« Aurore (Nietzsche)/Livre premier » : différence entre les versions
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''La fierté de l’esprit''. — La fierté de l’homme qui se rebiffe contre la thèse de son ascendance animale et qui établit entre la nature et l’homme un grand abîme — cette fierté trouve sa raison dans un préjugé sur la nature de l’esprit, et ce préjugé est relativement récent. Durant la longue période préhistorique de l’humanité, on supposait que l’esprit était partout et l’on ne songeait pas du tout à le vénérer comme une prérogative de l’homme. Parce que l’on considérait au contraire le spirituel (ainsi que tous les instincts, les malices, les penchants) comme appartenant à tout le monde, comme étant, par conséquent, d’essence vulgaire, on n’avait pas honte de descendre d’animaux ou d’arbres (les races nobles se croyaient honorées par de pareilles légendes), l’on voyait dans l’esprit ce qui nous unit à la nature et non ce qui nous sépare d’elle. Ainsi on était élevé dans la modestie — et c’était aussi par suite d’un préjugé.
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