« Mes heures de loisir, souvenirs familiers d’un médecin écossais » : différence entre les versions

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<center>VI</center>
 
Mon père avait parmi les membres les plus distingués du clergé dissident des amis dont j’aimerais à parler ici : James Henderson, entre autres, prédicateur éminent, qui a vécu les vingt dernières années de sa vie sous le coup d’une mort qu’il savait pouvoir le frapper à chaque minute, et qui est venue en effet l’enlever pendant son sommeil. Je n’ai jamais connu d’homme dont les pensées fussent plus ''siennes'', et qui les exprimât avec un calme, une lucidité pareils. Aucune influence du dehors n’avait prise sur son puissant et rare intellect, qui m’a souvent remis en mémoire une source d’eau pure un jour rencontrée par moi au sommet du Cawnhorn : courant d’une transparence admirable et toujours la même, frais en été, l’hiver abritant en ses flots tièdes quelques plantes auxquelles il conservait la vie, et sans que jamais débordement torrentiel ou sécheresse prolongée pussent altérer ce qu’on pourrait appeler « la régularité de son pouls;» — tout ceci parce qu’il venait des profondeurs souterraines, distillé par la nature elle-même et tout à loisir, — véritable source d’eau vivante.