« Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Sculpture » : différence entre les versions

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si original aussi bien dans la structure des édifices que dans la manière
toute nouvelle de les décorer.
</div>
 
[[Image:Chapiteau.choeur.Saint.Martin.des.Champs.Paris.png|center]]
[Illustration: Fig. 44.]
<div class=prose>
 
Voici (fig. 44) des chapiteaux jumelés du tour du chœur de
Saint-Martin
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du Quercy. Elle se retrouve davantage dans l'École poitevine, mais
quelle lourdeur, quelle monotonie et quelle confusion, en
comparaison de ces compositions déjà claires et bien écrites du roman de
comparaison
l'Île-de-France vers 1135!
de ces compositions déjà claires et bien écrites du roman de
l'Île-de-France
vers 1135!
 
Veut-on un exemple, examinons ces fûts de colonnettes qui, au portail
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rinceaux sont dans le mouvement, largement traités, s'arrangent avec
l'ornementation de manière à ne pas détruite l'unité de l'effet général.
</div>
 
[[Image:Colonnette.portail.occidental.Notre.Dame.Chartres.png|center]]
<div class=prose>
Où les sculpteurs français avaient-ils pris ces exemples? Partout et
nulle part... Partout, puisque depuis l'époque romaine on avait souvent
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beau, il faut qu'il participe de l'ensemble, et ne paraisse pas être un
fragment posé au hasard sur un édifice.
 
[Illustration: Fig. 45.]
 
Cependant il se faisait, vers 1160,
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laïques de l'Île-de-France, il ne faut pas moins lui rendre cet hommage.
 
Entre autres qualités et défauts, l'esprit de la population dont Paris est devenu le centre passe brusquement de l'idée à la pratique par une déduction logique; nos révolutions, nos modes en sont la preuve. Une idée, un principe ne sont pas plus tôt émis chez nous, que l'on prétend immédiatement les mettre en pratique.
devenu le centre passe brusquement de l'idée à la pratique par une
déduction
logique; nos révolutions, nos modes en sont la preuve. Une idée,
un principe ne sont pas plus tôt émis chez nous, que l'on prétend
immédiatement
les mettre en pratique.
 
En Allemagne, on discutera pendant des siècles sur la caducité d'un
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l'ornementation grecque, son aïeule, ne brille pas par la variété. L'école
clunisienne fit donc un temps d'arrêt, et chercha les éléments
nouveaux qui lui manquaient dans l'amas de traditions usées par elle. Ces
nouveaux
quiéléments, luielle manquaientles trouva dans l'amasles végétaux de traditionsses usées parchamps; elle. Cespensa qu'au
éléments,
elle les trouva dans les végétaux de ses champs; elle pensa qu'au
lieu d'imiter ces feuillages de convention attachés sur les frises et les
chapiteaux de la Syrie, au lieu d'essayer de les modifier suivant le goût
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avec une grâce, une délicatesse de modelé que la main la plus
exercée atteindrait difficilement.
</div>
 
[[Image:Chapiteau.salle.capitulaire.Vezelay.png|center]]
<div class=prose>
Voici (fig. 46) un fragment de ces groupes de chapiteaux taillés dans
de la pierre qui a la dureté et la finesse de grain du marbre. Ces sculpteurs
n'avaient pas été loin pour chercher leur modèle d'ornement. Ils
avaient cueilli quelques tiges d'ancolie.
</div>
 
[[Image:Archivolte.salle.capitulaire.Vezelay.png|center]]
<div class=prose>
Ce morceau d'archivolte (fig. 47) appartenant à la même construction,
d'un si beau caractère, et ces chapiteaux, indiquent assez les
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ture gothique, que dans la construction du chœur de la même église,
c'est-à-dire vers 1190.
 
[Illustration: Fig. 46.]
 
Le mouvement d'art ne se produit pas de la même manière à
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était tarie; d'ailleurs elle nous avait donné ce qu'elle pouvait
nous donner.
 
[Illustration: Fig. 47.]
 
Indépendamment des invasions à main armée que les Francs avaient
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au commencement du XII<sup>e</sup> siècle, en Languedoc, en Provence, dans le
Lyonnais, une partie de la Bourgogne et de la haute Champagne.
</div>
 
[[Image:Chapiteau.eglise.abbatiale.Saint.Denis.Paris.png|center]]
<div class=prose>
Ce chapiteau (fig. 48), provenant de l'église abbatiale de
Saint-Denis<span id="note45"></span>[[#footnote45|<sup>45</sup>]]
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dans les édifices gallo-romains; ils ont aussi recours à leur inspiration et
à l'étude de la flore.
 
[Illustration: Fig. 48.]
 
Il est un autre monument qui, par sa sculpture, mérite toute notre
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1130: ce sont des perdrix copiées avec une attention minutieuse; l'allure,
le port de ces oiseaux, sont observés même avec une extrême délicatesse.
</div>
 
[[Image:Chapiteau.choeur.cathedrale.Sens.png|center]]
[Illustration: Fig. 49.]
<div class=prose>
 
Sans monter jusqu'au triforium, 1a plupart des chapiteaux portant les
arcs collatéraux du chœur de Saint-Étienne de Sens affectent des formes
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de Sens avant 1150. C'est la transition entre celles de l'église de
Saint-Denis et de Notre-Dame de Paris.
</div>
 
[[Image:Chapiteau.cathedrale.Saint.Etienne.Sens.png|center]]
[Illustration: Fig. 50.]
<div class=prose>
 
On peut d'ailleurs prendre une idée exacte de la différence entre les
deux époques et du progrès déjà accompli à Sens, en examinant dans
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de rinceaux d'un beau style, dont nous donnons (fig. 51) un
fragment<span id="note47"></span>[[#footnote47|<sup>47</sup>]].
</div>
 
[[Image:Sculpture.portail.nord.cathedrale.Saint.Etienne.Sens.png|center]]
[Illustration: Fig. 51.]
<div class=prose>
 
Voici, en parallèle, un morceau des rinceaux qui ornent le trumeau de
la porte principale de Saint-Étienne de Sens (fig. 52). Le caractère
de la
 
[Illustration: Fig. 52.]
 
sculpture du premier fragment est encore tout pénétré de la manière
romane; les tiges côtelées, les feuilles retournées, enroulées,
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des chapiteaux du chœur de Saint-Martin des Champs, dont les piliers
datent de 1130<span id="note48"></span>[[#footnote48|<sup>48</sup>]].
</div>
 
[[Image:Sculpture.porte.principale.cathedrale.Saint.Etienne.Sens.png|center]]
<div class=prose>
Mais si nous portons toute notre attention sur le deuxième fragment
(fig. 52), on y trouve déjà ce style que nous avons vu adopter dans les
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conceptions
antiques, sans toutefois leur ressembler.
</div>
 
[[Image:Chapiteau.choeur.cathedrale.Senlis.png|center]]
[Illustration: Fig. 53.]
<div class=prose>
 
En adoptant un principe nouveau, étranger aux traditions, quant à la
composition des détails de l'ornementation, l'école laïque de
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et en larges tiges qui rappellent les premiers développements des
bourgeons d'herbacées.
</div>
 
[[Image:Chapiteau.cathedrale.Paris.4.png|center]]
<div class=prose>
La manière grasse adoptée dans l'exécution, la courbure délicatement
rendue des tiges, l'abondance de séve qui semble engorger cette végétation