« Page:Reclus - Histoire d'une montagne, 1880.djvu/237 » : différence entre les versions

Balise : Validée
 
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page corrigée
+
Page validée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
versant opposé. En foi du traité qu’ils venaient de conclure, les trois seigneurs remplirent leur main droite de quelques gouttelettes de la fontaine, et chacun en aspergea le gazon de son domaine.
versant opposé. En foi du traité qu’ils venaient
de conclure, les trois seigneurs remplirent
leur main droite de quelques gouttelettes
de la fontaine, et chacun en aspergea le gazon
de son domaine.


Mais, hélas ! les beaux jours ne durent pas
Mais, hélas ! les beaux jours ne durent pas et les nobles comtes ne sont pas toujours souriants et bons camarades. Les trois amis se brouillèrent, la guerre éclata. Vassaux, bourgeois et paysans s’ègorgèrent dans les forêts et ravins pour changer de place la borne des trois comtés. La plaine fut dévastée et, pendant plusieurs générations, des torrents de sang coulèrent pour la possession de cette goutte d’eau qui sourd là-haut sur les paisibles hauteurs. Enfin, la paix est faite, et si la guerre recommence, ce n’est plus entre les trois barons ni pour la conquête d’une simple fontaine, mais entre de puissants souverains et pour la possession d’immenses territoires avec des montagnes, des forêts, des fleuves et des villes populeuses. Ce ne sont pas non plus quelques bandes mal armées qui s’entre-massacrent, ce sont des centaines de mille hommes, pourvus des moyens de destruction les plus {{tiret|scien|tifiques}}
et les nobles comtes ne sont pas toujours souriants
et bons camarades. Les trois amis se
brouillèrent, la guerre éclata. Vassaux, bourgeois
et paysans s’égorgèrent dans les forêts
et ravins pour changer de place la borne des
trois comtés. La plaine fut dévastée et, pendant
plusieurs générations, des torrents de sang coulèrent
pour la possession de cette goutte d’eau
qui sourd là-haut sur les paisibles hauteurs.
Enfin, la paix est faite, et si la guerre recommence,
ce n’est plus entre les trois barons ni
pour la conquête d’une simple fontaine, mais
entre de puissants souverains et pour la possession
d’immenses territoires avec des montagnes,
des forêts, des fleuves et des villes
populeuses. Ce ne sont pas non plus quelques
bandes mal armées qui s’entre-massacrent,
ce sont des centaines de mille hommes, pourvus
des moyens de destruction les plus {{tiret|scien|tifiques}}