« Page:Vidocq - Mémoires - Tome 1.djvu/62 » : différence entre les versions

(Aucune différence)

Version du 15 décembre 2009 à 12:40

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vieille servante-maîtresse Sixca, se jetait toujours à travers nos prévenances, et déjouait nos plans gastronomiques : nous étions désespérés et affamés.

Enfin César trouva le secret de rompre le charme qui nous éloignait invinciblement de l’ordinaire de l’officier municipal : à son instigation, le tambour-major vint un matin faire battre la diane sous les fenêtres de la mairie ; on juge du vacarme. On présume bien que la vieille mégère ne manqua pas d’invoquer notre intervention pour faire cesser ce tintamarre. César lui promit d’un air doucereux de faire tout son possible pour qu’un pareil bruit ne se renouvelât pas ; puis il courut recommander au tambour-major de reprendre de plus belle, et le lendemain, c’était un vacarme à réveiller les morts d’un cimetière voisin ; enfin, pour ne pas faire les choses à demi, il envoya le tambour-major exercer ses élèves sur les derrières de la maison : un élève de l’abbé Sicard n’y eût pas tenu. La vieille se rendit ; elle nous invita assez gracieusement, le perfide César et moi, mais cela ne suffisait pas. Les tambours continuaient leur concert, qui ne finit que lorsque leur respectable chef eut été admis comme nous au banquet municipal.