« Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Meurtrière » : différence entre les versions
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caractérisées, nous citerons celles des tours et courtines du château de la
cité de Carcassonne, château dont la construction remonte au
commencement du XII<sup>e</sup> siècle. Ces meurtrières (1) se composent à l'intérieur▼
▲du XII<sup>e</sup> siècle. Ces meurtrières (1) se composent à l'intérieur
d'une sorte de niche voûtée en berceau surbaissé, destinée à recevoir au
moins un défenseur. Le mur, réduit à une épaisseur de 0<sup>m</sup>,70 par la
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et très-étroite à l'extérieur, afin de découvrir le dehors suivant un angle
de 35º. Un linteau cintré couronne cette baie et une plongée
très-inclinée la termine dans sa partie inférieure. Le tracé A donne le plan de cette▼
▲la termine dans sa partie inférieure. Le tracé A donne le plan de cette
meurtrière, le tracé B sa coupe sur <i>a b</i>, le tracé D sa face intérieure et le
tracé F son aspect extérieur. Afin de donner plus de champ à l'angle du
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0<sup>m</sup>,30 du parement de la courtine, on a divisé la circonférence externe
de cette tour en 8 parties égales. Alors des points <i>e, g, i, k</i>,
etc., on a tiré des lignes passant par les points diviseurs de la circonférence de la▼
▲tiré des lignes passant par les points diviseurs de la circonférence de la
tout. Ces lignes ont donné les ouvertures des meurtrières percées dans
les trois étages; les meurtrières <i>a</i> appartenant au
rez-de-chaussée, celles <i>b</i> au premier étage et celles <i>c</i> au troisième; les meurtrières flanquant les
courtines étant ainsi doublées dans la hauteur. Donc, tous les points
de l'arc de cercle CD sont vus, et au delà les traits se croisent. Ajoutons
les hourds supérieurs à ces meurtrières pour le commandement du pied
de la tour (voy.
courtines enfilées par trois meurtrières sur chaque flanc, deux
au-dessus l'une de l'autre à rez-de-chaussée et au troisième étage, et la troisième▼
▲l'une de l'autre à rez-de-chaussée et au troisième étage, et la troisième
un peu en avant.
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de la position de la meurtrière par rapport au sol extérieur, ces
inclinaisons étant toutes dirigées sur une même circonférence à une
distance donnée du pied de la tour, ainsi que l'indique la figure 3.▼
▲donnée du pied de la tour, ainsi que l'indique la figure 3.
</div>
[[Image:Meurtriere.tour.Tresau.Carcassonne.png|center]]
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<i>traire</i> et <i>défendre</i>. On observera que, quand les murs ont une très-forte
épaisseur, comme dans l'exemple précédent, les constructeurs ont
toujours pratiqué ces larges niches qui permettent au tireur de s'approcher ▼
▲pratiqué ces larges niches qui permettent au tireur de s'approcher
du parement extérieur, ce qui diminue d'autant pour lui la profondeur
de l'ébrasement.
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Nous avons dit que vers la fin du XIV<sup>e</sup> siècle, on renonça aux
meurtrières percées aux étages inférieurs des tours et courtines. C'est qu'en effet▼
▲percées aux étages inférieurs des tours et courtines. C'est qu'en effet
à cette époque, l'art du mineur s'était très-perfectionné, et que ces longues
rainures indiquaient au dehors les points faibles de la construction.
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Alors les meurtrières ne se rencontrent plus qu'au sommet des
défenses ou sur certains points où l'on posait des factionnaires comme,▼
▲ou sur certains points où l'on posait des factionnaires comme,
par exemple, au-dessus des portes et sur leurs flancs, dans des passages,
des deux côtés des herses, etc. Les meurtrières, à dater du milieu du
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sauf la portée. Les archers étaient peu employés par les armées,
féodales du domaine royal. Dans le Nord, dans les Flandres et en
Angleterre, au contraire, ils formaient des corps considérables et avaient acquis,▼
▲au contraire, ils formaient des corps considérables et avaient acquis,
comme nous ne l'avons que trop éprouvé à Crécy, une supériorité
marquée sur les arbalétriers, tant à cause de la rapidité du tir de l'arc que par▼
▲sur les arbalétriers, tant à cause de la rapidité du tir de l'arc que par
la portée extraordinaire des flèches. Mais les archers, en bataille, tiraient
bien plus à la volée que de but en blanc, et, pour qui s'est exercé à tirer
de l'arc, il est facile d'apprécier les effets du tir à la volée. La
flèche, en retombant verticalement après avoir décrit une parabole, est un projectile ▼
▲en retombant verticalement après avoir décrit une parabole, est un projectile
terrible en ce qu'on ne peut s'en garantir. Un archer médiocrement
exercé envoie facilement une flèche à quarante ou cinquante mètres
de hauteur obliquement; arrivée à fin de course, elle décrit une parabole
brusque, et tombant verticalement de cette hauteur elle perce une planche
de trois centimètres d'épaisseur. Au lieu de disposer les meurtrières pour le tir d'arbalète rapproché, et de haut en bas seulement, on les fit de telle sorte que les archers pussent tirer à la volée soit par une entaille
intermédiaire <i>a</i> (voir la figure 7), soit par une entaille supérieure <i>b</i>.
Ainsi (8) l'arbalétrier ou l'archer pouvait, par l'entaille inférieure de la
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<div class=prose>
Ces sortes d'archères se retrouvent partout en France dès le XV<sup>e</sup>
siècle; leur forme était définitivement adoptée comme la meilleure, en ce qu'elle▼
▲leur forme était définitivement adoptée comme la meilleure, en ce qu'elle
permettait le tir de plein fouet et à la volée. L'artillerie à feu vint alors
modifier de nouveau la forme des meurtrières. Celles-ci ne se
composèrent plus que de trous ronds pour passer la gueule du mousquet avec▼
▲plus que de trous ronds pour passer la gueule du mousquet avec
une mire au-dessus (9). Quelquefois ces trous sont doubles, avec une
rainure horizontale entre eux deux. Voici une de ces meurtrières qui
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n'opposaient aux effets des nouveaux projectiles que des obstacles presque
toujours insuffisants. Ce n'est qu'à la fin de ce siècle que les
ingénieurs ou architectes combinent de véritables meurtrières pour de la▼
▲ou architectes combinent de véritables meurtrières pour de la
mousqueterie, et parmi celles-ci on peut citer comme particulièrement
intéressantes celles du bastion élevé en avant de la porte de Laon à
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le plan de l'une des meurtrières des faces, lesquelles sont doubles dans
la hauteur du parement. En <i>d</i> sont également des évents. La
coupe E est faite sur <i>e f</i>; celle G sur <i>g h</i>, et celle H sur <i>i</i>K. Ces galeries, percées de▼
▲faite sur <i>e f</i>; celle G sur <i>g h</i>, et celle H sur <i>i</i>K. Ces galeries, percées de
nombreuses meurtrières, sont évidemment destinés à empêcher le
travail de la sape et de la mine au pied du bastion. Toute cette construction▼
▲de la sape et de la mine au pied du bastion. Toute cette construction
est exécutée avec grand soin et s'est parfaitement conservée. À
▲PORTE nous expliquons avec plus de détails l'utilité de cet ouvrage, si intéressant
par sa date et si complet.
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<span id="footnote1">[[#note1|1]] : Voyez [[Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 1, Architecture militaire|Architecture Militaire]], [[Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 4, Créneau|Créneau]].
<span id="footnote2">[[#note2|2]] : Des remparts d'Avignon.
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