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vous vous étonniez de n’y pas trouver mon nom. Il est le produit d’une situation antérieure à mon entrée dans Paris. Sa valeur est précisément dans son caractère délégataire et anonyme. Je n’avais rien à y faire.

M. Delescluze, tout en approuvant entièrement le mouvement insurrectionnel, voulut rester à l’écart de ses chefs ; maire démissionnaire du XIXe arrondissement et député de Paris, il observait, isolé mais vigilant, les événements et les hommes. Il ne comprenait ni les hésitations du Comité Central, ni les tentatives faites pour une conciliation. Il avait deviné les calculs de M. Thiers et voyait la guerre civile inévitable. Il jugeait donc inutiles et nuisibles des négociations qui auraient pour seul résultat, en retardant le choc fatal, d’en rendre les chances moins favorables.

La Commune, dans ses dernières semaines, a confié à Delescluze sa direction à peu près absolue et a attendu de lui des mesures de salut, qui, tardives, ne pouvaient être efficaces. C’est à son début qu’elle aurait dû le placer à sa tête. À défaut de Blanqui, et avant même que la Commune fut constituée, le soir du Dix-Huit mars, c’est à l’énergique et capable révolutionnaire qu’était Delescluze qu’auraient dû être confiées les destinées de l’insurrection. On a eu peur de la dictature, et l’on est tombé dans la confusion et l’anarchie. Delescluze n’eût probablement pas empêché la défaite finale, car trop de causes diverses y concouraient, mais il eût tenté de faire de l’insurrection du Dix-Huit mars une Révolution.


CHARLES DELESCLUZE

Charles Delescluze est demeuré la plus baute personnalité de l’époque de la Commune, et cependant ce grand citoyen ne saurait personnifier ni le mouvement communa-