« Page:Vidocq - Mémoires - Tome 1.djvu/66 » : différence entre les versions

(Aucune différence)

Version du 15 décembre 2009 à 13:02

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Les hommes à pique et à bonnet rouge qui la composaient promenaient partout avec eux la guillotine. La Convention n’avait pas, disait-on, trouvé de meilleur moyen de s’assurer de la fidélité des officiers des quatorze armées qu’elle avait sur pied, que de mettre sous leurs yeux l’instrument du supplice qu’elle réservait aux traîtres ; tout ce que je puis dire, c’est que cet appareil lugubre faisait mourir de peur la population des contrées qu’il parcourait ; il ne flattait pas davantage les militaires, et nous avions de fréquentes querelles avec les sans-culottes, qu’on appelait les Gardes du Corps de la guillotine. Je souffletai pour ma part un de leurs chefs, qui s’avisait de trouver mauvais que j’eusse des épaulettes en or, quand le règlement prescrivait de n’en porter qu’en laine. Cette belle équipée m’eût joué certainement un mauvais tour, et j’aurais payé cher mon infraction à la loi somptuaire, si l’on ne m’eût donné le moyen de gagner Cassel ; j’y fus rejoint par le corps, qu’on licencia alors comme tous les bataillons de la réquisition ; les officiers redevinrent simples soldats, et ce fut en cette qualité que je fus dirigé sur le 28e bataillon de volontaires, qui faisait partie de l’armée destinée à