieur très distingué de l'école des mines, il a donné pour résultat :
 
 
* « Perte par calcination. . . . . . . 0,16
* Matières fixes. . . . . . . . . . . . 0,84
____________________________________ <br>
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* Alumine et chaux. . . . . . . . . . .0,03
____________________________________ <br>
= 0, 83 »
 
D'après tous les caractères que cette substance a offerts, j'ai donc été porté à la regarder comme un hydrate de deutoxide de manganèse ferrifère terreux ou comme une substance minérale très voisine de la braunite terreuse, ne devant la propriété de happer fortement à la langue et de fondre si facilement au chalumeau, qu'à la présence de l'argile calcarifère ayant servi de fondant, et celle d'être attirable au barreau aimanté, qu'aux molécules de fer réduites à l'état de deutoxide et entraînant avec elles toutes celles de manganèse.
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On sait que les îlots qui se forment dans le cours de la Seine sont généralement composés de sable et de limon ou de matières d'attérissement que les plantes aquatiques, puis des saules, achèvent d'émerger au dessus des plus forts crues ou empêchent d'être emportées par elle ; on sait aussi que les eaux du même fleuve tiennent en dissolution une petite quantité de carbonate calcaire, qui, à la longue, incruste les coquilles et autres objets tombés au fond de son lit.
 
Au mois d'août 1842, une dame de ma connaissance, en se baignant dans la rivière près de la pointe en amont de l'île Séguin dont j'ai déjà parlé dans le cours de cet ouvrage, se déchira les jambes sur des rochers qu'elle m'engagea à examiner. Je reconnus alors, non sans étonnement, qu'ils étaient de même nature que l'enveloppe concrétionnée des coquilles ; et, portant mon investigation plus loin, je trouvai aussi que la berge orientale de la même île en était presqu'entièrement formée.

La diminution extraordinaire que la grande et longue sécheresse de l'année 1842 avait fait éprouver au volume des eaux de la Seine permettait donc de voir, à cette époque, sur les points déjà signalés, des rochers à fleur d'eau, que je pris au premier abord pour un lambeau du calcaire marin grossier, mais qui étaient exclusivement composés de calcaire concrétion né empâtant toutes les coquilles propres à la rivière. On rencontrait aussi dans cette espèce de travertin fluviatile, à zones souvent concentriques, des ossements et des fragments de bois, d'une épotme tout à fait récente, quoique ces derniers fussent déjà convertis en lignites.
 
En plongeant,on retrouve ce même dépôt à trois mètres environ de profondeur et on peut le suivre ainsi à une assez grande distance des bords de l'île. Sa surface au dessous de l'eau est irrégulière, raboteuse, et présente souvent des chambres où le poisson va se réfugier et dont l'entrée, comme celle de la plupart des cavernes dans les roches calcaires, est étroite. Il laissait voir au dessus du niveau qu'occupait alors la rivière , une ligne de rochers en apparence rongés par elle, mais ne devant ce relief qu'à leur nature ; ces rochers atteignaient sur certains points deux à trois mètres de hauteur, en sorte que, d'après mon estime, cette formation moderne n'a pas moins de cinq à six mètres de puissance. Je serais meme porté à croire qu'elle constitue une grande partie de la base de l'île Séguin dont les rives sont accores tandis que celles de la pointe en aval de l'île Billancourt, qui n'est séparée de la précédente que par un canal plus profond que large, sont en pente douce.
 
Ça et là, on trouve encore dans les anfractuosités de cette roche parfaitement consolidée, une foule de concrétions de même nature , ovoïdes, depuis le volume d'une noisette jusqu'à celui du poing et même au delà, et qui, en un mot, rappellent tout à fait la structure des grains oolithiques ou pisolithiques. Quoique ces concrétions libres ne paraissent pas avoir été formées sur ce point où elles auraient été entraînées par le courant, je n'en ferai pas moins remarquer que souvent le calcaire sur lequel elles gisent prend une structure granulaire qui pourrait peut-être le faire considérer comme un calcaire pisolithique imparfait. Ajoutons que cette concrétion renferme quelquefois assez de sable pour devenir calcaréo- sablonneuse.
 
