« Page:Tolstoï - Résurrection, trad. Wyzewa, 1900.djvu/256 » : différence entre les versions
Aucun résumé des modifications |
|||
État de la page (Qualité des pages) | État de la page (Qualité des pages) | ||
- | + | Page validée | |
En-tête (noinclude) : | En-tête (noinclude) : | ||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
{{numérotation|RÉSURRECTION||252}} |
|||
Contenu (par transclusion) : | Contenu (par transclusion) : | ||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
{{tiret2|Korcha|guine}} sont déjà là-haut ! ''Et Nadine Bucksheyden aussi ! Toutes les jolies femmes de la ville vous attendent, heureux gaillard !'' |
{{tiret2|Korcha|guine}} sont déjà là-haut ! ''Et Nadine Bucksheyden aussi ! Toutes les jolies femmes de la ville vous attendent, heureux gaillard !'' — ajouta-t-il en tendant son large dos au valet galonné qui, respectueusement, lui remettait son manteau. — ''À revoir, mon cher !'' |
||
— ajouta-t-il en tendant son large dos |
|||
au valet galonné qui, respectueusement, lui remettait |
|||
son manteau. — ''À revoir, mon cher !'' |
|||
Il serra une dernière fois la main de Maslinnikov. |
Il serra une dernière fois la main de Maslinnikov. |
||
— Montons vite au salon ! Comme je suis ravi de te voir ! — dit celui-ci à Nekhludov d’un air tout surexcité. Puis l’ayant empoigné par le bras, et courant avec l’agilité d’un jeune homme, malgré sa corpulence, il l’entraîna le long de l’escalier. Sa joyeuse surexcitation — Nekhludov le vit bien — avait pour cause principale la satisfaction qu’il avait eue des égards à lui témoignés par le haut fonctionnaire. La bienveillance avec laquelle celui-ci l’avait traité avait fait naître en lui un enthousiasme du même genre que celui qu’on remarque chez les petits chiens d’appartement, lorsque leur maître les a caressés, secoués, leur a tiré les oreilles. Les petits chiens remuent la queue, se tortillent ou se mettent à courir en rond, sans l’ombre d’un motif : tout cela, Maslinnikov était prêt à le faire. Il ne remarquait pas l’expression sérieuse du visage de Nekhludov, ne l’écoutait pas, et, joyeusement, l’entraînait vers le salon. Impossible de lui résister ni de s’excuser. Nekhludov dut le suivre. |
|||
— Montons vite au salon ! Comme je suis ravi de te |
|||
voir ! — dit celui-ci à Nekhludov d’un air tout surexcité. |
|||
Puis l’ayant empoigné par le bras, et courant avec |
|||
l’agilité d’un jeune homme, malgré sa corpulence, il |
|||
l’entraîna le long de l’escalier. Sa joyeuse surexcitation |
|||
— Nekhludov le vit bien — avait pour cause principale |
|||
la satisfaction qu’il avait eue des égards à lui |
|||
témoignés par le haut fonctionnaire. La bienveillance |
|||
avec laquelle celui-ci l’avait traité avait fait naître en lui |
|||
un enthousiasme du même genre que celui qu’on |
|||
remarque chez les petits chiens d’appartement, lorsque |
|||
leur maître les a caressés, secoués, leur a tiré les |
|||
oreilles. Les petits chiens remuent la queue, se tortillent |
|||
ou se mettent à courir en rond, sans l’ombre d’un motif : |
|||
tout cela, Maslinnikov était prêt à le faire. Il ne |
|||
remarquait pas l’expression sérieuse du visage de |
|||
Nekhludov, ne l’écoutait pas, et, joyeusement, l’entraînait |
|||
vers le salon. Impossible de lui résister ni de |
|||
s’excuser. Nekhludov dut le suivre. |
|||
— Nous parlerons d’affaires tout à l’heure ! Et puis, |
— Nous parlerons d’affaires tout à l’heure ! Et puis, tu sais, tout ce que tu voudras, je le ferai ! — dit Maslinnikov en conduisant à travers l’antichambre ce visiteur malgré lui. |
||
tu sais, tout ce que tu voudras, je le ferai ! — dit Maslinnikov |
|||
en conduisant à travers l’antichambre ce visiteur |
|||
malgré lui. |
|||
— Prévenez la générale que le prince Nekhludov est |
— Prévenez la générale que le prince Nekhludov est là, — dit-il à un valet, sur le seuil du salon. Après quoi, se retournant vers Nekhludov : |
||
là, — dit-il à un valet, sur le seuil du salon. Après quoi, |
|||
se retournant vers Nekhludov : |
|||
— ''Vous n’aurez qu’à commander, je vous obéirai !'' |
— ''Vous n’aurez qu’à commander, je vous obéirai !'' Mais que tu voies d’abord ma femme, cela est indispensable. J’ai déjà eu suffisamment sur les doigts, l’autre jour, pour t’avoir laissé partir sans que tu l’aies vue ! |
||
Mais que tu voies d’abord ma femme, cela est indispensable. |
|||
J’ai déjà eu suffisamment sur les doigts, l’autre |
|||
jour, pour t’avoir laissé partir sans que tu l’aies vue ! |
|||
Quand ils entrèrent dans le salon, Anna Ignatievna,la |
Quand ils entrèrent dans le salon, Anna Ignatievna,la femme du vice-gouverneur, la « générale », comme on |
||
femme du vice-gouverneur, la « générale », comme on |
|||
l’appelait, fit à Nekhludov un petit signe d’yeux des |
l’appelait, fit à Nekhludov un petit signe d’yeux des |