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Version du 31 mars 2005 à 18:48
- Despotique, pesant, incolore, l'Eté,
- Comme un roi fainéant présidant un supplice,
- S'étire par l'ardeur blanche du ciel complice
- Et bâille. L'homme dort loin du travail quitté.
- L'alouette au matin, lasse, n'a pas chanté,
- Pas un nuage, pas un souffle, rien qui plisse
- Ou ride cet azur implacablement lisse
- Où le silence bout dans l'immobilité.
- L'âpre engourdissement a gagné les cigales
- Et sur leur lit étroit de pierres inégales
- Les ruisseaux à moitié taris ne sautent plus.
- Une rotation incessante de moires
- Lumineuses étend ses flux et ses reflux...
- Des guêpes, çà et là, volent, jaunes et noires.