« Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome11.djvu/204 » : différence entre les versions

MarcBot (discussion | contributions)
m Bot: Création de la page avec le texte extrait du fichier DjVu
 
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page non corrigée
+
Page corrigée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{tiret2|partici|pants}} de son essence et de sa béatitude. Ces êtres n’étaient pas : il voulut, et ils furent<ref>Voyez le ''Dictionnaire philosophique'', aux mots {{sc|Adam}}, {{sc|Alcorax}}, {{sc|Ange}}, {{sc|Ézour-Veidam}} ; et la neuvième des ''Lettres chinoises'', dans les ''Mélanges'' (année 1776).</ref>. »
iR4 ciiAi'iTin'; m.


On voit assez que cet exorde, véritablement sublime, et qui fut longtemps inconnu aux autres nations, n’a jamais été que faiblement imité par elles.
l)aiils de sou essence el de sa bealiliule. Ces Olrcs ii"élaiei]l pas :il
Aoulut, et ils furent ». »


Ces êtres nouveaux furent les demi-dieux, les esprits célestes, adoptés ensuite par les Chaldéens, et chez les Grecs par Platon.
On voit assez ([ue cet exorde, V(''i"ilal)lenienl suhlime, el qui fut
Les Juifs les admirent, quand ils furent captifs à Babylone ; ce fut là qu’ils apprirent les noms que les Chaldéens avaient donnés aux anges, et ces noms n’étaient pas ceux des Indiens. Michaël, Gabriel, Raphaël, Israël même, sont des mots chaldéens qui ne
loutitenips inconnu aux autres nations, n'a jamais été que laible-
furent jamais connus dans l’Inde.
nient imité par elles.


C’est dans le ''Shasta'' qu’on trouve l’histoire de la chute de ces anges. Voici comme le ''Shasta'' s’exprime :
Ces êtres nouveaux furent les demi-dieux, les esprits célestes,
adoptés ensuite par les Clialdéens, et chez les (irecs ])ar Platon.
Les Juifs les admirent, quand ils furent captifs à IJabylone ; ce fut
là qu'ils apprirent les noms que les Clialdéens avaient donnés aux
anges, et ces noms n'étaient pas ceux des Indiens. Micliaël,
Gabriel, Raphaël, Israël même, sont des mots clialdéens qui ne
furent jamais connus dans l'Inde.


« Depuis la création des Debtalog (c’est-à-dire des anges), la joie et l’harmonie environnèrent longtemps le trône de l’Éternel. Ce bonheur aurait duré jusqu’à la fin des temps ; mais l’envie entra dans le cœur de Moisaor et des anges ses suivants. Ils rejetèrent le pouvoir de perfectibilité dont l’Éternel les avait doués dans sa honte : ils exercèrent le pouvoir d’imperfection ; ils firent le mal à la vue de l’Éternel. Les anges fidèles furent saisis de tristesse. La douleur fut connue pour la première fois. »
C'est dans le Shasfa qu'on trouve l'histoire de la chute de ces
anges. Voici comme le Shasla s'exprime :


Ensuite la rébellion des mauvais anges est décrite. Les trois ministres de Dieu, qui sont peut-être l’original de la Trinité de
« Depuis la création des Dcbtalog (c'est-à-dire des anges), la
Platon, précipitent les mauvais anges dans l’abîme. A la fin des temps. Dieu leur fait grâce, et les envoie animer les corps des
joie et l'harmonie environnèrent longtemps le trône de PÉternel.
Ce bonheur aurait duré jusqu'à la fin des temps; mais l'envie
entra dans le cœur de Moisaor et des anges ses suivants. Ils reje-
tèrent le pouvoir de perfectibilité dont l'Éternel les avait doués
dans sa honte : ils exercèrent le pouvoir d'imperfection ; ils firent
le mal à la vue de l'Éternel. Les anges fidèles furent saisis de
tristesse. La douleur fut connue pour la première fois, »

Ensuite la rébellion des mauvais anges est décrite. Les trois
ministres de Dieu, qui sont peut-être l'original de la Trinité de
Platon, précipitent les mauvais anges dans l'abîme. A la fin des
temps. Dieu leur fait grâce, et les envoie animer les corps des
hommes.
hommes.


Il n’y a rien dans l’antiquité de si majestueux et de si philosophique. Ces mystères des brachmanes percèrent enfin jusque dans la Syrie : il fallait qu’ils fussent bien connus, puisque les Juifs en entendirent parler du temps d’Hérode. Ce fut peut-être alors qu’on forgea, suivant ces principes indiens, le faux livre d’Hénoch, cité par l’apôtre Jude, dans lequel il est dit quelque chose de la chute des anges. Cette doctrine devint depuis le fondement de la religion chrétienne<ref>Le serpent dont il est parlé dans la Genèse devint le principal mauvais ange.
Il n'y a rien dans l'antiquité de si majestueux et de si philoso-
On lui donna tantôt le nom de Satan, qui est un mot persan, tantôt celui de Lucifer, étoile du matin, parce que la ''Vulgate'' traduisit le mot Hélel par celui de
phique. Ces mystères des brachmanes percèrent enfin jusque
Lucifer (voyez ''Introduction'', paragraphe {{sc|xlviii}}). Isaïe, insultant à la mort d’un roi de Babylone, lui dit par une figure de rhétorique : ''Comment es-tu tombée du ciel,''</ref>.
dans la Syrie : il fallait qu'ils fussent bien connus, puisque les
Juifs en entendirent parler du temps d'IIérode. Ce fut peut-être
alors qu'on forgea, suivant ces principes indiens, le faux livre
d'Hénoch, cité par l'apôtre Jude, dans lequel il est dit quelque
chose de la chute des anges. Cette doctrine devint depuis le fon-
dement de la religion chrétienne -.

��1. Voyez le Dictionnaire philosophique, aux mots Adam, Alcorax, Ange, Kzoir-
Veidam; et la neuvième des Letti'es dtinoises, dans les Mélanges (année 177G).

2. Le serpent dont il est parlé dans la Genèse devint le principal mauvais ange.
On lui donna tantôt le nom de Satan, qui est un mot persan, tantôt celui de Luci-
fer, étoile du matin, parce que la Vuhjate traduisit le mot Hélel par celui de
Lucifer (voyez Introduction, paragrapiie xlviii). Isaic, insultant à la mort d'un roi
de Babylone, lui dit par une figure de rhétorique : Comment es-tu tombée du ciel,

��
Pied de page (noinclude) :Pied de page (noinclude) :
Ligne 1 : Ligne 1 :

<references/>
<references/>