« Ainsi parlait Zarathoustra/Troisième partie/L’autre chant de la danse » : différence entre les versions

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Toi, dont la froideur allume, dont la haine séduit, dont la fuite attache, dont les moqueries - émeuvent: - qui ne te haïrait pas, grande lieuse, enveloppeuse, séduisante, chercheuse qui trouve ! Qui ne t'aimerait pas, innocente, impatiente, hâtive pécheresse aux veux d'enfant !
 
Où m'entraînes-tu maintenant, enfant modèle, enfant mutin ? Et te voilà qui me fuis de nouveau, doux étourdi, jeune ingrat !
 
Je te suis en dansant, même sur une piste incertaine. Où es-tu ? Donne-moi la main ! Ou bien un doigt seulement !
 
Il y a là des cavernes et des fourrés: nous allons nous égarer ! - Halte ! Arrête-toi ! Ne vois-tu pas voltiger des hiboux et des chauves-souris ?
 
Toi, hibou que tu es ! Chauve-souris ! Tu veux me narguer ? Où sommes-nous ? C'est des chiens que tu as appris à hurler et à glapir.
 
Aimablement tu claquais devant moi de tes petites dents blanches, tes yeux méchants pétillent vers moi à travers ta petite crinière bouclée !
 
Quelle danse par monts et par vaux ! je suis le chasseur: - veux-tu être mon chien ou mon chamois ?
 
A côté de moi maintenant ! Et plus vite que cela, méchante sauteuse ! Maintenant en haut ! Et de l'autre côté ! - Malheur à moi ! En sautant je suis tombé moi-même !
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Ah ! regarde comme je suis étendu ! regarde, pétulante, comme j'implore ta grâce ! J'aimerais bien à suivre avec toi - des sentiers plus agréables ! - les sentiers de l'amour, à travers de silencieux buissons multicolores ! Ou bien là-bas, ceux qui longent le lac: des poissons dorés y nagent et y dansent !
 
Tu es fatiguée maintenant ? Il y a là-bas des brebis et des couchers de soleil: n'est-il pas beau de dormir quand les bergers jouent de la flûte ?
 
Tu es si fatiguée ? Je vais t'y porter, laisse seulement flotter tes bras ! As-tu peut-être soif ? - j'aurais bien quelque chose, mais ta bouche n'en veut pas !
 
O ce maudit serpent, cette sorcière glissante, brusque et agile ! Où t'es-tu fourrée ? Mais sur mon visage je sens deux marques de ta main, deux taches rouges !
 
Je suis vraiment fatigué d'être toujours ton berger moutonnier ! Sorcière ! j'ai chanté pour toi jusqu'à présent, maintenant pour ''moi'' tu dois - crier !
 
Tu dois danser et crier au rythme de mon fouet ! Je n'ai pourtant pas oublié le fouet ? - Non !" -
 
 
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Nous sommes tous les deux de vrais propres à rien, de vrais fainéants. C'est par delà le bien et mal que nous avons trouvé notre île et notre verte prairie - nous les avons trouvées tout seuls à nous deux ! C'est pourquoi il faut que nous nous aimions l'un l'autre !
 
Et si même nous ne nous aimons pas du fond du coeur, - faut-il donc s'en vouloir, quand on ne s'aime pas du fond du coeur ?
 
Et que je t'aime, que je t'aime souvent de trop, tu sais cela: et la raison en est que je suis jaloux de ta sagesse. Ah ! cette vieille folle sagesse !
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"Oui, répondis-je en hésitant, mais tu le sais aussi -" Et je lui dis quelque chose à l'oreille, en plein dans ses touffes de cheveux embrouillées, dans ses touffes jaunes et folles.
 
"Tu ''sais'' cela, ô Zarathoustra ? Personne ne sait cela -"
 
Et nous nous sommes regardés, nous avons jeté nos regards sur la vertre prairie, où passait la fraîcheur du soir, et nous avons pleuré ensemble. - Mais alors la vie m'était plus chère que ne m'a jamais été toute ma sagesse. -
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Deux !
 
Que dit minuit profond ?
 
Trois !