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donnait une majorité suffisante pour être élu, il conservait l’esprit et la lettre de cette loi, qui serait appliquée.


LETTRE D’UN MÉCONTENT

Pendant les pourparlers à Paris et à Versailles pour les élections municipales, on n’avait pas vu figurer un des personnages les plus importants du parti républicain, M. Delescluze, qui avait été élu maire du XIXe arrondissement au 8 novembre 1870 et représentant de la Seine à l’Assemblée nationale, le 8 février.

M. Delescluze crut devoir expliquer son attitude dans une lettre que publia l’Avenir National. Il disait qu’il n’avait reçu de ses collègues, maires et députés, ni prière ni invitation pour se joindre à eux dans les efforts faits pour arriver à un arrangement. Il ajoutait que, l’eût-on sollicité, il n’aurait pas obtempéré à cette demande, et il en donnait les raisons :

À Bordeaux, écrivit-il, mettant de côté mes sentiments personnels, j’ai voulu me rapprocher du groupe qui s’intitule « gauche radicale ». J’y ai trouvé d’excellents républicains, sans doute, mais en général trop disposés à suivre la désertion de certains hommes, qui, compromis par leur vote plébiscitaire au 8 novembre, ne peuvent plus se dispenser de soutenir ou d’amnistier quand même les traîtres qui, trois mois plus tard, ont livré Paris et la France à l’ennemi. J’ai dû me retirer.

Quels motifs avais-je de sortir de cette réserve une fois revenu à Paris ? Je voyais un certain nombre de représentants de Paris chercher à s’entendre avec les maires. Or, j’avais deux mois durant, de novembre à janvier, expérimenté l’esprit de MM. les maires, alors mes collègues, et je savais qu’il n’y avait rien à en attendre de sérieux et d’utile.

Voilà pourquoi, puisque vous tenez à le savoir, je ne me suis mêlé ni aux représentants du groupe Louis Blanc, ni aux chefs des municipalités.

Quant au Comité de l’Hôtel-de-Ville, je comprends mal que