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eux il était convenu du fait. Il ne manquait donc pas de témoins pour provoquer et obtenir le divorce, et c’était bien ce que je me proposais de faire ; mais la famille de ma chaste épouse, qui tenait à lui conserver un chaperon, se mit aussitôt en campagne pour arrêter toutes mes démarches, ou du moins pour les paralyser. Le lendemain, avant d’avoir pu joindre l’adjudant-major, je fus arrêté par des sergents de ville et par des gendarmes, qui parlaient déjà de m’écrouer aux Baudets. Heureusement pour moi, j’avais pris quelque assurance, et je sentais fort bien que ma position n’avait rien d’inquiétant. Je demandai à être conduit devant Joseph Lebon ; on ne pouvait pas s’y refuser ; je parus devant le représentant du peuple, que je trouvai entouré d’une masse énorme de lettres et de papiers. C’est donc toi, me dit-il, qui viens ici sans permission… et pour maltraiter ta femme encore !… Je vis aussitôt ce qu’il y avait à répondre ; j’exhibai mes ordres, j’invoquai le témoignage de tous les voisins de ma femme et celui de l’adjudant-major lui-même, qui ne pouvait plus s’en dédire. Enfin, j’expliquai si clairement mon affaire, que Joseph Lebon fut forcé de convenir que les torts