Quoi qu'il en soit, ce dépôt de calcaire concrétionné, ou pisolitliiforme, comme on voudra l'admettre, est recouvert par une terre bolaire bleuâtre qui ne tarde pas à devenir argilo-sablonneuse. L'épaisseur de ces deux couches subdivisées elles-mêmes en une foule d'autres inclinées diversement , plus ou moins abondantes en coquilles fluvintiles, et dont l'ensemble constitue les berges proprement dites de l'Ile Séguin, vajusqu'à cinq mètres de hauteur au dessus du niveau ordinaire de la Seine dans ses basses eaux ; mais elle varie là ouïe calcaire se montre grossièrement mamelonné. On voyait, pour le dire en passant, dans leur partie supérieure, un assez gros bloc de meulière roulé qui pourrait bien y avoir été abandonné , par une glace flottante, à l'époque où, dans les débâcles de la rivière, elles viennent se briser sur la pointe que forme l'île, à moins qu'il n'eût été jeté là par quelque pêcheur.
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Les étangs de la forêt de Meudon paraissent tous être artificiels, tels sont ceux des Fonceaux, de Vilbon, du Tronchet, de Trivau en cul-de-lampe, de Chalais, etc. ; ce dernier tire son nom de Beauvoir, autrement dit la Fosse-Regnault-Chaillais. On les aura creusés en profitant des dépressions naturelles qu'offrait le sol ; puis, au moyen d'une chaussée épaisse du côté le plus déclive et des nombreux fossés qui sillonnent la forêt pour en recevoir les égoûtures , on est parvenu à les alimenter. Celui de Vilbon, le plus profond de tous, devait former jadis le prolongement de la grande vallée sur les côtés de laquelle se trouvent étages le village de Meudon et le hameau de Fleury ; mais, pour communiquer plus facilement entre le château de Meudon et l'ancienne ferme de Vilbon, on imagina sans doute de faire une chaussée très élevée. Il en est résulté que les eaux ne pouvant plus suivre leur pente accoutumée, s'accumulèrent en amont et donnèrent naissance à un étang en forme d'entonnoir, lequel a l'avantage de ne jamais tarir.
 
Si, dans l'origine, il ne devait pas y avoir d'étangs proprement dits dans la forêt de Meudon (la plupart, à l'exception de celui des Fonceaux, paraissent avoir été créés pour le plaisir de la chasse et de la pêche), il n'en devait pas moins exister un cours d'eau assez abondant, provenant de toutes les sources qui sourdent dans la vallée dont je viens de faire mention ; après avoir arrosé le fertile enclos actuel du haras, et alimenté la pièce d'eau hexagone qu'il renferme, le cours d'eau actuel sans nom connu allait en suivant le val, se jeter dans la Seine aux Moulineaux<ref>Le nom de Moulineaux vient de quelques moulins que ce ruisseau a fait jadis marcher, à remplacementl'emplacement de la propriété du prince Berthier, convertie aujourd'hui en distillerie de fécule de pommes de terre.</ref>. Depuis longtemps, semblable à la Bièvre dans Paris, ce ruisseau est retenu par de nombreux lavoirs qui ont valu à la partie de Meudon qu'il traverse le nom de Rû par contraction du mot primitif. Quand par hasard on lui permet de circuitercirculer,. hélas, quelle métamorphose ! On le prendrait plutôt pour un enfant delde l'AchéronquepourAchéron que pour un de ces ruisseaux au doux murmure et au cristal limpide dans lequel les Naïades aimaient à se mirer ; des laveuses passent aujourd'hui tout leur temps à se pencher péniblement sur ses eaux savonneuses, et des rongeurs immondes sont les hôtes de ces bords infects où venaient se désaltérer les oiseaux du ciel.
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L'air passe pour être très pur à Meudon ; je crois même qu'il est trop vif pour les poitrines délicates : il ne serait donc pas prudent d'y envoyer les phtisiques ; celui de Bellevue a, je crois, un inconvénient de plus, celui d'être trop humide et par conséquent ne doit pas convenir aux personnes scrol'uleusesscrofuleuses. Pour peu qu'il pleuve dès les premiers jours de l'automne, le soleil, ne frappant plus que très obliquement l'ancien parc de Bellevue incliné vers le nord-est, a bien de la peine à dissiper les vapeurs condensées qui, soir et matin, forment de longues traînées blanchâtres à la surface d'un sol frais de sa nature. L'air qu'on respire dans la forêt et même dans son voisinage, est inappréciable; à une pureté extrême il joint les parfums émanant des arbres et des fleurs. Cependant celui des bois qui environnent les Bruyères de Sèvres et même Bellevue, reçoit aujourd'hui une grave atteinte, depuis qu'on a laissé établir sur ce point un dangereux établissement de poudre fulminante qui saute presque tous les ans; on ne respire plus dans la promenade la plus agréable de Bellevue, qu'une odeur éthérée, provenant de la dessication des fulminates par l'alcool. Ce gaz est tellement subtil qu'on le reconnaît quelquefois à une distance considérable dans la forêt où, plus d'une fois, j'ai été tenté de l'attribuer aux arbres situés près de moi.
 
Le choléra morbus n'a presque pas fait de ravages à Meudon.
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Origine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 <br />
Village et château . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35 <br />
Fleury . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73 <br />
Bas-Meudon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77 <br />
Bellevue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81 <br />