« Lettres persanes/Lettre 76 » : différence entre les versions

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{{Navigateur|[[Lettres persanes/Lettre LXXV. Usbek à Rhédi, à Venise| Lettre LXXV]]|[[Lettres persanes]]|[[Lettres persanes/Lettre LXXVII. Ibben à Usbek, à Paris| Lettre LXXVII]]||}}
 
==__MATCH__:[[Page:Lettres persanes I.djvu/186]]==
'''Lettre 76'''
 
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Je suis obligé de suivre les lois, quand je vis sous les lois. Mais, quand je n'y vis plus, peuvent-elles me lier encore?
==[[Page:Lettres persanes I.djvu/187]]==
 
Mais, dira-t-on, vous troublez l'ordre de la Providence. Dieu a uni votre âme avec votre corps, et vous l'en séparez. Vous vous opposez donc à ses desseins, et vous lui résistez.
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Pensez-vous que mon corps, devenu un épi de blé, un ver, un gazon, soit changé en un ouvrage de la nature moins digne d'elle? et que mon âme, dégagée de tout ce qu'elle avait de terrestre, soit devenue moins sublime?
 
Toutes ces idées, mon cher Ibben, n'ont d'autre source que notre orgueil: nous ne sentons point notre petitesse, et, malgré qu'on en ait, nous voulons être comptés dans l'univers, y figurer, et y être un objet important. Nous nous imaginons que l'anéantissement d'un être aussi parfait que nous dégraderait toute la nature, et nous ne concevons pas qu'un homme de plus ou de moins dans le monde - que dis-je? - tous les hommes
==[[Page:Lettres persanes I.djvu/188]]==
ensemble, cent millions de têtes comme la nôtre, ne sont qu'un atome subtil et délié, que Dieu n'aperçoit qu'à cause de l'immensité de ses connaissances.