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la mécanique, {{sc|Thaer}} et M. {{sc|Mathieu de dombasle}} sont incontestablement ceux qui ont envisagé de la manière la plus complète ce sujet, qu’il n’est désormais plus permis d’aborder sans les citer, sous peine de rester incomplet ou de se montrer ingrat. C’est au second de ces agronomes<ref>''De la charrue'', par C.-J.-A. {{sc|Mathieu de Dombasle}}, Mémoire inséré parmi ceux de la Société centrale d’agriculture, année 1820.</ref>, et à ceux de nos confrères qui ont concouru avec l’un de nous, par leurs expériences et leurs rapports<ref>''Rapports sur ce Mémoire'', par MM. {{sc|Yvart}}, {{sc|Molard}}, {{sc|Dailly}}, père et fils, {{sc|Héricart de thury}}, rapporteur. —''Rapports'' (faits dans les années postérieures) sur diverses charrues, par M. {{sc|Hachette}}, de l’Institut, l’un de nos collaborateurs, du précieux concours duquel la mort nous a récemment privés.</ref>, à faire mieux apprécier ses travaux, que nous empruntons en partie ce qui suit.
la mécanique, {{sc|Thaer}} et {{M.|{{sc|Mathieu de Dombasle}}}} sont incontestablement ceux qui ont envisagé de la manière la plus complète ce sujet, qu’il n’est désormais plus permis d’aborder sans les citer, sous peine de rester incomplet ou de se montrer ingrat. C’est au second de ces agronomes<ref>''De la charrue'', par C.-J.-A. {{sc|Mathieu de Dombasle}}, Mémoire inséré parmi ceux de la Société centrale d’agriculture, année 1820.</ref>, et à ceux de nos confrères qui ont concouru avec l’un de nous, par leurs expériences et leurs rapports<ref>''Rapports sur ce Mémoire'', par {{MM.|{{sc|Yvart}}}}, {{sc|Molard}}, {{sc|Dailly}}, père et fils, {{sc|Héricart de thury}}, rapporteur. —''Rapports'' (faits dans les années postérieures) sur diverses charrues, par {{M.|{{sc|Hachette}}}}, de l’Institut, l’un de nos collaborateurs, du précieux concours duquel la mort nous a récemment privés.</ref>, à faire mieux apprécier ses travaux, que nous empruntons en partie ce qui suit.


On a souvent comparé l’action du corps de la charrue dans la terre à celle d’un coin ; on s’en ferait une idée plus précise, en imaginant sa forme dérivée de celle de deux coins accolés ou plutôt confondus a leur base commune. L’un, que M. {{sc|Mathieu de dombasle}} appelle le ''coin antérieur'' parce que son tranchant se trouve placé un peu en avant de celui de l’autre, a une de ses faces horizontale : c’est le plan qui est formé par la semelle ou la face inférieure du soc et du sep, ainsi que par le bord inférieur du versoir qui touche le fond du sillon. Le tranchant du coin, qui est horizontal et dans le même plan, est représenté par la partie tranchante du soc : au lieu d’être placé d’une manière perpendiculaire à la ligne de direction de la charrue, il reçoit toujours une position plus ou moins oblique à cette direction, mais sans sortir du plan horizontal. Cette obliquité variable a pour but de lui donner plus de facilité à vaincre les obstacles qu’il rencontre, mais il ne change rien à la nature du coin. La face supérieure de ce premier coin, qui, par sa position, ne peut que soulever la bande de terre de bas en haut, est représentée en partie par la surface supérieure du soc. — L’autre coin, c’est-à-dire le ''coin postérieur'', est placé à angle droit sur le premier ; il a une de ses faces verticale : c’est celle qui, dans les charrues ordinaires, forme la face gauche du corps de la charrue, celle qui glisse contre l’ancien guéret. Le tranchant de ce second coin se trouve placé dans un plan vertical à la gorge de la charrue ; ce second coin, par sa position, ne peut agir que latéralement. La partie postérieure du versoir forme l’extrémité de sa face droite, dans son plus grand écartement de sa face gauche.
On a souvent comparé l’action du corps de la charrue dans la terre à celle d’un coin ; on s’en ferait une idée plus précise, en imaginant sa forme dérivée de celle de deux coins accolés ou plutôt confondus a leur base commune. L’un, que {{M.|{{sc|Mathieu de dombasle}}}} appelle le ''coin antérieur'' parce que son tranchant se trouve placé un peu en avant de celui de l’autre, a une de ses faces horizontale : c’est le plan qui est formé par la semelle ou la face inférieure du soc et du sep, ainsi que par le bord inférieur du versoir qui touche le fond du sillon. Le tranchant du coin, qui est horizontal et dans le même plan, est représenté par la partie tranchante du soc : au lieu d’être placé d’une manière perpendiculaire à la ligne de direction de la charrue, il reçoit toujours une position plus ou moins oblique à cette direction, mais sans sortir du plan horizontal. Cette obliquité variable a pour but de lui donner plus de facilité à vaincre les obstacles qu’il rencontre, mais il ne change rien à la nature du coin. La face supérieure de ce premier coin, qui, par sa position, ne peut que soulever la bande de terre de bas en haut, est représentée en partie par la surface supérieure du soc. — L’autre coin, c’est-à-dire le ''coin postérieur'', est placé à angle droit sur le premier ; il a une de ses faces verticale : c’est celle qui, dans les charrues ordinaires, forme la face gauche du corps de la charrue, celle qui glisse contre l’ancien guéret. Le tranchant de ce second coin se trouve placé dans un plan vertical à la gorge de la charrue ; ce second coin, par sa position, ne peut agir que latéralement. La partie postérieure du versoir forme l’extrémité de sa face droite, dans son plus grand écartement de sa face gauche.


Si l’on pouvait supposer par la pensée chacun de ces deux coins indépendant de l’autre, il est évident que le résultat d’action du premier serait de détacher la bande de terre, de la soulever et de la laisser retomber derrière lui dans la même position et à la même place qu’elle occupait auparavant, tandis que le second, au contraire, se bornerait à la refouler de coté, sans la soulever ni la retourner en aucune manière.
Si l’on pouvait supposer par la pensée chacun de ces deux coins indépendant de l’autre, il est évident que le résultat d’action du premier serait de détacher la bande de terre, de la soulever et de la laisser retomber derrière lui dans la même position et à la même place qu’elle occupait auparavant, tandis que le second, au contraire, se bornerait à la refouler de côté, sans la soulever ni la retourner en aucune manière.


Dans les charrues les plus parfaites, et c’est ce qui distingue surtout les nouvelles des anciennes, on a lié ou plutôt remplacé par une surface courbe plus ou moins régulière la face supérieure du coin antérieur et la face droite du coin postérieur, afin d’amener insensiblement, et avec le moins de résistance possible, la bande de terre de l’extrémité antérieure de l’un à l’extrémité postérieure de l’autre.
Dans les charrues les plus parfaites, et c’est ce qui distingue surtout les nouvelles des anciennes, on a lié ou plutôt remplacé par une surface courbe plus ou moins régulière la face supérieure du coin antérieur et la face droite du coin postérieur, afin d’amener insensiblement, et avec le moins de résistance possible, la bande de terre de l’extrémité antérieure de l’un à l’extrémité postérieure de l’autre.