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dormir la motion dans les cartons de la commission d’initiative, commission d’enterrement, dépourvue d’influence, et si peu considérée dans les assemblées que nul ne brigue l’avantage d’en faire partie, et que ses commissaires sont désignés au sort ou pris dans les bureaux parmi les absents, en manière de punition. Cette commission pouvait donc indéfiniment conserver le dossier. Personne n’eût réclamé la mise à l’ordre du jour de la discussion du rapport. M. Thiers fut cependant d’avis de provoquer le débat et le vole. IL avait à faire une déclaration sensationnelle.

M. Pelletereau-Villeneuve, au début de la séance du 27, déposa donc son court rapport dont la conclusion était :

La Commission, après avoir délibéré, continuant à s’en rapporter à la sagesse et à la fermeté du gouvernement sur la conduite à tenir à l’occasion des événements de Paris, a l’honneur de proposer à l’Assemblée nationale de ne pas prendre en considération la proposition de MM. Louis Blanc et autres collègues.

Après lecture donnée de ces conclusions, que des « très bien » accueillirent, M. Thiers monta à la tribune.


DÉCLARATION DE M. THIERS

Le chef du pouvoir exécutif commença par déclarer qu’en demandant à la commission une discrétion commandée par la gravité des circonstances, il ne commettrait pas la faute de manquer lui-même à cette discrétion indispensable. M. Thiers ajouta que, derrière ce silence nécessaire, il ne se cachait pas de péril pour les principes, et qu’il n’y avait pas davantage de péril pour l’ordre public. Aucun des principes essentiels de gouvernement ne serait sacrifié.

Par principes de gouvernement, dit-il alors, j’entends, en cette matière, que rien ne soit fait pour qu’une seule ville de France puisse prétendre dominer la France entière. Les droits de Paris