« Discours de réception à l’Académie française de Charles Leconte de Lisle » : différence entre les versions

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{{Discours|[[Discours de réception à l’Académie française]]|[[Auteur:Leconte de Lisle|Leconte de Lisle]]|<small>31 mars 1887</small>}}
 
 
==__MATCH__:[[Page:Leconte de Lisle - Discours, 1887.djvu/11]]==
DISCOURS DE RÉCEPTION
 
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dont l’œuvre immense, de jour en jour
plus abondante et plus éclatante, n’a d’égale,
en ce qui la caractérise, dans aucune littérature
==[[Page:Leconte de Lisle - Discours, 1887.djvu/12]]==
dans aucune littérature
ancienne ou moderne, et qui a rendu à la
poésie française, avec plus de richesse, de
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d’exaltation mystique ou héroïque, en récits
terribles ou charmants, joyeux comme l’éclat de
==[[Page:Leconte de Lisle - Discours, 1887.djvu/13]]==
rire de l’enfance ou sombres comme une
colère de barbare, et flottant, sans formes
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richesses intellectuelles héritées de l’antiquité,
avilissant les esprits par la recrudescence
==[[Page:Leconte de Lisle - Discours, 1887.djvu/14]]==
des plus ineptes superstitions, par
l’atrocité des mœurs et la tyrannie sanglante
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suprême. C’est pourquoi la rénovation
enthousiaste, dont Victor Hugo a été, sinon le
seul initiateur, du moins le plus puissant et le
==[[Page:Leconte de Lisle - Discours, 1887.djvu/15]]==
le plus puissant et le
plus fécond, était inévitable et dû à bien des
causes diverses.
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tant de symphonies multiples et toujours
superbes, grandit au bruit retentissant des
batailles épiques et des victoires dont leé
==[[Page:Leconte de Lisle - Discours, 1887.djvu/16]]==
piques et des victoires dont le
souvenir l’a hanté toute sa vie, en lui inspirant
d’admirables vers ; tandis que le réveil des
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Quelles que soient, d’ailleurs, les causes, les
raisons,
raisons, les influences qui ont modifié sa pensée, bien qu’il se soit mêlé ardemment aux luttes politiques et aux revendications
==[[Page:Leconte de Lisle - Discours, 1887.djvu/17]]==
raisons, les influences qui ont modifié sa pensée, bien qu’il se soit mêlé ardemment aux luttes politiques et aux revendications
sociales, Victor Hugo est, avant tout, et surtout,
un grand et sublime poète, c’est-à-dire un
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possèdent et ne la dirigent ; parce que leur
âme contient une part de toutes les âmes ;
parce que les choses, enfin, n’existent et ne
==[[Page:Leconte de Lisle - Discours, 1887.djvu/18]]==
n’existent et ne
valent que par le cerveau qui les conçoit et par
les yeux qui les contemplent.
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poésie naturelle ne pouvait être unanimement
ressentie à une époque et dans un pays où les
vieilles traditions d’une rhétorique épuiséeé
==[[Page:Leconte de Lisle - Discours, 1887.djvu/19]]==
puisée
dominaient encore. La préface de Cromwell,
ce manifeste célèbre de l’École romantique,
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nous oublions plus volontiers encore que
l’usage professionnel et immodéré des larmes
offense la pudeur des sentiments les plus
==[[Page:Leconte de Lisle - Discours, 1887.djvu/20]]==
les plus
sacrés. Mais Victor Hugo est un génie mâle qui
n’a jamais sacrifié la dignité de l’art à la
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s’animent et jaillissent en images
vivantes, toujours précises dans leur abondance
sonore, et qui constatent la communion
==[[Page:Leconte de Lisle - Discours, 1887.djvu/21]]==
qui constatent la communion
profonde de l’homme et de la nature.
 
