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nest Picard va vous affirmer qu’il n’a jamais autorisé les maires à traiter avec des rebelles. Moi, j’affirme n’avoir jamais dit à M. Tirard qu’il convenait de négocier pour éviter l’effusion du sang. Ce faux témoin et tous ces mauvais citoyens, comme le vote de l’Assemblée vient de les qualifier justement, ont trahi, et je demande leur mise en accusation immédiate ! »

Ce langage aurait eu pour lui la logique, à défaut de sincérité. M. Thiers n’alla pas jusqu’à demander des poursuites contre ces maires et députés, qui avaient consenti, croyant à ses paroles, à signer un accord avec des insurgés. Il se contenta de cligner sous ses lunettes. Le résultat qu’il attendait était obtenu. Il pouvait laisser désavouer les maires, puisqu’ils avaient agi comme il le voulait ; il pouvait aussi laisser blâmer la convocation électorale, alors que le vote parisien était un fait accompli, et que le temps perdu à Paris, grâce à la comédie de la résistance et des négociations, ne pouvait se ratrapper. Les maires-députés, eux, ne pouvaient empêcher que la transaction n’eût pas son résultat, et l’on n’avait point à s’occuper de leur déconvenue. Ceux qui avaient fini par comprendre le plan du chef du pouvoir exécutif, et qui, par la suite, se vanteraient de l’avoir facilité par leurs cauteleuses manœuvres, d’avoir ainsi prolongé l’indécision et fait gagner le temps nécessaire au rassemblement des troupes, ceux-là ne diraient rien. Les autres, les mécontents comme Louis Blane, Schœœlcher. Tirard, les auteurs de la capitulation, qui s’attendaient à être félicités, pour avoir prôné la conciliation, bouderaient et se tiendraient cois dans leurs fauteuils, tout penauds, n’osant avouer qu’ils avaient été joués. Quant aux complices timides de la Commune, ceux qui, ayant un pied à Versailles, avaient l’autre à l’Hôtel-de-Ville, les Floquet, les