« Français, reprenez le pouvoir !/Partie 4/Chapitre 6 » : différence entre les versions

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'''La planète asphyxiée'''
 
 
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En vérité, le désastre écologique est aussi le désastre d’un système économique sans frein ni limite. Après avoir broyé les hommes, il asphyxie la planète.
 
Une <span title="organisation non gouvernementale">ONG</span> comme <span title="Oxford Committee for Famine Relief">OXFAM</span>, dont le sérieux n’est plus à démontrer, raconte ainsi dans un de ses rapports comment la Colombie est devenue le deuxième exportateur de fleurs, derrière les Pays-Bas: « Les serres gigantesques de Savannah à proximité de Bogota génèrent des revenus de près de 600 millions de dollars par an. La moitié des fleurs vendues aux États-Unis viennent de Colombie – en termes “globaux”, ou OMC, c’est une “''success story''”. La réalité? Quatre-vingt mille femmes qui travaillent sous serre pour moins de deux dollars par jour, qui pulvérisent à longueur de journée des produits chimiques toxiques (bromure de méthyle, fongicides) dont un cinquième sont des cancérigènes connus, sans vêtements de protection… Le mode de production intensif a en outre asséché la nappe phréatique et l’eau doit désormais être acheminée depuis Bogota. »
 
Quand notre classe politique comprendra-t-elle que la question environnementale est liée à la question sociale et qu’elle oblige à corriger les dérives du système économique mondial, obsédé par le court terme? La financiarisation de l’économie induite par cette mondialisation sauvage entraîne donc le sacrifice des intérêts de l’humanité sur le long et désormais
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Les États-Unis s’appuient sur le privilège exclusif de leur monnaie pour survivre. La Chine mêle dictature communiste, loi du marché et dévaluation compétitive pour bâtir une économie d’exportation qui permet, par la captation des marchés extérieurs, d’asseoir sa suprématie géopolitique. La Russie et les pays de l’OPEP tirent parti à juste titre de leurs immenses ressources naturelles.
 
Face à ces sérieux motifs d’inquiétude, les avocats du libre-échange s’empressent de souligner que les effets pleinement bénéfiques de la mondialisation apparaîtront à long terme… Ils reprennent ainsi, sans s’en rendre compte, le discours typiquement idéologique des communistes, qui justifiaient les désastres du présent par l’avenir mirifique qu’il était censé préparer. « On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs », aimait à répéter Staline. Quand l’expérience dément la théorie, ce n’est plus la théorie qui est fausse, mais l’expérience… Sur la base d’un tel discours, l’OMCl’<span title="Organisation mondiale du commerce">OMC</span> est devenue une institution quasi intouchable, sorte de totem magique devant lequel on nous somme de nous incliner. Les dévots du libre-échange intégral ajouteront que cette douloureuse période est nécessaire au décollage de ces pays et que nos nations, pendant la révolution industrielle, ont connu l’exploitation permettant leurs succès postérieurs. Enfermés dans leur théorie, ils ne semblent même pas remarquer qu’à la différence d’aujourd’hui, sous la révolution industrielle, les recettes étaient réinvesties dans une économie nationale soumise à des choix politiques démocratiques et obligeant, par conséquent, à un partage social minimum des fruits de la croissance.
 
Au-delà de ces arguties dialectiques, la réalité nous enseigne que nous sommes passés d’une mondialisation qui hissait vers le haut à une mondialisation qui nivelle vers le bas.
 
Nombre d’universitaires, un tant soit peu rigoureux et attentifs au réel, osent désormais braver la pensée unique du libéralisme officiel et rompre la loi du silence. Ainsi Herbert Simon, prix Nobel d’économie 1978 : « Oui, je regrette les fondements de la théorie libre-échangiste. Je pense que les manuels sont un scandale. Je pense que soumettre des esprits jeunes et impressionnables à cet exercice scolastique, comme s’il disait quelque chose au sujet du monde réel, est un scandale… Je ne connais aucune autre science qui ait la prétention de parler de phénomènes du monde réel et se livre à des exposés en aussi flagrante contradiction avec les faits. »
 
Ou encore Maurice Allais, prix Nobel 1988, qui démonte le caractère prétendument scientifique du galimatias libre-échangiste: « Le critère de la confrontation d’une théorie avec les données de l’expérience est impitoyable… Lorsqu’on examine certaines théories contemporaines, on constate, par rapport aux exigences de la méthode scientifique… deux sortes de déviations: l’inconsistance logique, la négligence des phénomènes réels. »
 
La mondialisation-clochardisation risque de faire de notre planète un désert économique, politique et écologique, sous la férule de quelques multinationales avides de gains immédiats ainsi que de nouvelles surpuissances en quête de domination exclusive. Il est temps d’y mettre un frein, de réhabiliter le souci du bien commun et le sens de l’intérêt général. Il est temps d’être républicain. La seule solution durable aux excès de la mondialisation, pour le bien même du commerce international, consiste à conditionner le libre-échange à des critères économiques, sociaux et environnementaux qui garantiront son équilibre futur. Il ne peut en aucun cas être érigé en absolu: il n’est, comme tout instrument économique, qu’un moyen, dont la plus ou moins grande opportunité doit être évaluée à l’aune de son efficacité pour l’intérêt général.
 
Claude Allègre, ancien ministre socialiste, arrive à ce même constat: « Tout cela ne relève pas de la technique ni de la théorie économique. Dans ces négociations se jouent notre avenir, notre sang, notre identité, notre prospérité. Maurice Allais a bien montré comment le libre-échange entre des pays développés et sous-développés détruisait plus d’emplois qu’il n’en créait et tirait vers le bas les salaires dans les pays développés. Cette vision prophétique se vérifie. On nous explique que cette évolution est inévitable. Ce n’est pas vrai. L’homme est plus que jamais responsable de son destin… S’il le veut. »
 
 
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