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Dans le premier de ces wagons, il entendit une voix
Dans le premier de ces wagons, il entendit une voix éraillée qui gémissait, sur un rythme monotone : « Oh ! petit père ! Oh ! petit père ! »
éraillée qui gémissait, sur un rythme monotone : « Oh !
petit père ! Oh ! petit père ! »


Le sous-officier avait dit que la Maslova devait se trouver dans le troisième wagon. À peine Nekhludov se fut-il approché de la fenêtre de ce wagon qu’il sentit venir à lui une épaisse odeur de transpiration qui l’obligea, un moment, à détourner la tête. Le wagon bourdonnait de voix criardes et perçantes. Sur tous les
Le sous-officier avait dit que la Maslova devait se
trouver dans le troisième wagon. À peine Nekhludov se
fut-il approché de la fenêtre de ce wagon qu’il sentit
venir à lui une épaisse odeur de transpiration qui
l’obligea, un moment, à détourner la tête. Le wagon
bourdonnait de voix criardes et perçantes. Sur tous les
bancs, des femmes étaient assises, les cheveux à nu, les
bancs, des femmes étaient assises, les cheveux à nu, les
vestes déboutonnées, le visage rouge et inondé de sueur :
vestes déboutonnées, le visage rouge et inondé de sueur :
elles bavardaient, vociféraient, avec force gestes. L’approche
elles bavardaient, vociféraient, avec force gestes. L’approche de Nekhludov eut vite fait, cependant, d’attirer
de Nekhludov eut vite fait, cependant, d’attirer
leur attention. Celles qui étaient assises le plus près de
leur attention. Celles qui étaient assises le plus près de
la fenêtre se turent, brusquement, puis appelèrent la
la fenêtre se turent, brusquement, puis appelèrent la
Maslova qui se trouvait placée de l’autre côté du wagon,
Maslova qui se trouvait placée de l’autre côté du wagon,
ayant près d’elle la blonde et souriante Fédosia. Dès qu’elle eut aperçu Nekhludov, la Maslova se leva, replaça sur ses cheveux noirs le fichu qu’elle venait d’ôter, et, souriant de tout son visage rouge et animé, elle courut à la fenêtre, dont elle saisit dans ses mains les gros barreaux de fer.
ayant près d’elle la blonde et souriante Fédosia.
Dès qu’elle eut aperçu Nekhludov, la Maslova se
leva, replaça sur ses cheveux noirs le fichu qu’elle
venait d’ôter, et, souriant de tout son visage rouge et
animé, elle courut à la fenêtre, dont elle saisit dans ses
mains les gros barreaux de fer.


— Voilà une chaleur ! — dit-elle d’un air tout joyeux.
— Voilà une chaleur ! — dit-elle d’un air tout joyeux.
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— Oui, je vous remercie !
— Oui, je vous remercie !


— Vous n’avez besoin de rien ? — demanda Nekhludov,
— Vous n’avez besoin de rien ? — demanda Nekhludov, à demi assommé par l’épouvantable chaleur qui venait du wagon.
à demi assommé par l’épouvantable chaleur qui
venait du wagon.


— Non, merci, je n’ai besoin de rien !
— Non, merci, je n’ai besoin de rien !


— Demande donc si on ne pourrait pas avoir à boire !
— Demande donc si on ne pourrait pas avoir à boire ! — murmura timidement Fédosia.
— murmura timidement Fédosia.


— Ah ! oui, nous boirions volontiers ! — répéta la
— Ah ! oui, nous boirions volontiers ! — répéta la Maslova.
Maslova.


— Est-ce qu’on ne vous a pas donné d’eau ?
— Est-ce qu’on ne vous a pas donné d’eau ?
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— Si, une cruche pleine, mais nous avons tout bu !
— Si, une cruche pleine, mais nous avons tout bu !


— J’en parlerai tout à l’heure au gardien, — dit
— J’en parlerai tout à l’heure au gardien, — dit Nekhludov. — Et maintenant nous ne nous reverrons plus qu’à Nijni-Novgorod !
Nekhludov. — Et maintenant nous ne nous reverrons
plus qu’à Nijni-Novgorod !


— Est-ce que vous y allez aussi ? — s’écria la Maslova,
— Est-ce que vous y allez aussi ? — s’écria la Maslova,