« Ainsi parlait Zarathoustra/Deuxième partie/L’enfant au miroir » : différence entre les versions

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"Pourquoi me suis-je tant effrayé dans mon rêve et par quoi ai-je été réveillé ? Un enfant qui portait un miroir ne s'est-il pas approché de moi ?
 
"O Zarathoustra - me disait l'enfant - regarde-toi dans la glace !"
 
Mais lorsque j'ai regardé dans le miroir, j'ai poussé un cri et mon coeur s'est ébranlé : car ce n'était pas moi que j'y avais vu, mais la face grimaçante et le rire sarcastique d'un démon.
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Mes ennemis sont devenus puissants et ils ont défiguré l'image de ma doctrine, en sorte que mes préférés ont eu honte des présents que je leur ai faits.
 
J'ai perdu mes amis ; l'heure est venue de chercher ceux que j'ai perdus !" -
 
En prononçant ces mots, Zarathoustra se leva en sursaut, non comme quelqu'un qui est angoissé par la peur, mais plutôt comme un visionnaire et un barde dont s'empare l'Esprit. Etonnés, son aigle et son serpent regardèrent de son côté : car, semblable à l'aurore, un bonheur prochain reposait sur son visage.
 
Que m'est-il donc arrivé, ô mes animaux ? - dit Zarathoustra. Ne suis-je pas transformé ! La félicité n'est-elle pas venue pour moi comme une tempête ?
 
Mon bonheur est fou et il ne dira que des folies : il est trop jeune encore - ayez donc patience avec lui !
 
Je suis meurtri par mon bonheur : que tous ceux qui souffrent soient mes médecins !
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Et que le fleuve de mon amour coule à travers les voies impraticables ! Comment un fleuve ne trouverait-il pas enfin le chemin de la mer ?
 
Il y a bien un lac en moi, un lac solitaire qui se suffit à lui-même ; mais le torrent de mon amour l'entraîne avec lui vers la plaine - jusqu'à la mer !
 
Je suis des voies nouvelles et il me vient un langage nouveau ; pareil à tous les créateurs je fus fatigué des langues anciennes. Mon esprit ne veut plus courir sur des semelles usées.
 
Tout langage parle trop lentement pour moi : - je saute dans ton carrosse, tempête ! Et, toi aussi, je veux encore te fouetter de ma malice !
 
Je veux passer sur de vastes mers, comme une exclamation ou un cri de joie, jusqu'à ce que je trouves les ''Iles Bienheureuses'', où demeurent mes amis : -
 
Et mes ennemis parmi eux ! Comme j'aime maintenant chacun de ceux à qui je puis parler ! Mes ennemis, eux aussi, contribuent à ma félicité.
 
Et quand je veux monter sur mon coursier le plus fougueux, c'est ma lance qui m'y aide le mieux : elle est toujours prête à seconder mon pied : -
 
La lance dont je menace mes ennemis ! Combien je rends grâce à mes ennemis de pouvoir enfin la jeter !
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Ma sagesse sauvage a été fécondée sur les montagnes solitaires ; sur les pierres arides elle enfanta le plus jeune de ses petits.
 
Maintenant, dans sa folie, elle parcourt le désert stérile à la recherche des molles pelouses - ma vieille sagesse sauvage !
 
C'est sur la molle pelouse de vos coeurs, mes amis ! - sur votre amour, qu'elle aimerait à abriter ce qu'elle a de plus cher ! -