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<section begin="s2"/><small>{{c|§ IV. Culte mystique et moral, ou système de l’autre monde.}}</small>
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« En effet, alors que le vulgaire entendit parler d’un ''nouveau ciel'' et d’''un autre monde'', il donna bientôt un corps à ces ''fictions'' ; il y plaça un théâtre solide, des scènes réelles ; et les notions géographiques et astronomiques vinrent favoriser, si même elles ne provoquèrent cette illusion.
« En effet, alors que le vulgaire entendit parler d’un ''nouveau ciel'' et d’''un autre monde'', il donna bientôt un corps à ces ''fictions'' ; il y plaça un théâtre solide, des scènes réelles ; et les notions géographiques et astronomiques vinrent favoriser, si même elles ne provoquèrent cette illusion.


« D’une part, les navigateurs phéniciens, ceux qui, passant les ''colonnes d’Hercule'', allaient chercher l’étain de ''Thulé'' et l’ambre de la ''Baltique'', racontaient qu’à l’extrémité du monde, au bout de l’Océan (la Méditerranée), où le soleil se couche pour les contrées asiatiques, étaient des ''îles fortunées'', séjour d’un printemps éternel, et plus loin des ''régions hyperboréennes'', placées ''sous terre'' (relativement aux tropiques), où régnait une ''éternelle'' nuit<ref>Les nuits de six mois.</ref>. Sur ces récits mal compris, et sans doute confusément faits, l’imagination du peuple composa les Champs ''Élysées''<ref>Alitz, en phénicien ou hébreu, signifie ''dansant'' et ''joyeux''.</ref>, ''lieux de délices placés dans un monde inférieur'', ayant leur ciel, leur soleil, leurs astres ; et le ''Tartare, lieu de ténèbres'', d’''humidité'', de ''fange'', de ''frimas''. Or, parce que l’homme, curieux de tout ce qu’il ignore et avide d’une longue existence, s’était<section end="s2"/>
« D’une part, les navigateurs phéniciens, ceux qui, passant les ''colonnes d’Hercule'', allaient chercher l’étain de ''Thulé'' et l’ambre de la ''Baltique'', racontaient qu’à l’extrémité du monde, au bout de l’Océan (la Méditerranée), où le soleil se couche pour les contrées asiatiques, étaient des ''îles fortunées'', séjour d’un printemps éternel, et plus loin des ''régions hyperboréennes'', placées ''sous terre'' (relativement aux tropiques), où régnait une ''éternelle'' nuit<ref>Les nuits de six mois.</ref>. Sur ces récits mal compris, et sans doute confusément faits, l’imagination du peuple composa les Champs ''Élysées''<ref>Alitz, en phénicien ou hébreu, signifie ''dansant'' et ''joyeux''.</ref>, ''lieux de délices placés dans un monde inférieur'', ayant leur ciel, leur soleil, leurs astres ; et le ''Tartare, lieu de ténèbres'', d’''humidité'', de ''fange'', de ''frimas''. Or, parce que l’homme, curieux de tout ce qu’il ignore et avide d’une longue existence, s’était