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chasser les Autrichiens de Valenciennes et de Condé.

Le bataillon était cantonné à Fresnes. Dans une ferme où j’étais logé, arriva un jour la famille entière d’un patron de barque, composée du mari, de la femme et de deux enfants, dont une fille de dix-huit ans, qu’on eût remarquée partout. Les Autrichiens leur avaient enlevé un bateau chargé d’avoine, qui composait toute leur fortune, et ces pauvres gens, réduits aux vêtements qui les couvraient, n’avaient eu d’autre ressource que de venir se réfugier chez mon hôte, leur parent. Cette circonstance, leur fâcheuse position, et peut-être aussi la beauté de la jeune fille, qu’on nommait Delphine, me touchèrent.

En allant à la découverte, j’avais vu le bateau, que l’ennemi ne déchargeait qu’au fur et à mesure des distributions. Je proposai à douze de mes camarades d’enlever aux Autrichiens leur capture, ils acceptèrent ; le colonel donna son consentement, et, par une nuit pluvieuse, nous nous approchâmes du bateau sans être aperçus du factionnaire, qu’on envoya tenir compagnie aux poissons de l’Escaut, muni de cinq coups de baïonnette. La femme du patron,