« La Morale de Nietzsche » : différence entre les versions

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II y a dans la vie de certaines âmes de brusques volte-face où, prises d'une haine violente contre l'objet de leur culte, elles brûlent ce qu'elles ont adoré et adorent ce qu'elles ont brûlé. En pareil cas, l'idole renversée n'est qu'une occasion qui fait éclater la vraie nature et jaillir du fond de l'homme l'ange ou le démon. Il y a eu un de ces points tournants dans la vie intime dé Nietzsche; ce fut sa rupture avec Richard Wagner. A partir de ce moment, la maladie de l'orgueil qui couvait en lui se développa en proportions gigantesques pour le conduire à un athéisme féroce et jusqu'au suicide intellectuel. ( « L'individualisme et l'anarchisme en littérature », Revue des Deux-Mondes, i5 août 1895, p. 777.)
 
Que Nietzsche ait pu être sincèrement désanchanté du caractère, des idées et de iala musique de Wagner, et cela pour des raisons qui tiennent à la délicatesse de sa nature morale, à la hauteur de sa philosophie et à la perfection de son esthétique, M. Schuré n'y songe pas un instant. Ce fut une apostasie. Elle éteignit chez Nietzsche « toute la lumière de la sympathie ». Et elle l'entraîna de chute en chute jusqu'au crime.
 
Ce n'est pas impunément qu'on jette l'anathème aux maîtres auxquels on doit son Initiation et ce n'est pas impunément qu'on maudit ses dieux. A partir de ce moment, Nietzsche entre dans un désert d'où il ne sortira plus et qu'il peuplera tantôt des rêves ardents de son orgueil, tantôt des fantômes troublenrs de sa mauvaise conscience. II avoue lui-même fa peur... {Ibid.)