« Aurore (Nietzsche)/Livre troisième » : différence entre les versions

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''Peut-être prématuré''. – Il semble qu'actuellement, sous différents noms erronés qui induisent en erreur et le plus souvent avec un grand manque de netteté, ceux qui ne se sentent pas attachés aux mœurs et aux lois établies fassent les premières tentatives pour s'organiser et pour se créer ainsi un droit : tandis que jusqu'à présent tous les criminels, les libres penseurs, tous les hommes immoraux et scélérats vivaient décriés et hors la loi, dépérissant sous le poids de la mauvaise conscience. On devrait, somme toute, approuver cela et le trouver bien, quoique le siècle à venir y perde en sécurité et qu'il faudra peut-être que chacun prenne son fusil sur l'épaule : – ne fût-ce que pour qu'il y ait une puissance d'opposition qui rappelle toujours qu'il n'y a pas de morale absolue et exclusive, et que toute moralité qui s'affirme à l'exclusion de toute autre détruit trop de force vive et coûte trop cher à l'humanité. Les divergents qui sont si souvent les inventifs et les créateurs ne doivent plus être sacrifiés ; il ne faut plus qu'il soit considéré comme honteux de s'écarter de la morale, en actions et en pensées ; il faut que l'on fasse de nombreuses tentatives nouvelles d'existence et de communauté ; il faut qu'un poids énorme de mauvaise conscience soit supprimé du monde, – il faut que ces buts généraux soient reconnus et encouragés par tous les gens loyaux qui cherchent la vérité !
''Beauté conforme à l'époque''. – Si nos sculpteurs, nos peintres et nos musiciens voulaient saisir le sens de l'époque, il leur faudrait montrer la beauté bouffie, gigantesque et nerveuse : tout comme les Grecs, sous la contrainte de leur morale de la mesure, voyaient et figuraient la beauté dans l'Apollon du Belvédère. Nous devrions, en somme, le trouver laid ! Mais les « classicistes » pédants nous ont enlevé toute loyauté !
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