« Aurore (Nietzsche)/Livre troisième » : différence entre les versions

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''L'ironie des hommes actuels''. – Actuellement c'est la façon des Européens de traiter tous les grands intérêts avec ironie, parce que, à force de s'affairer à leur service, on n'a pas le temps de les prendre au sérieux.
''Un modèle''. – Qu'est-ce que j'aime en Thucydide, qu'est-ce qui fait que je l'estime plus que Platon ? Il prend le plaisir le plus étendu et le plus libre de préjugés à tout ce qui est typique chez l'homme et dans les événements, et il trouve qu'à chaque type appartient une certaine quantité de bon sens : c'est ce bon sens qu'il cherche à découvrir. Il possède une plus grande justice pratique que Platon ; il ne calomnie et ne rapetisse pas les hommes qui ne lui plaisent pas ou bien qui lui ont fait mal dans la vie. Au contraire : il ajoute et introduit quelque chose de grand en toute chose et en toute personne, en ne voyant partout que des types ; qu'importe en effet à la postérité, à laquelle il voue son œuvre, ce qui n'est pas typique ! C'est ainsi que cette culture de la plus libre connaissance du monde arrive en lui, le penseur-homme, à une floraison merveilleuse, cette culture qui a son poète en Sophocle, son homme d'État en Périclès, son médecin en Hippocrate, son savant naturaliste en Démocrite : cette culture qui mérite d'être baptisée du nom de ses maîtres, les sophistes, et qui malheureusement, dès le moment de son baptême, commence à devenir soudain pâle et insaisissable pour nous, – car dès lors nous soupçonnons que cette culture pour avoir été combattue par Platon et par toutes les écoles socratiques, devait être bien immorale ! La vérité est si compliquée et si enchevêtrée que l'on répugne à la démêler : que la vieille erreur (error veritate simplicior) suive donc son vieux chemin !
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