« Aurore (Nietzsche)/Livre deuxième » : différence entre les versions

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''Nous abstraire de la misère des autres''. – Si nous nous laissons assombrir par la misère et les souffrances des autres mortels et si nous couvrons de nuages notre propre ciel, qui donc portera les conséquences d’un tel assombrissement ? Certainement les autres mortels, et ce sera un poids à ajouter à leurs autres charges ! Nous ne pouvons être pour eux ni secourables, ni réconfortants, si nous voulons être l’écho de leur misère, et aussi si nous voulons sans cesse prêter l’oreille à cette misère, – à moins que nous n’apprenions l’art des Olympiens et que nous ne cherchions dorénavant à nous édifier par le malheur des hommes au lieu d’en être malheureux. Mais cela est un peu trop olympien pour nous : bien que, par la jouissance de la tragédie, nous ayons déjà fait un pas en avant vers ce cannibalisme idéal des dieux.
''L’oubli''. – Il n’est pas encore démontré que l’oubli existe ; tout ce que nous savons c’est qu’il n’est pas en notre pouvoir de nous ressouvenir. Nous avons placé provisoirement, dans cette lacune de notre pouvoir, le mot oubli : comme si c’était là un pouvoir de plus dans le registre. Mais, en fin de compte, qu’est-ce qui est en notre pouvoir ! – Si ce mot se trouve dans une lacune de notre puissance, les autres mots ne se trouveraient-ils pas dans une autre lacune de la connaissance de notre puissance ?
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