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lement dans ses quartiers révolutionnaires, se soit porté vers l’assemblée communale présentée au peuple sur l’estrade de l’Hôtel-de-Ville, et en ait salué les membres de ce double cri : Vive la République ! Vive la Commune !

DÉBUTS FAVORABLES

Le Comité Central, dans des circonstances difficiles et extraordinaires, avait exercé le pouvoir sans violences, sans excès. Il n’avait effrayé personne. L’exécution des deux malheureux généraux rue des Rosiers n’était pas son fait. Il ne l’avait ni ordonnée ni acceptée. Il ne l’avait même connue qu’après son accomplissement, et il avait décliné toute solidarité avec les meurtriers. Les personnes et les propriétés avaient été en sûreté sous son autorité d’une semaine. Il se retirait avec dignité, devant le pouvoir élu, et il descendait les marches de l’Hôtel-de-Ville, le front haut, comme il s’en était vanté. La population ne pouvait qu’avoir déférence et applaudissements pour ce gouvernement honnête et débonnaire, à qui l’on n’avait pu reprocher que le défaut de notoriété de ses membres.

La Commune ne pouvait encourir ce reproche d’obscurité, au moins pour ses membres principaux : car si le parti modéré avait élu des hommes notoires comme Tirard, Desmarets, Méline, Brelay, Marmottan, Ernest Lefèvre, Ranc, les électeurs plus avancés avaient nommé de jeunes et ardents révolutionnaires, déjà signalés par leurs luttes courageuses sous l’empire, comme Tridon, Raoul Rigault, Protot, Amouroux, Eudes, des vétérans célèbres du parti républicain comme Delescluze, Félix Pyat, Gambon, avec des publicistes de renom tels que Vermorel. Arthur Arnould, Paschal Grousset, Jules Vallès. Il y avait bien cette fameuse Internationale, qui avait fait passer quelques-uns de ses