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correcte, comme tout ce qu’a écrit Victor Hugo
qui est aussi un grammairien infaillible. Il
n’appartenait qu’à lui d’entreprendre une telle œuvre, de vouloir, comme il le dit : « Exprimer l’humanité dans une espèce d’œuvre cyclique, la peindre successivement et simultanément sous tous ses aspects, histoire, fable, philosophie, religion,
==[[Page:Leconte de Lisle - Discours, 1887.djvu/22]]==
science, lesquels se résument en un seul et immense mouvement vers la lumière. » Certes, c’était là une
entreprise digne de son génie, quelque colossale
qu’elle fût.
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nous apparaît aujourd’hui, le chef théocratique
de six cent mille nomades idolâtres et
féroces errant affamés dans le désert, le Prophète
==[[Page:Leconte de Lisle - Discours, 1887.djvu/23]]==
désert, le Prophète
inexorable qui fait égorger en un jour
vingt-quatre mille hommes par la tribu de Lévi.
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''Quatre Vents de l’Esprit'' se succédèrent à de
courts intervalles. Il est assurément impossible,
Messieurs, d’analyser et de louer ici
==[[Page:Leconte de Lisle - Discours, 1887.djvu/24]]==
ici
comme il conviendrait, ces œuvres multipliées
où l’intarissable génie du Poète se
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peu accoutumée à de telles audaces, et
soulevant même des haines personnelles, les
esprits les plus avertis parmi les contradicteurs
==[[Page:Leconte de Lisle - Discours, 1887.djvu/25]]==
les contradicteurs
du jeune Maître, saluèrent cependant, malgré
beaucoup de réserves, cet avènement indiscutable
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ainsi la nature essentielle de l’art qui est son
propre but à lui-même, du moins n’a-t-il
==[[Page:Leconte de Lisle - Discours, 1887.djvu/26]]==
jamais oublié que si le juste et le vrai ont droit
de cité en poésie, ils ne doivent y être perçus
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laquelle le sublime poète de l''’Orestie'' eût
reconnu un génie de sa famille. « On ne
surpassera pas Eschyle, a dit Victor Hugo,
==[[Page:Leconte de Lisle - Discours, 1887.djvu/27]]==
Hugo,
mais on peut l’égaler. » Et il l’a prouvé.
 
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ne sortiront plus de notre mémoire ; la vision
du poète est devenu la nôtre.
==[[Page:Leconte de Lisle - Discours, 1887.djvu/28]]==
 
L’autre épopée, les ''Misérables'', fut écrite à
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Traduit dans toutes les langues, répandu
dans
dans le monde entier, si plein, si complexe,
==[[Page:Leconte de Lisle - Discours, 1887.djvu/29]]==
dans le monde entier, si plein, si complexe,
tantôt haletant, tantôt calme et grave, œuvre de
revendication sociale, de polémique ardente
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plutôt que des hommes, tant elles sont
grandes ?
==[[Page:Leconte de Lisle - Discours, 1887.djvu/30]]==
 
De telles œuvres, Messieurs, toujours lues
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conviction philosophique qu’il s’était faite.
Car toute vraie et haute poésie contient en
effet une philosophie, quelle qu’elle soit,
==[[Page:Leconte de Lisle - Discours, 1887.djvu/31]]==
quelle qu’elle soit,
aspiration, espérance, foi, certitude,
ou renoncement réfléchi et définitif
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sa vie l’évocateur du rêve surnaturel et des
visions apocalyptiques. Il est enivré du mystère
éternel. Il dédaigne la science qui prétend
==[[Page:Leconte de Lisle - Discours, 1887.djvu/32]]==
dédaigne la science qui prétend
expliquer les origines de la vie ; il ne lui
accorde même pas le droit de le tenter, et il se
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rendu un hommage unanime. La profonde et
lugubre pensée d’Alfred de Vigny : « La vie est
un accident sombre entre deux sommeils infinis »,
==[[Page:Leconte de Lisle - Discours, 1887.djvu/33]]==
sommeils infinis »,
si vraie qu’elle puisse être, n’a point
troublé ses derniers moments. Il est mort